Pékin cherche à exporter de manière agressive ses vaccins Covid-19 à bas prix

Par Nicole Hao
7 octobre 2020 18:10 Mis à jour: 8 octobre 2020 08:18

De récents rapports des médias chinois ont révélé que Pékin cherchait à exporter les vaccins Covid-19 à des prix extrêmement bas, tout en les vendant à des taux considérablement plus élevés – plus de 22,5 fois dans un cas – à l’intérieur de la Chine.

Alors que les pays s’efforcent de développer un vaccin sûr, le régime chinois a fait pression pour que les fabricants chinois exportent leurs doses vers les pays étrangers.

Une société pharmaceutique chinoise a déclaré qu’elle vendrait le vaccin au Brésil pour environ 2 $ (1,70 €) par dose. Mais lors d’interviews avec les médias chinois, le PDG de la société a déclaré qu’elle vendrait le vaccin en Chine à 300 yuans (environ 38 €) la dose.

Ces 2 $ par dose sont inférieurs aux prix pratiqués par les autres fabricants mondiaux.

Le 5 août, Johnson & Johnson a annoncé qu’elle avait conclu un accord avec le gouvernement américain pour fournir 100 millions de doses de son vaccin expérimental, Ad26.COV2.S, après avoir obtenu l’approbation de la FDA (l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux). Le gouvernement américain finance les coûts de fabrication et proposera le vaccin sur une base « non lucrative » à 10 $ (8,5 €) par dose.

Un autre géant pharmaceutique américain, Moderna, a déclaré en août que les accords portant sur de plus petits volumes pour le vaccin expérimental de l’entreprise seront évalués entre 32 et 37 € par dose. Les contrats de plus gros volume seront moins chers.

Pendant ce temps, la société britannique AstraZeneca a déclaré que son vaccin serait distribué par l’Institut indien du sérum en Inde et dans d’autres pays en développement pour environ 3 € par dose.

Pfizer et BioNTech ont cependant annoncé qu’ils offriraient gratuitement leurs 100 millions de doses d’un vaccin Covid-19 à base d’ARNm (acide ribonucléique messager), le gouvernement américain s’étant engagé à les payer.

Les autorités chinoises ont publiquement encouragé les entreprises pharmaceutiques chinoises à exporter les vaccins qu’ils ont développés.

Le commentateur des affaires chinoises basé aux États-Unis, Tang Jingyuan, a déclaré que Pékin cherchait à dominer le marché mondial avec des vaccins bon marché afin de pouvoir se construire une image de sauveur mondial dans la lutte contre la pandémie.

« Il veut montrer au monde qu’un système de gouvernement totalitaire est plus efficace », a déclaré M. Tang.

Le régime chinois veut également influencer d’autres pays pour qu’ils soutiennent son programme. « Il est probable que les pays sous-développés s’en remettent à ses vaccins, alors ces pays le soutiendront aux Nations unies et dans d’autres organisations internationales », a déclaré M. Tang.

Le prix chinois

Le 2 octobre, le quotidien chinois Global Times a rapporté sur son site Internet en anglais que le gouvernement de l’État de Sao Paulo (Brésil) avait commandé 46 millions de doses d’un vaccin Covid-19 à la société chinoise Sinovac Biotech pour un montant de 90 millions de dollars.

Le Global Times a cité une source de l’entreprise qui a déclaré que le prix unitaire de l’accord serait d’environ 2 dollars par dose.

Le gouverneur de Sao Paulo, Joao Doria, a confirmé l’accord le 2 octobre, déclarant qu’il avait demandé à l’organisme brésilien de régulation de la santé, Anvisa, d’enregistrer le vaccin expérimental Covid-19 de SinoVac.

Cependant, le Global Times n’a pas rapporté cet accord en langue chinoise. Tout comme d’autres organismes publics de Chine continentale.

Le 2 octobre, la chaîne de télévision Phoenix, basée à Hong Kong et favorable à Pékin, a fait un reportage sur cet accord, mais le reportage a rapidement été retiré de son site web et de ses comptes de médias sociaux.

Selon une version en cache de l’article, le média a cité le PDG et président de Sinovac, Yin Weidong, qui a déclaré que la société adopterait le « prix du marché international » pour vendre son vaccin en Chine, estimant que le coût sur le marché intérieur devrait être inférieur à 600 yuans (75,18 €) pour deux doses.

Pour les acheteurs potentiels en Indonésie et en Turquie, M. Yin a déclaré que Sinovac leur donnerait un prix bas, mais n’a pas cité de chiffre.

Le rapport a noté que le vaccin pourrait avoir des effets secondaires. « Si les effets secondaires ne sont pas graves ou si seule une partie relativement faible des personnes inoculées en ont, cela ne posera pas de problème. Le vaccin expérimental est sûr », a-t-il déclaré.

Au cours de l’essai clinique de phase III de Sinovac, certaines personnes ont fait état d’effets secondaires tels qu’une fièvre et une sensation de douleur dans le bras ou à d’autres endroits où le vaccin a été injecté, etc.

Parmi les autres pharmacies chinoises qui développent des vaccins contre le Covid-19, on trouve la société pharmaceutique publique China National Pharmaceutical Group (Sinopharm), qui est en phase III d’essais.

Le 10 septembre, Sinopharm a annoncé sur son site web officiel que le prix de son vaccin contre le Covid-19 serait inférieur à 1 000 yuans (125,25 €) pour deux ou trois doses sur le marché intérieur.

FOCUS SUR LA CHINE – Touché par le virus, Trump pourrait être plus ferme face à la Chine

Le saviez-vous ?

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.