Meurtre d’Alban Gervaise: Charlotte d’Ornellas s’interroge sur ce lourd silence médiatique

Par Emmanuelle Bourdy
10 juin 2022 06:34 Mis à jour: 10 juin 2022 06:34

Le meurtre d’Alban Gervaise, poignardé à mort par un islamiste alors qu’il attendait ses enfants à la sortie de l’école à Marseille, fait face à un silence médiatique. La journaliste et chroniqueuse française Charlotte d’Ornellas s’interroge sur cette question. Sur CNews ce 7 juin, elle a livré son analyse.

Décédé le 26 mai dernier à Marseille, le Docteur Alban Gervaise a été inhumé ce mardi 7 juin, dans la plus stricte intimité. Nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi un tel silence entoure cette terrible affaire. Charlotte d’Ornellas a tenté d’apporter des éléments de réponse sur le plateau de CNews, ce mardi 7 juin.

Il a agi au nom d’Allah

Face à Christine Kelly, Charlotte d’Ornellas explique qu’un silence assez lourd a pesé autour de l’agression et de la mort d’Alban Gervaise. Agressé le 10 mai dernier, il se trouvait à la sortie de l’école avec deux de ses enfants, âgés de 3 et 7 ans, son dernier né de 16 mois, était quant à lui resté dans la voiture. Un homme assis sur un banc s’est levé et lui a donné plusieurs coups de couteau. L’agresseur a été arrêté par des passants qui se trouvaient autour. Ils l’ont désarmé et remis à la police, qui est arrivée peu de temps après.

« Son agresseur s’appelle Mohamed, il a 23 ans, il a agi au nom d’Allah. Sur place quand les policiers sont arrivés, il tenait des propos confus, parlait à la fois de Dieu et du diable, d’une voix qui lui avait dit de venir tuer. Il était déjà connu des services de police notamment pour des affaires de stupéfiants et il a été mis en examen et placé en détention provisoire à la suite de sa garde à vue », précise la journaliste.

Le parquet national anti-terroriste ne s’est pourtant pas saisi de l’affaire

Lors de sa garde à vue, l’agresseur n’a pas voulu parler au psychologue, et à la fin de sa garde à vue il a été mis en détention provisoire et non pas interné d’office, ce qui « est à noter sur la question de la gestion du déséquilibre », pointe Charlotte d’Ornellas. En plus du silence, elle note que le parquet national anti-terroriste ne s’est pas saisi de cette affaire-là, car elle se saisit de ce type d’affaire qu’à partir du moment où il y a « des signes de radicalisation qui sont retrouvés ». Or, son domicile a été perquisitionné mais « ça n’a rien donné sur ce terrain-là ».

Par ailleurs, le parquet national anti-terroriste se saisit d’une telle affaire si le criminel est rattaché à une organisation terroriste ou si une organisation terroriste revendique son acte. Si Charlotte d’Ornellas reconnaît que cet homme n’est pas « judiciairement terroriste », elle estime cependant qu’il « participe évidemment de l’entreprise terroriste qui est de terroriser la population », et ce, « jusqu’à tuer ».

Hormis une réaction du maire de Marseille sur Twitter et un communiqué « très succinct » du ministère des Armées, les médias n’ont pas parlé de cette terrible agression. La journaliste précise que la famille n’a pas voulu communiquer autour de l’agression puis de la mort d’Alban Gervaise, néanmoins, selon elle, cela n’a jamais empêché quiconque de parler de l’agression et de la mort de cet homme, ni d’analyser la chose.

La « banalisation de notre regard sur le mal dans la société »

La victime était en outre un médecin militaire, mais n’était pas en uniforme au moment des faits. Professeur agrégé, médaillé d’honneur du Service de santé des armées, il avait été décoré par un décret d’avril dernier chevalier de l’ordre national du Mérite. Il avait effectué 22 ans au service de la France, comme officier et comme médecin. Son entourage parlait d’ailleurs de lui comme d’un homme « exemplaire », et sa carrière l’était tout autant, glisse la journaliste.

Pour Charlotte d’Ornellas, expliquer ce silence est « un peu compliqué », mais l’une des premières raisons est sans doute la « banalisation de notre regard sur le mal dans la société », parce qu’il y a « beaucoup d’horreurs qui se commettent dans ce pays ». Elle mentionne qu’il y a encore quelques années, ce sujet aurait fait « la une » pendant une semaine dans les médias. Un autre facteur peut être, « la gêne devant la récurrence, à la fois du profil des agresseurs d’une part, et de l’idéologie qui sous-tend l’agression elle-même, il peut y avoir plusieurs raisons, mais en tout cas on ne peut que constater qu’il y a une forme d’habitude extrêmement malsaine qui s’est emparé de nous tous », conclut-elle.

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