Nord : un agriculteur affirme que ses vaches sont malades à cause d’une éolienne et d’une ligne à haute tension

Par Nathalie Dieul
31 janvier 2020 19:17 Mis à jour: 31 janvier 2020 19:17

Un agriculteur de Mazinghien, dans le Nord, assure que ses vaches meurent à petit feu, que sa production de lait a diminué de moitié et que les veaux naissent trop chétifs pour survivre, tout cela à cause d’une ligne à très haute tension ainsi qu’une éolienne installée à 800 mètres de sa ferme. Il va porter plainte contre Boralex et RTE.

Philippe Marchandier est installé depuis 1990. Tout allait bien jusqu’à l’arrivée de la ligne à haute tension – 2 X 400 000 volts – près de sa ferme en 1994. Sa production de lait a baissé avant de se stabiliser. Mais les difficultés de l’agriculteur n’étaient rien en comparaison à ce qu’elles sont depuis le début de l’été dernier.

C’est à l’arrivée d’un parc d’éoliennes, propriété de Boralex, et en particulier d’un de ces dispositifs à proximité de son étable au début juin 2019, que la véritable catastrophe a commencé.

Sa production de lait a chuté de moitié et son troupeau s’affaiblit de jour en jour. « Alors je rachète des vaches pour tenter de sauver mon exploitation. Elles arrivent en pleine forme, et puis elles perdent peu à peu du poids », témoigne l’agriculteur sur le blog Vents et territoires.

« Je regarde mes bêtes, ça me désole de les voir comme ça. Elles ont en permanence le poil piqué, c’est-à-dire qu’il est dressé sur leur tête au lieu d’être lisse… », ajoute-t-il tristement.

Après l’été, la situation a empiré à partir du moment où M. Marchandier a commencé à rentrer les bêtes à l’étable, malgré une augmentation de doses de nourriture. Pourtant, les analyses de sang et de lait n’ont rien révélé d’anormal.

Au niveau de la gestation des vaches et des veaux, le constat n’est pas meilleur. « Elles me font des veaux minuscules, invendables et qui la plupart du temps crèvent, déjà 25 depuis septembre », explique à France Bleu celui qui a perdu trois veaux rien que dans la dernière semaine.

« Ils ne veulent plus téter, et ils se laissent mourir. J’essaie de rester auprès d’eux pour les aider, et je les veille jusqu’à minuit dans l’étable, mais ils sont faibles, ils se mettent à tousser, à avoir des diarrhées », se désole l’agriculteur. « J’ai eu aussi des avortements. En tout, sept sont mort-nés. »

L’éleveur remarque également qu’il n’a pratiquement plus de naissances de mâles : « Que des femelles. Je suis obligé d’aller chercher les taureaux ailleurs. Si ça perturbe à ce point les naissances, ça veut dire qu’à terme il n’y aura plus aucune vie là en dessous. »

L’agriculteur a fait un constat : lorsque le vent vient du côté de l’éolienne, donc du Nord, la production de lait diminue, jusqu’à 200 litres de moins par jour, alors qu’elle augmente quand le vent vient du Sud.

Les vaches de l’exploitation de cet éleveur de Mazinghien avaient même cessé de s’hydrater. Il a installé les bacs d’eau sur des palettes pour les isoler du sol, plein de « courants vagabonds », et les bêtes ont recommencé à boire.

Au bord de la faillite, Philippe Marchandier a décidé de porter plainte contre Boralex, propriétaire d’un parc d’éoliennes, et contre RTE, responsable du réseau public de transport d’électricité haute tension, par l’intermédiaire de l’association « Animaux sous tension » qui regroupe des dizaines éleveurs vivant des situations similaires.

« Mon troupeau est foutu, ma ferme est foutue, elle ne vaut plus rien », résume l’agriculteur.

Selon France Bleu, RTE assure que l’éleveur ne les a jamais contactés et lui propose une rencontre et un diagnostic. Du côté de Boralex, l’entreprise indique qu’elle a effectué des tests chez M. Marchandier, que ses installations sont réglementaires et que des études sont en cours.

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