Logo Epoch Times

Nestlé : suppression annoncée de 16 000 postes au grand bonheur de la bourse

top-article-image

Le logo du géant suisse de l'alimentation Nestlé sur la façade d'un bâtiment de l'entreprise, à Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, le 12 août 2025.

Photo: MARTIN LELIEVRE/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 3 Min.

Philipp Navratil, nouveau directeur général de Nestlé depuis début septembre, n’y va pas par quatre chemins. Face à un géant de l’alimentation affaibli par l’inflation et la concurrence des marques de distributeurs, il a annoncé un plan de restructuration massif : 16.000 suppressions de postes sur deux ans, soit 6% des effectifs du groupe.
Le marché a réagi au quart de tour : l’action Nestlé a bondi de plus de 8%. »Le monde évolue et Nestlé doit s’adapter plus rapidement », justifie le nouveau patron. Traduction : des décisions difficiles mais inévitables pour ramener le groupe aux fondamentaux.
Un groupe secoué de scandales et de crises
Navratil débarque dans un contexte chaotique. Au début du mois de septembre, Nestlé avait déjà limogé Laurent Freixe, son prédécesseur français, embourbé dans un scandale de relation amoureuse avec une subordonnée. Puis c’est le président Paul Bulcke qui a cédé sa place plus tôt que prévu à Pablo Isla, ancien PDG du géant espagnol de la mode Inditex.
Entre les turbulences de ses eaux en bouteille, l’effondrement des volumes de ventes et la dégringolade de son cours boursier (près de 25% de perte l’an passé), Nestlé avait besoin d’un coup de barre. Les analystes attendaient justement ce renouvellement pour retrouver une stabilité perdue.
Économies massives et retour à la rentabilité
Le plan de Navratil s’articule autour de trois piliers. D’abord, 12 000 suppressions dans les fonctions administratives à travers le monde, générant 1 milliard de francs d’économies annuelles d’ici fin 2027. Ensuite, 4.000 postes supprimés via des optimisations de productivité dans la production et la chaîne logistique.
Au total, l’objectif d’économies pour 2027 grimpe à 3 milliards de francs (3,2 milliards d’euros), contre 2,5 milliards prévus initialement. Une hausse de 20% qui montre l’ambition du plan.
Revoir les portefeuilles pour se recentrer
Le nouveau patron promet également une « gestion rigoureuse » des ressources en privilégiant les produits à « plus fort potentiel ». Adieu les lignes marginales, bienvenue la stratégie de concentration. Pour un géant disposant de plus de 2 000 marques (Nescafé, Maggi, etc.), le tri s’annonce sévère.
Les premiers signes d’une possible redynamisation
Les chiffres du troisième trimestre 2025 apportent toutefois une lueur d’espoir. Sur les neuf premiers mois, le chiffre d’affaires a reculé de 1,9%, à 65,9 milliards de francs suisses. Mais entre juillet et septembre seul, les volumes se sont accrus de 1,5%, dépassant largement les attentes des analystes qui anticipaient 0,3% de croissance.
Une surprise positive qui suggère que les premiers investissements du groupe commencent enfin à porter leurs fruits. Suffisant pour croire à une inflexion de la courbe ? À suivre.
Avec AFP