Dans le rouge, il organise un mariage clandestin avec plus de 150 convives, la justice le condamne

Par Léonard Plantain
19 décembre 2020 20:18 Mis à jour: 19 décembre 2020 20:18

Ce mardi 15 décembre, un mariage avec plus de 150 convives a eu lieu clandestinement dans le domaine de l’Orangerie du Bois, à Avernes-Saint-Gourgon dans l’Orne. Après sa garde à vue, le gérant du site est poursuivi par la justice – il a donc souhaité témoigner des raisons qui l’ont poussé à agir ainsi.

Pour Alexandre Lajzerowicz, propriétaire de l’Orangerie du Bois, les choses ont mal tourné : « On me traite et me regarde comme le pire des criminels », a-t-il déclaré. En effet, lorsqu’il a repris l’Orangerie du Bois il y a 9 ans, Alexandre n’imaginait pas se retrouver un jour derrière les barreaux pour avoir fait son travail.

Pourtant, c’est ce qui vient de lui arriver après 25 heures de garde à vue pour avoir hébergé un mariage clandestin, dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre. Il est maintenant poursuivi pour exercice illégal de la profession et mise en danger de la vie d’autrui, relate France 3 Régions.

Il témoigne : « Clairement, je savais bien que je risquais des poursuites, mais je n’avais plus le choix. Soit j’organisais ce mariage, soit je ne mangeais plus, et je crevais. Côté trésorerie, on a tout écoulé, on est dans le rouge. En juin, juillet et août, on a fait zéro mariage mais on avait droit aux 1 500 euros de compensation de l’État. Ça aidait tout juste à rembourser nos crédits. En septembre et octobre, nous avons pu organiser 3 mariages en dernière minute. Ce n’était pas grand-chose mais suffisant pour que je ne sollicite pas d’aide de l’État. »

Mais voilà, en novembre, « Lorsque je fais ma déclaration sur le site impots.gouv.fr, le calcul automatique m’annonce 3 000 € mais ensuite, les services des impôts me disent que je n’y ai pas droit et ce, par deux fois. C’est incompréhensible, je ne savais plus quoi faire », a expliqué Alexandre à Actu Normandie.

De plus, de leurs côtés, « les banques ont refusé ma demande de gel de mes remboursements de crédit pendant six mois. Endetté, je n’avais pas d’autre choix que d’organiser ce mariage. Je ne pouvais pas me résoudre à ce que les huissiers débarquent à la maison », a-t-il précisé.

« Il faut se mettre un tout petit peu à ma place. Je n’ai plus de quoi manger, je n’ai plus de quoi vivre. Certes, j’ai une belle maison, comme j’ai pu le lire, mais c’est tout. J’ai zéro revenu […] Il va falloir que je recommence à payer mes crédits en janvier alors que les mariages ne reprendront qu’au printemps. Mais je ne peux plus rembourser. Je fais comment ? » déplore Alexandre.

Il raconte que pour ce mariage, « ça s’est organisé en dernière minute. Les clients m’ont contacté 7 jours avant la fin du confinement. J’étais acculé, j’ai accepté. Je leur ai loué le domaine pour 1 000 €, alors que le tarif habituel est de 3 500 à 5 000 €. Ils m’avaient dit qu’ils seraient entre 80 et 100. Je ne leur ai loué que la salle de réception. Contrairement à d’habitude, la prestation ne comportait pas les logements, ni le traiteur, ni les photos et vidéos. Dans le cahier des charges, l’aspect sanitaire était très strict, avec masques obligatoires et tests PCR ».

Malheureusement, comme le montre la vidéo ci-dessous, les convives n’ont pas tenu leurs engagements. Ils étaient plus de 150, sans masques ni distanciation sociale, relate France 3 Régions. En retour, cela vaut désormais pour Alexandre des poursuites judiciaires, pour mise en danger de la vie d’autrui.

« On me dit que j’ai mis des personnes en danger de mort, que je suis un criminel. Dans les rues de la commune, c’est ainsi que l’on me regarde maintenant. C’est ça le pire à supporter, le regard des gens. À la campagne, tout est amplifié, j’entends déjà des ragots qui colportent que je faisais des choses illégales depuis l’ouverture il y a 4 ans. C’est n’importe quoi ! », dénonce Alexandre.

Lorsque lui et son épouse ont placé toutes leurs économies dans l’Orangerie du Bois, il y a 9 ans, ils en ont fait un lieu luxueux, très prisé par la clientèle parisienne, qui représente 80 % des réservations en temps normal. Mais aujourd’hui, comparée aux lourds investissement et avec les annulations découlant de la pandémie de Covid-19, l’affaire n’est plus rentable.

De plus, avec ces derniers évènements, c’en est trop : « On avait laissé ça en suspens mais là, c’est terminé, la décision est prise : on vend ! Cette garde à vue, c’est la goutte d’eau de trop. C’est fini, on arrête. On espère vendre rapidement. Mais que ceux qui ont déjà booké le domaine pour l’an prochain se rassurent, les mariages auront bien lieu, avec toutes les prestations prévues », a précisé Alexandre.

Pour la suite, Alexandre passera devant le tribunal correctionnel d’Argentan pour répondre des faits qui lui sont reprochés. Sa convocation est prévue en avril 2021.

Élections américaines – Zuckerberg : 500 M$ pour les élections


Le saviez-vous ?

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.