Nice : ne pouvant plus payer son loyer à cause de la crise, une coiffeuse dort dans son salon

Par Nathalie Dieul
27 novembre 2020 20:48 Mis à jour: 27 novembre 2020 20:48

Comme en temps de guerre, une coiffeuse de Nice a dû prendre une grande décision afin de ne pas se retrouver sans-abri. Aux prises avec des problèmes financiers à cause de la crise, Virginia Begnis a choisi de laisser son appartement pour aller vivre dans un coin de son salon depuis le 1er juillet.

« Il fallait réagir vite. Je ne pouvais plus payer mon loyer », explique Virginia Begnis, en entrevue à France 3.

« En temps de guerre, les gens habitaient dans leur commerce, donc là j’ai fait pareil. Je me replie dans l’endroit qui me permet de survivre », ajoute-t-elle.

Les aides qu’elle a reçues de l’État sont loin d’être suffisantes – environ 3 000 euros – pour lui permettre de compenser la baisse de 60 % de son chiffre d’affaire. Les trois mois de fermeture de son commerce n’ont fait que vider sa trésorerie encore plus vite.

« Ce n’est pas crescendo mais glissando, ça descend, ça descend, ça descend… », indique la cinquantenaire à France Bleu. Elle précise que les aides de l’État sont « bienvenues, mais ça ne suffit pas à payer les charges, les loyers. Puis quand mon salon est fermé je n’ai pas de chômage partiel. »

Après avoir vendu sa Harley Davidson et emprunté de l’argent, Virginia a pensé à trouver un appartement plus petit.

« Je me suis dit c’est ça ou c’est terminé : tout fermer et me retrouver à 50 ans sans rien. C’est vite vu, je préfère vivre dans mon commerce. Mon entreprise, c’est ma fierté et c’est aussi ma raison de vivre. »

Malgré la « chance inouïe » de ne pas se retrouver à la rue en quittant son appartement, le déménagement dans le coin du salon de coiffure barbier qui lui servait de salle d’attente n’a pas été facile au niveau du moral.

« Franchement c’était la grosse déprime. Mais je n’ai pas eu le choix », explique la femme qui n’a pas d’enfants.

Même si elle a la chance d’avoir une salle de bain avec une douche dans son commerce, c’est la cuisine qui manque le plus à Virginia dans cette nouvelle vie. Elle ne dispose que d’un micro-ondes et d’un petit réfrigérateur.

Elle peut quand même compter sur l’entraide de ses amis, des commerçants de la rue Bonaparte et des habitués du salon. Ses copines lui apportent ainsi des petits plats chauds, le légumier du quartier lui permet de se servir gratuitement. Elle reçoit aussi des cadeaux de la part du boucher et du boulanger.

Malgré tout ce soutien, la cinquantenaire est amère envers le gouvernement qu’elle accuse de n’avoir rien fait pour les commerces dits « non essentiels » lors de la fermeture du deuxième confinement.

« C’est aberrant et injuste. Nous sommes de bons élèves. On a tout investi dans un projet, et on nous prend tout », se désole la coiffeuse. « Il y a une forme de cynisme derrière. »

« Nous sommes les parias d’une société sous contrôle totalitaire, étranglés littéralement, bâillonnés dans un silence assourdissant… Résistance et résilience », écrit Virginia sur la page Facebook de son salon.

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