« Nous te ferons perdre la raison ou la vie », a-t-on dit à une pratiquante chinoise lors de ses 9 ans en prison

Par Rita Li
8 septembre 2021 22:09 Mis à jour: 10 septembre 2021 13:43

Gong Ruiping essayait de savoir où elle se trouvait et ce qui lui était arrivé, mais tous ses souvenirs se sont évanouis lorsqu’un garde l’a attrapée par les cheveux et lui a frappé la tête contre le mur à plusieurs reprises.

« J’ai découvert plus tard que mes genoux saignaient et que mon visage était enflé », a dit Mme Gong dans une déposition.

Cela s’est passé au Centre d’éducation juridique de Pékin, aussi connu comme centre de lavage de cerveau, lorsque Mme Gong a été arrêtée pour la première fois en juillet 2001 pour sa pratique du Falun Gong.

Le Falun Gong, appelé aussi Falun Dafa, est une discipline méditative et spirituelle ancestrale originaire de Chine comprenant cinq exercices énergétiques et des enseignements moraux.

Selon le Centre d’information sur le Falun Dafa, les autorités chinoises estimaient que 70 à 100 millions de personnes en Chine pratiquaient le Falun Gong en 1999, avant que sa popularité croissante n’effraie le régime communiste chinois. Depuis le lancement de la persécution le 20 juillet 1999 par Jiang Zemin, le dirigeant d’alors, des millions de personnes ont été détenues dans des prisons, des camps de travaux forcés et d’autres établissements.

Mme Gong, une ancienne institutrice à Pékin, qui a commencé à pratiquer le Falun Gong en mai 1996, a été condamnée à 4 ans de prison et 5 ans de travaux forcés au total, et a subi de sévères tortures pendant son emprisonnement.

Le 20 juillet 2021, la police chinoise a de nouveau enlevé la femme de 55 ans.

Gong Ruiping sur une photo non datée (Minghui)

Lors de sa deuxième arrestation, un garde lui a crié : « Si tu ne renonces pas au Falun Gong, nous te ferons perdre la raison ou la vie ! »

Mme Gong a failli mourir à plusieurs reprises, selon Minghui.org, un site Internet basé aux États-Unis qui suit et documente la persécution du Falun Gong en Chine.

Gavée avec du vomi

Plus de 20 policiers chinois ont enlevé Mme Gong le 2 juillet 2001 et l’ont détenue au centre de lavage de cerveau.

Des gardes et deux moniteurs, envoyés par le département de l’éducation local, ont enfoncé du papier toilette dans la bouche de Mme Gong, lui ont pincé le nez et lui ont couvert les yeux.

Mme Gong ne pouvait plus respirer et a failli s’évanouir par terre, mais elle n’a été libérée et autorisée à respirer que lorsqu’une voix a dit : « Elle est en train de mourir. Lâchez-la. »

Plus tard, Mme Gong a entamé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements qu’elle subissait. Les gardiens ont alors procédé à un gavage en insérant par le nez un long tube en plastique dans son estomac.

Des partisans du Falun Gong affichent une banderole près de Chinatown à Sydney, le 20 juillet 2005. (Greg Wood/AFP via Getty Images)

Environ six personnes ont poussé Mme Gong sur une chaise. Le directeur du bureau 610 local à l’époque a essayé d’insérer le tube dans l’une de ses narines, mais a échoué. Il lui a ensuite enfoncé le tube dans l’autre narine.

« J’ai commencé à vomir du sang, mais cela ne les a toujours pas arrêtés. J’ai compris qu’ils ne se souciaient pas vraiment de ma mort », a confié Mme Gong. La nourriture liquide mélangée aux laxatifs qu’elle recevait provoquait des diarrhées plus d’une dizaine de fois par jour.

Une fois, l’estomac de Mme Ruiping était complètement rempli et elle a commencé à vomir.

« L’infirmière a placé le vomi dans un sac en plastique, puis me l’a reversée, par le nez, à plusieurs reprises », a-t-elle écrit.

Dignité

Il y a vingt ans, Mme Ruiping a de nouveau été kidnappée. Lors de sa deuxième arrestation, le 17 septembre 2001, elle a été forcée de boire sa propre urine.

Lorsqu’un garde l’a giflée plus de 500 fois, elle n’a pas pu se retenir plus longtemps et a mouillé son pantalon.

Elle a dit : « Il faisait très froid et les gardes m’ont forcée à garder mon pantalon trempé. »

« Une garde m’a même obligée à boire ma propre urine. Elle m’a déshabillée et a ensuite ouvert la fenêtre pour que le vent froid souffle sur mon corps nu. »

Entretemps, les gardiens de la prison l’ont privée de l’usage des toilettes ou de sommeil en la suspendant en l’air. « [Ils] me versaient de l’eau froide sur la tête si je m’assoupissais », a-t-elle dit.

Un tableau dépeignant la méthode de torture consistant à « suspendre des briques autour du cou». Il s’agit de l’une des tortures les plus courantes utilisées pour briser la volonté des pratiquants de Falun Gong emprisonnés et les contraindre à renoncer à leur foi. (FalunArt.org)

En plus de menotter les mains de Mme Gong et de la choquer avec des matraques électriques, le gardien principal incitait également les détenues à frapper la prisonnière d’opinion.

Pendant plusieurs jours d’affilée, une prisonnière lui assenait des coups de pied dans les jambes tandis que deux autres lui fouettaient le dos avec leurs ceintures en cuir.

« Une détenue m’a piqué la paume avec un stylo à bille. Une autre m’a frappée avec une massue en bois et m’a piquée les oreilles avec des aiguilles », a ajouté Mme Gong.

Mme Gong a été arrêtée de nouveau à son lieu de travail avant le 18e Congrès national du Parti communiste chinois en 2012, et condamnée à deux ans et neuf mois de travaux forcés.

Poussé par la peur d’être jugé coupable par association, son mari l’a divorcée. Son père est décédé quelques années plus tard, se sentant désemparé par les détentions répétées de sa fille.

« Mon fils a grandi sans sa mère à ses côtés. … il a un jour envisagé de mettre fin à ses jours », a-t-elle dit dans sa déclaration.

Pour montrer leur soutien aux procès mondiaux intentés contre l’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin, les pratiquants de Falun Gong défilent à Sydney le 4 septembre 2015. (William West/AFP via Getty Images)

La déposition constitue la plainte pénale de l’institutrice à l’encontre de l’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin, l’instigateur de la persécution nationale du Falun Gong, qui a conduit à ses incarcérations répétées et à une famille brisée.

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