Pas de libération sous caution pour Sam Bankman-Fried qui risque jusqu’à 115 ans de prison

Par Katabella Roberts
14 décembre 2022 19:01 Mis à jour: 14 décembre 2022 19:34

Sam Bankman‑Fried, le fondateur de la bourse de cryptomonnaies FTX en faillite, s’est vu refuser une libération sous caution après son arrestation aux Bahamas.

Lors d’une audience qui a duré plus de trois heures mardi, la magistrate en chef Joyann Ferguson‑Pratt a rejeté la demande de libération sous caution (250.000 dollars) de Sam Bankman‑Fried considérant, au vu de sa fortune, que le risque de fuite était trop important.

La juge a ordonné que le trentenaire soit placé en détention provisoire dans un établissement correctionnel des Bahamas jusqu’au 8 février 2023.

Sam Bankman‑Fried a été arrêté lundi à la demande de Damian Williams, procureur du district sud de New York, ayant informé le bureau du procureur général des Bahamas que les États‑Unis avaient porté plainte contre l’ancien milliardaire. À son plus fort, la fortune personnelle de Sam Bankman‑Fried s’élevait à 26 milliards de dollars.

Un traité d’extradition est en vigueur entre les États‑Unis et les Bahamas depuis 1994. Les avocats de Sam Bankman‑Fried ont déclaré au tribunal qu’ils prévoyaient de se battre contre tout ordre d’extradition vers les États‑Unis.

Les avocats du district sud de New York annoncent l’inculpation de Samuel Bankman-Fried à New York, le 13 décembre 2022. (Stephanie Keith/Getty Images)

Les diverses accusations

Plusieurs plaignants, dont la Commodity Futures Trading Commission (CFTC, l’organisme de régulation des bourses de commerce) et la Securities and Exchange Commission (SEC, l’organisme de contrôle des marchés financiers), ont accusé Sam Bankman‑Fried de fraude électronique, association de malfaiteurs en vue de commettre une fraude électronique, fraude sur les matières premières, fraude sur les valeurs mobilières, blanchiment d’argent et fraude contre les États‑Unis.

Il risque jusqu’à 115 ans de prison s’il est reconnu coupable des huit chefs d’accusation.

Le président de la SEC, Gary Gensler, a déclaré que l’ancien patron de FTX « Sam Bankman‑Fried a construit un château de cartes fondé sur la tromperie tout en disant aux investisseurs qu’il s’agissait d’un des établissements les plus sûrs de la cryptomonnaie », ajoutant qu’il avait monté un système visant à escroquer les utilisateurs de FTX.

La CFTC a accusé Sam Bankman‑Fried de fraude et de fausses déclarations matérielles, ajoutant que ses manipulations avaient entraîné une perte pour ses clients de plus de 8 milliards de dollars.

Dans une déclaration, la CFTC a accusé FTX d’avoir mélangé les fonds des clients avec ceux du fonds spéculatif partenaire Alameda Research.

Selon l’acte d’accusation (pdf) rendu public mardi matin, les plaignants accusent Sam Bankman‑Fried d’avoir participé à un plan visant à escroquer les clients de FTX en détournant leurs dépôts d’argent et en les utilisant pour payer les dépenses et les dettes d’Alameda Research.

Ils l’accusent également d’avoir versé « des dizaines de millions de dollars de contributions illégales » à des candidats démocrates et républicains ainsi qu’à des comités de campagne qui initialement ne le soutenaient pas, selon Damian Williams, le procureur du District Sud de New York.

La société FTX, basée aux Bahamas, a été évaluée jusqu’à 32 milliards, la dernière levée des fonds auprès des investisseurs représentait 400 millions de dollars. Sam Bankman‑Fried était célébré comme un philanthrope, devenant le deuxième plus grand donateur individuel du Parti démocrate. Il affirme avoir versé un montant similaire aux républicains.

Sam Bankman-Fried en visioconférence lors du New York Times DealBook Summit, le 30 novembre 2022. (Michael M. Santiago/Getty Images)

Sam Bankman‑Fried nie avoir commis une fraude

En novembre, sa bourse de cryptomonnaies s’est effondrée de manière spectaculaire au milieu d’une crise de liquidité après qu’il a été révélé qu’Alameda utilisait les actifs des clients pour se maintenir. Un accord de sauvetage potentiel par son grand rival Binance a ensuite été annulé et les traders se sont précipités pour retirer leur argent, des milliards.

FTX a déposé son bilan le 11 novembre. Des millions de personnes qui utilisaient la bourse se sont retrouvées dans l’impossibilité d’accéder à leurs portefeuilles de cryptomonnaies.

Selon une déposition, FTX devait à ses 50 principaux créanciers près de 3,1 milliards de dollars.

Malgré l’effondrement désastreux de l’entreprise et les inquiétudes concernant les milliards de dollars de fonds manquants, Sam Bankman‑Fried a continué à donner des interviews, à être traité avec considération par les médias. C’est ainsi qu’au 30 novembre, le New York Times l’a invité à discourir à l’occasion du DealBook Summit.

Au cours de ces interviews, l’ancien milliardaire a constamment nié avoir commis une quelconque fraude, admettant cependant avoir « fait des erreurs ».

Dans une interview avec la BBC samedi dernier, Sam Bankman‑Fried a révélé son intention de créer une nouvelle entreprise dans le but de rembourser les investisseurs.

« Je vais réfléchir à la façon dont nous pouvons aider le monde et les utilisateurs qui n’ont pas reçu assez en retour, je vais réfléchir à ce que je peux faire pour eux », a‑t‑il déclaré. « Je pense que j’ai au moins le devoir envers les utilisateurs de FTX de faire de mon mieux pour eux. »

« Sam Bankman‑Fried examine les accusations avec son équipe juridique et envisage toutes les options », a déclaré Mark Cohen, l’avocat de Sam Bankman‑Fried, dans un courriel.

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