Les PDG des principales compagnies aériennes américaines avertissent que la technologie 5G pourrait clouer les avions au sol

Par Katabella Roberts
19 janvier 2022 14:14 Mis à jour: 19 janvier 2022 14:18

Selon un avertissement ce lundi formulé par les PDG de certaines des principales compagnies aériennes américaines, le secteur sera « essentiellement mis à l’arrêt ». Il y aura, estiment-ils, « des perturbations opérationnelles importantes » pour les passagers si la bande C pour la 5G n’est pas déployée de manière sûre autour des aéroports.

Cette décision intervient alors que Verizon et AT&T s’apprêtent à déployer leur technologie sans fil 5G de nouvelle génération après de nombreux retards dus à des inquiétudes quant à la façon dont la technologie pourrait affecter les vols.

Dans une lettre adressée à Brian Deese, le directeur du Conseil économique national de la Maison Blanche, Steve Dickson, l’administrateur de la Federal Aviation Administration (FAA, l’agence de sécurité aérienne américaine), Pete Buttigieg, le secrétaire d’État aux transports et Jessica Rosenworcel, la présidente de la Commission fédérale des communications (FCC), ils ont écrit :« À moins que nos principales plateformes aéroportuaires soient dégagées pour les vols, la grande majorité des voyageurs et des transporteurs seront essentiellement cloués au sol. »

La lettre a été signée par les PDG d’American Airlines, Delta Air Lines, United Airlines, Southwest Airlines, Alaska Airlines et d’autres (une dizaine en tout).

« Malgré la récente collaboration et le partage de données entre l’industrie des télécommunications, l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) et l’industrie aéronautique, l’aviation commerciale aux États-Unis est confrontée à une perturbation majeure du public voyageur et expéditeur. Cette situation résulte de notre évaluation des données et des discussions en cours pour résoudre la question de la meilleure façon de déployer la 5G ‘bande C’ en toute sécurité autour des aéroports américains. »

Les patrons ont demandé à ce que la 5G soit mise en œuvre partout dans le pays « sauf dans un périmètre d’environ 3,2 km autour des pistes des aéroports concernés, telle que définie par la FAA le 19 janvier 2022. »

« Cela permettra de déployer la 5G tout en évitant les impacts néfastes sur l’industrie aéronautique, les voyageurs, la chaîne d’approvisionnement, la distribution des vaccins, notre main-d’œuvre et l’économie en général », ont déclaré les PDG. « Nous demandons en outre que la FAA identifie immédiatement les stations de base les plus proches des pistes d’aéroports clés qui doivent être traitées pour assurer la sécurité et éviter les perturbations d’une manière étroitement ciblée et conforme à l’accord établi le 3 janvier 2022. »

« Une intervention immédiate est nécessaire pour éviter une perturbation opérationnelle importante pour les passagers aériens, les expéditeurs, la chaîne d’approvisionnement et la livraison des fournitures médicales nécessaires. Le préjudice qui résultera du déploiement le 19 janvier est sensiblement plus grave que ce que nous avions initialement prévu », ont déclaré les patrons des compagnies aériennes.

Ils ont prévenu que la technologie sans fil 5G pourrait concrètement clouer au sol des milliers de passagers et en laisser des dizaines de milliers d’autres bloqués à l’étranger.

Epoch Times a contacté Airlines for America, le groupe qui a initié la rédaction de la lettre, et la FAA pour une demande de commentaires.

La FAA et d’autres responsables de l’aviation craignent que l’utilisation du spectre de la bande C pour les services sans fil 5G n’interfère avec l’électronique sensible des avions, ne perturbe les vols et n’entraîne certains déroutements.

Au début du mois, Verizon et AT&T ont rejeté la demande de M. Buttigieg et M. Dickson de retarder le déploiement de la technologie, invoquant des problèmes de sécurité.

Cependant, les entreprises sont revenues sur leur décision quelques jours plus tard en acceptant volontairement de retarder le déploiement et en proposant d’étendre les « zones d’exclusion » autour de certains aéroports pendant 6 mois, notant que des mesures de précaution similaires étaient déjà en place en France.

Les PDG affirment que cette extension de 6 mois donnera à la FAA et aux responsables de l’aviation plus de temps pour étudier le potentiel d’interférence avec les opérations aériennes et « remédier à tout altimètre qui pourrait ne pas répondre aux normes actuelles ».

« Plus précisément, pendant 6 mois, jusqu’au 5 juillet 2022, nous adopterons les mêmes zones d’exclusion radio en bande C qui sont déjà utilisées en France, avec une légère adaptation pour refléter les modestes différences techniques dans la façon dont la bande C est déployée dans les deux pays », ont-ils déclaré en réponse à la demande des fonctionnaires.

Selon ces entreprises, « cette approche, qui est l’une des plus prudentes au monde, comprendrait des zones d’exclusion étendues autour des pistes de certains aéroports. Cela aurait pour effet de réduire d’au moins 10 fois les niveaux de signaux en bande C sur la piste ou pendant le dernier kilomètre de l’approche finale et le premier kilomètre après le décollage ».

La FAA a déclaré dimanche qu’elle avait autorisé environ 45 % de la flotte d’avions commerciaux américains à effectuer des atterrissages à faible visibilité dans de nombreux aéroports où la bande C 5G sera déployée le 19 janvier.


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