Les origines et l’évolution de la langue française

24 février 2017 08:04 Mis à jour: 3 septembre 2018 12:16

Ce sont 220 millions de personnes qui utilisent la langue française comme moyen de communication, et les 77 États et gouvernements membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIT) représentent  plus d’un tiers des membres de l’ONU. L’Afrique est le continent où l’on recense le plus grand nombre de francophones (96,2 millions de francophones) et le français constitue, au sein de l’Union européenne, la deuxième langue étrangère la plus pratiquée.

Langue vivante aux intonations et rythmes variables selon l’origine géographique et ethnique, le français évolue au gré du temps et des événements. Afin d’y mettre un cadre et ainsi de maîtriser son évolution, l’Académie française s’est donnée pour objectif d’établir et de faire appliquer les règles fixant son fonctionnement. C’est le cardinal de Richelieu qui fut à l’origine de sa création en 1635, espérant à travers un français commun à tous, unifier le royaume à l’intérieur et faire rayonner la France à l’étranger.

En effet, le français est une langue jeune rendue officielle seulement sous le règne de François Ier en 1539, qui en remplacement du latin, en fait la langue administrative et judiciaire du royaume. Le latin, dont est issu le français, que l’on agrémentera selon les régions, de divers dialectes issus des multiples invasions et peuplements successifs, demeurera la langue de l’enseignement mais aussi et surtout la langue de l’Église.

L’étymologie pour retrouver le sens des choses

Aujourd’hui, il est intéressant à travers l’étymologie d’un mot, de retrouver son origine latine, grecque ou autre. Pour exemple, le mot «salut» si souvent utilisé dans le langage quotidien, provient du latin salutem et salus et signifie la santé ou le salut de l’âme. Il est donc étonnant et typiquement français que chaque jour en disant «salut» à quelqu’un pour lui souhaiter une bonne journée, on lui souhaite également le salut et la bonne santé. Le latin, ancienne langue indo-européenne, est connu pour être la langue mère de la langue française.

Outre le latin, les racines grecques sont aussi très présentes. Elles sont apparues dans la langue française surtout par la formation savante entre les XIVe et XIXsiècle. Ainsi les mots de la famille de «bible» qui proviennent du grec byblos, signifiant «livre», ont donné naissance à d’autres mots tels que «bibliothèque» ou «bibliographie». La racine cyclos a également donné tous les mots intégrant la notion de cercle: cycle, cyclone, cyclamen, recycler, bicyclette.

Bien avant l’arrivée des Romains et de la langue latine, la présence des Gaulois aura, elle aussi, laissé son empreinte étymologique sur une centaine de mots français, tous issus du terroir: charrue, charrette, charroyer, proviennent ainsi du gaulois carros signifiant charriot, maintenu au fil des siècles car les Gaulois avaient la réputation de maîtriser la fabrication des voitures à chevaux.

Le chêne, arbre sacré chez les Gaulois tire directement son nom du gaulois cassanos qui donna ensuite en vieux français chesnes. Le mot berceau est aussi le produit de la résistance culturelle celte face à l’envahisseur romain. En effet, très différent de la racine latine cunae, le mot berceau provient du celte bertio (berceau) ou bert (porter, fardeau).

Mouton, bruyère, charpentier, ruche, javelot, etc. les mots d’origine gauloise ou celtique sont encore bien présents dans la langue française et attestent de cette volonté de préserver l’héritage culturel et l’histoire de la France en les préservant dans sa langue.

L’évolution de la langue française

Aujourd’hui, la langue française poursuit son évolution, maintenant dictée par l’effet de la mondialisation et surtout par l’hégémonie de la langue anglaise sur la planète. Une hégémonie qui a mené à l’apparition de mots nouveaux lui conférant une touche anglo-saxonne. Se mettre du gloss (brillant à lèvres), regarder un thriller (un film d’angoisse), prendre un brunch (déjeuner matinal), distribuer des flyers (prospectus), ces expressions se sont maintenant ancrées dans notre langage en même temps que leur mode de vie relatif.

Il appartient à l’Académie française de déterminer et de maîtriser le flot ininterrompu de ces mots nouveaux issus de l’anglais, et qui pour certains, vont bien au-delà des frontières et entraînent quasiment un phénomène d’uniformisation de la langue sur plusieurs pays. C’est le cas d’expressions issues des moyens de communication électronique. En prononçant le mot roadmap, signifiant feuille de route, vous seriez étonné d’être compris par toute l’Europe, et au-delà encore.

Selon Miriam de Beaulieu, interprète à l’ONU et auteur de Anglicismes, nouveau moteur de l’évolution de la langue française, ces deux langues sont le reflet d’une pensée et de comportements culturellement bien différents. Reflet de l’histoire en premier lieu, qui fait de l’anglais une langue d’insularité, comportement de nombreux mots et expressions basés sur la mer, alors que le français est marqué par une territorialité bien prégnante dans son vocabulaire. Miriam de Beaulieu donne ainsi l’exemple de l’expression «It won’t hold water» correspondant à notre expression «cela ne tiendra pas la route» qui montre bien la différence culturelle entre un peuple bien terrien et un peuple de marins. Cette compréhension si différente à la base pourrait laisser entendre que l’arrivée de ces mots d’origine anglaise ne dépassera jamais une certaine proportion et ne resteront que des mots et des expressions bien visibles et donc tout à fait différentiables de notre langage courant.

La langue française porte en elle une richesse unique issue de son histoire, de sa géographie et de sa culture, ce qui peut expliquer qu’elle soit considérée comme une des plus belles langues du monde. Ceci n’est pas négligeable lorsque l’on sait que le langage demeure le moyen d’expression le plus simple pour comprendre et communiquer sur les différents aspects du monde qui nous entoure.

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