Pourquoi nous ne pouvons pas arrêter de penser aux mêmes problèmes

Par Nancy Colier
10 juin 2021 10:24 Mis à jour: 2 mai 2023 20:21

Comment dissiper le malaise de ressasser les mêmes pensées

Avez-vous déjà remarqué la fréquence à laquelle votre esprit revient sur les problèmes et les situations qui vous font souffrir, et insiste pour ressasser ce qui ne va pas ? C’est vraiment un phénomène étrange, cette addiction à penser aux problèmes. Même lorsque nous ne voulons pas penser à ce qui nous tracasse, nous continuons à y penser. Pourquoi faisons-nous cela, et comment pouvons-nous briser cette dépendance à la pensée ?

Nous revenons à des situations douloureuses parce que, à la base, nous croyons qu’en réfléchissant davantage (à notre problème), nous le réglerons. Nous imaginons que chaque problème peut être résolu en réfléchissant davantage. Dès notre naissance, nous sommes conditionnés à croire que la pensée est la solution à tous nos maux. Ainsi, aussi douloureux que cela puisse être, nous continuons à réfléchir aux mêmes questions, en croyant que nous pouvons trouver un moyen de faire en sorte que le problème ne soit plus un problème.

En fin de compte, nous essayons de nous sentir mieux, mais la solution que nous avons trouvée – plus de réflexion – nous fait en fait nous sentir encore plus mal.

Simultanément, nous ressassons sans cesse nos problèmes, car nous avons l’impression que de penser à la situation est une façon de compatir à notre douleur. Ressasser la difficulté encore et encore est notre tentative de nous offrir de la compassion. Nous nous répétons (à nous-mêmes) : « Incroyable, comment ont-ils pu faire ça, c’est fou, non ? » Nous faisons cela pour nous sentir entendus et reconnus, même si c’est seulement dans notre tête.

De plus, nous revenons sans cesse à ce qui fait mal parce que si nous le laissons aller, si nous arrêtons d’y penser, alors c’est comme si nous déshonorions l’intensité de la douleur. Cesser de penser à nos problèmes reviendrait (nous l’imaginons) à nous comporter comme si notre douleur n’avait pas d’importance. Comme un abandon de soi. De cette façon, nos pensées obsessionnelles sont une tentative d’accorder à notre souffrance de l’importance et du soin.

Comment se débarrasser des pensées qui se répètent ?

Alors, avec toutes ces raisons de continuer à penser à nos problèmes, comment pouvons-nous arrêter de le faire et nous défaire de ces pensées les plus collantes de toutes ?

La première étape de tout processus de changement est toujours la même : la prise de conscience. Nous ne pouvons rien y changer si nous n’en sommes pas conscients. Nous devons donc remarquer comment et quand nous ressassons un problème ou une situation difficile. Nous devons devenir le témoin de notre propre esprit et voir comment il attire sans cesse notre attention vers le fond du trou, vers la souffrance.

Une fois que nous avons pris conscience du phénomène, nous devons être prêts à envisager l’idée que nous, tels que nous sommes, ne pouvons pas résoudre ce problème. Et par conséquent, nous devons renoncer à la fantaisie et à l’illusion que le fait d’y penser davantage le résoudra et nous fera nous sentir mieux. Nous devons accepter qu’il n’y ait pas de diamant au fond de ces décombres de la pensée, pas de solution magique dans ce dernier cycle de réflexion qui n’était pas là dans les 9 000 précédents.

En fait, nous devons abandonner l’espoir qu’une réflexion plus poussée nous conduira à la paix. Au lieu de cela, nous devons être ouverts à la possibilité que le chemin de la paix puisse consister à se détourner du problème et à penser moins. S’abandonner à l’incapacité de résoudre le problème – plutôt que d’essayer plus fort de le résoudre – peut en effet être notre refuge.

De plus, afin d’arrêter de ruminer constamment notre douleur, nous devons nous rappeler que notre douleur nous accompagne, que nous y pensions ou non. Ce que nous avons subi est intégré à notre identité, il fait partie de nous. Nous n’avons pas besoin de continuer à penser à notre douleur pour la rendre importante, pour en prendre soin ou pour la garder avec nous. Nous n’avons pas besoin de continuer à penser à notre douleur pour qu’elle existe.

Juste pour aujourd’hui, essayez de percevoir vos propres pensées, où va votre attention, et quelles sont les images qui tournent dans votre esprit. Prenez conscience du moment où vous revenez, encore une fois, à un problème que vous avez déjà visité plusieurs fois. Essayez de remarquer l’effet de ce retour sur votre humeur et vos sentiments.

Enfin, nous sommes accoutumés à penser à nos problèmes parce que nous nous identifions à notre souffrance. Ce que nous sommes (ou bien pensons être) est une mosaïque de ce que nous avons vécu, enduré et survécu. Nous tirons notre identité, en grande partie, de ce que nous souffrons. Cela dit, lorsque nous nous plongeons dans ce qui nous dérange, ce qui ne va pas, nous avons l’impression de nous recentrer, de revenir à un aspect fondamental de nous-mêmes. Le fait de ressasser nos difficultés nous permet de nous sentir vivants. Nous pouvons ressentir notre propre existence, notre moi, lorsque l’esprit est rongé par un problème. Il n’y a rien, en fait, qui nous fasse nous sentir plus présents que lorsque nous avons un problème à résoudre.

Considérez ceci : peut-être que vous ne pouvez pas résoudre ce problème, pas de la façon dont vous essayez normalement, pas en y réfléchissant davantage. À titre expérimental, envisagez la possibilité que la voie de la paix et du bien-être soit quelque chose d’ultra-radical, comme de ne pas y penser, de se détourner du problème et de le laisser là, sans solution. Aussi fou que cela puisse paraître, essayez de vous rendre compte que vous ne pouvez tout simplement pas résoudre ce problème, pas avec ce que vous savez et ce que vous êtes en ce moment.

Juste pour aujourd’hui, au lieu d’aborder le problème une fois de plus, à la recherche du sésame dans les décombres, faites quelque chose de révolutionnaire : détournez votre attention du problème et revenez au moment présent. Oubliez ce qui ne va pas et allez vers ce qui est là maintenant. Avec la simple intention de ne pas faire ce que vous avez toujours fait et, par conséquent, de ne pas aboutir au même résultat, essayez de vous rendre compte que vous ne pouvez tout simplement pas résoudre ce problème, que vous devez le laisser en plan. De même, sachez que vous ne trouverez pas la paix en réfléchissant davantage. Si vous recherchez la paix, soyez prêt à essayer une autre voie.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.