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Pékin resserre son étau sur le web

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Page d'accueil de Google le 26 janvier 2006, un jour après ses débuts en Chine continentale où le moteur de recherche en ligne américain avait lancé un nouveau service après avoir accepté de censurer les sites et contenus "non désirés" par les autorités de Pékin. Google et d'autres sociétés occidentales de l'Internet étaient prêtes à se plier à la censure chinoise afin de gagner une tranche du marché. Amnesty International avait alors déclaré que les entreprises de l'Internet n'avaient pas court-circuité les censeurs chinois, alors qu'elles prétendaient défendre et promouvoir le droit à la liberté d'information de tout le monde, partout et à tout moment.

Photo: FREDERIC J. BROWN/AFP/Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le blocage intermittent de WhatsApp en Chine et une éventuelle interdiction des logiciels permettant de contourner le blocage des sites étrangers inquiètent les firmes internationales, a indiqué lundi l’ambassadeur d’Allemagne dans le pays.
Le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir impose depuis toujours un strict contrôle d’internet: les contenus considérés comme sensibles sont effacés et de très npmbreuses plateformes occidentales (dont Instagram, Facebook ou YouTube) sont rendues inaccessibles. Cela pour une double raison, d’une part, pour empêcher les Chinois d’avoir accès aux « vrais informations » concernant les sujets sensibles « internes » – tels que le massacre de la place Tiananmen, le Tibet, ou la persécution des pratiquants de la méthode bouddhiste Falun Gong-, et d’autres part pour éviter que le peuple ne soit séduit par le mode de vie des pays libres et démocratiques qui sont largement diffamés et diabolisés par la propagande officielle.
Au niveau des échanges économiques, cette censure de l’Internet pèse lourdement sur l’activité des compagnies étrangères présentes dans le pays asiatique.
De nombreux particuliers et entreprises utilisent cependant des « réseaux privés virtuels » (VPN), des logiciels permettant de contourner le blocage des sites, et jusqu’ici facilement accessibles et téléchargeables depuis la Chine.
Mais Pékin commence à resserrer son étau sur ces programmes. Leurs concepteurs doivent désormais obtenir des autorisations officielles du gouvernement. Et les inquiétudes montent quant à une possible interdiction pure et simple.
« Il serait difficile, voire quasiment impossible pour les particuliers et les entreprises de communiquer sur internet de façon sécurisée et confidentielle » si une telle politique était mise en oeuvre, a indiqué lundi l’ambassadeur allemand Michael Clauss dans un communiqué.
« Si la communication numérique était étouffée, cela pourrait avoir des effets préjudiciables sur les relations entre la Chine et le monde extérieur, y compris l’Allemagne. »
L’important congrès quinquennal du PCC, qui débute ce mercredi à Pékin, devrait indiquer si la Chine « compte poursuivre son ouverture ou non », a estimé M. Clauss.
Le blocage intermittent de l’application de messagerie WhatsApp en aval de cette grand-messe du Parti communiste provoque également une « inquiétude croissante » au sein des milieux d’affaires étrangers, selon l’ambassadeur d’Allemagne.
La Chine a par ailleurs adopté en juin une vaste loi sur la cybersécurité, qui impose notamment aux compagnies de stocker les données de leurs utilisateurs sur le sol chinois — une disposition qui inquiète les chambres de commerce occidentales.
« Nos intérêts économiques et politiques convergents nous rapprochent (de la Chine), mais cette tendance pourrait ne pas être durable si des contrôles excessifs de l’internet nous divisent », a averti Michael Clauss.