La meilleure façon de faire des choix difficiles

Ne pas rechercher un futur idéal, mais la meilleure voie de développement personnel

Par Nancy Colier
20 mai 2022 02:42 Mis à jour: 28 avril 2023 21:12

Pour certains prendre une décision difficile peut être accablant et paralysant. Certaines décisions sont difficiles parce que nous recherchons un résultat précis et ne savons pas quel choix nous permettra de l’obtenir. Alors, nous nous inquiétons, nous ruminons, nous réfléchissons et nous réfléchissons encore, tout cela dans le but de trouver une solution.

Nous sommes pris dans des spéculations sur tout ce qui pourrait arriver pour chacune des options et nous tournons en rond. Puis à trop réfléchir on devient nerveux, déconcentré et coincé. Finalement, à force d’être indécis, rien ne se passe – ou alors nous n’avons aucune emprise sur les événements.

Comme la plupart des gens, on pense qu’il y a toujours une bonne et une mauvaise décision à prendre. On s’imagine qu’il existe un ensemble d’événements prédéterminés, inscrit dans le grand manuel de l’univers, avec des conséquences très différentes qui n’attendent que nos choix pour se déployer. Considérée ainsi la vie est comme un grand jeu télévisé dans lequel il faut constamment choisir entre la porte n°1 et la porte n°2. Soit on remporte une nouvelle voiture, soit une boîte de haricots.

En latence, cette croyance que le bon choix dépend de nous, ce fameux choix qui nous rendra finalement heureux. Si ce n’est pas le cas, si une de nos résolutions n’aboutit à rien de satisfaisant, si on se retrouve avec la boite de haricots, c’est que nous avons fait une erreur et choisi la mauvaise porte.

Vouloir à tout prix examiner différents choix et sélectionner celui qui nous semble être le plus optimal n’est peut‑être pas la bonne façon de faire pour prendre une décision difficile. Plus encore, peut‑être que le résultat ne dépend tout simplement pas de nos choix.

En réalité, lorsqu’on est incertain, divisé ou agacé sans pouvoir se décider, il existe un critère plus utile pour choisir une ligne de conduite, et cela n’a rien à voir avec nos spéculations. Après tout, il arrive que nous désirions les mauvaises choses, et parfois les choses que nous voulons éviter s’avèrent finalement très bénéfiques.

En réalité, nous ne pouvons jamais connaître à l’avance le résultat de nos décisions, tout simplement parce que ces résultats n’existent pas encore. Il n’y a pas de réponse à connaître. Ce qui nous attend dépend d’un nombre infini d’autres personnes, lieux, choses et tant d’inconnues, des éléments qu’on ne contrôle en aucun cas. On ne peut pas prévoir l’avenir, et notre futur imaginé n’est qu’une option parmi une infinité d’autres. Il n’y a donc pas de résultat figé, qu’on peut choisir ou rejeter.

En d’autres termes il est fondamentalement inutile de se demander : « Quelle est la bonne décision ? » Cette question est superflue. En y réfléchissant trop, on reste coincé, frileux. La question qui permet réellement d’avancer en cas de décision difficile est la suivante : « Quelles sont les opportunités de croissance qu’offre chaque choix ? » Ensuite, il faut regarder laquelle de ces opportunités de croissance nous intéresse le plus.

Un recruteur a contacté Jenny et lui a proposé un nouvel emploi. Jenny appréciait son travail, elle était bien payée et elle s’était bâti une carrière solide à ce poste, mais ce nouvel emploi lui offrait la possibilité d’acquérir un ensemble différent de compétences qui, selon elle, pouvaient être mieux valorisées à long terme. Cette opportunité était également convaincante, car elle représentait une étape potentielle dans un domaine nouveau et prometteur. Mais c’était aussi très intimidant et Jenny savait qu’elle allait devoir y consacrer beaucoup d’efforts et de temps.

Elle se sentait donc complètement désorientée de devoir prendre une décision, incapable d’opter pour telle ou telle voie. Elle s’acharnait à dresser une liste d’avantages et d’inconvénients et à imaginer différents scénarios et elle restait convaincue qu’il existait un bon choix, celui qui lui permettrait d’obtenir tout l’argent et les récompenses que la vie pouvait lui offrir. Parallèlement, elle s’imaginait qu’un mauvais choix la mènerait droit à l’amertume et au regret. En posant la problématique de cette façon, la trajectoire de son avenir était déjà tracée et il ne lui restait plus qu’à choisir par quelle porte passer.

Dans l’esprit de Jenny, son avenir n’avait rien à voir avec les innombrables autres choix qu’elle allait faire en cours de route, les personnes qu’elle allait rencontrer ni tous les autres événements qui l’attendaient. Ce qui allait se passer pour elle n’était pas un processus ou un déroulement. Il ne dépendait en aucun cas du reste ni des autres. À ce moment‑là, son avenir semblait reposer sur une seule chose : cette décision. Alors, elle continuait à se cogner la tête contre les murs, incapable de se décider.

Jenny se posait la mauvaise question, il fallait donc que je lui propose ma question. À savoir, quels étaient les défis et les opportunités que chacun de ses choix lui offraient.

Jenny a commencé par expliquer qu’elle s’était toujours obligée à affronter ce qui lui faisait le plus peur. Plus la situation était difficile, plus elle sentait qu’elle devait le faire. Son principe de fonctionnement : ne jamais laisser la peur la contrôler. Accepter ce nouveau travail lui semblait être l’occasion de dépasser une fois de plus sa zone de confort, ce qui la forcerait à grandir et à devenir plus forte.

C’était une façon de se dépasser que Jenny maîtrisait bien, mais il y avait une autre façon pour elle de se développer qui était moins évidente.

Refuser le nouveau poste, c’était se donner la permission de se poser là où elle était, de profiter des relations, de la confiance et de l’expertise qu’elle avait construites pour son poste actuel. Dire non, c’était se permettre, peut‑être pour la première fois, d’arrêter de se surpasser et de prouver à tout prix qu’elle pouvait accomplir des choses difficiles. Dire non au nouveau poste était une chance d’être douce avec elle‑même et de reconnaître qu’elle était déjà forte. Elle l’avait déjà prouvé et n’avait pas besoin de continuer à le démontrer. En considérant les choses sous ce nouvel angle, Jenny a tout de suite su quelle décision prendre.

Quel sont les nouveaux avantages que nos choix nous offrent ? De quelle manière nos différentes décisions vont‑elles nous permettre de grandir et de nous développer intérieurement ? Voilà les questions qui aident, des questions basées sur ce qui est concret et réel ici et maintenant. Ce sont des interrogations qui reposent sur ce que nous savons de nous‑même et non pas sur ce que nous imaginons de l’avenir.

En définitive, on ne peut pas savoir ce que produira telle ou telle décision concernant notre avenir. Le futur n’est pas encore écrit et il est habité par une personne que nous ne sommes pas encore devenue. Mais nous pouvons facilement percevoir ce qu’une décision exige de nous, les défis ou les opportunités qu’elle représente – et leur importance. L’essentiel est de savoir qui nous sommes maintenant, et comment nous nous percevons. Ensuite, il faut se demander quelle décision nous offre une opportunité d’évoluer de manière importante, mais aussi de manière excitante.

Loin des schémas tout bon tout mauvais, ce type d’introspection fait avancer le débat et on ne se sent plus piégé. En se posant les bonnes questions, on se libère de l’indécision et de la rumination, tout devient limpide et on reste dans l’action.

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