Pour les Ukrainiens qui fuient la guerre, les femmes, les enfants… et les animaux d’abord !

Par Epoch Times avec AFP
22 mars 2022 14:20 Mis à jour: 22 mars 2022 14:29

Eux aussi ont fui la guerre avec les Ukrainiens: chiens et chats se retrouvent désormais par dizaines dans les centres d’accueil pour réfugiés, où ils posent un défi « inédit » et inattendu à la chaîne de l’accueil en France.

Anastasia Radchenko vient tout juste d’arriver de Pologne, avec sa fille et son fils, en ce vendredi de la mi-mars. A ses pieds, dans la salle d’attente du centre dédié aux déplacés du conflit ukrainien, à Paris, tout ce qu’elle a pu emmener dans une fuite précipitée: un sac à dos, un sac de voyage à roulettes et la niche de Lucky, un caniche blanc.

« On a dû tout quitter en 25 minutes », explique à l’AFP cette mère qui a fui le territoire séparatiste de Donetsk (est) « avec l’essentiel ». Son mari est resté au combat.

Des dizaines de bêtes à poil accompagnent chaque jour les réfugiés

« Comment pourrait-on laisser un ami si fidèle sous les bombardements ? Ce n’est pas possible », s’agace Anastasia Radchenko, surprise qu’on puisse seulement questionner cette présence canine.

Une femme tient son chien en attendant de monter à bord d’un bus après avoir traversé la frontière ukraino-polonaise au poste frontière  dans le sud-est de la Pologne, le 16 mars 2022. Photo de Louisa GOULIAMAKI / AFP via Getty Images.

Dans le centre, des dizaines de bêtes à poil accompagnent chaque jour les réfugiés, prenant parfois place dans des poussettes pendant que les enfants recommencent timidement à jouer.

« C’est inédit, on n’avait jamais vu ça auparavant »

Une population qui fuit vers la France avec autant d’animaux, « c’est inédit, on n’avait jamais vu ça auparavant », convient Sara Daneshvar, responsable pour l’association France terre d’asile des orientations du centre vers des hébergements.

A tel point que le dispositif d’accueil sans précédent mis en place par l’Etat pour les Ukrainiens s’enraye, par endroits.

« Cela peut poser des problèmes, parce que certains hôtels n’acceptent pas les chiens. Ceux qui ont deux chiens doivent même aller dans des centres de transit, le temps qu’on se réorganise. Vers la province, on ne précise même plus aux hôtels qu’il y a des chiens, sinon on ne s’en sort plus », explique-t-elle.

Pour beaucoup, hors de question pour autant de se séparer de leurs boules de poils.

Un chien regarde dans un centre pour les réfugiés ukrainiens qui ont fui la guerre dans leur pays au Centre international d’exposition à Chisinau, la capitale de la Moldavie, le 13 mars 2022. Photo de GIL COHEN- MAGEN / AFP via Getty Images.

Ainsi d’Olga (elle a refusé de donner son patronyme), une mère de famille de 38 ans qui porte son bichon maltais blanc dans les bras.

« On est parties en deux heures »

Elle en avait fait la promesse le jour du premier bombardement tombé près de chez elle à Mykolaïv (sud). « On était descendus à l’abri en laissant la chienne à l’appartement. Quand on est remontés, elle pleurait, sa réaction était telle que je me suis dit que je ne la laisserais plus jamais seule », explique-t-elle sous les léchouilles du chiot de six mois.

C’est finalement le lundi 14 mars qu’elle a quitté la ville avec sa fille, après qu’une frappe russe eut raflé « une file d’attente pour du pain », assure-t-elle.

« On est parties en deux heures. On ne savait même pas dans quel pays on allait, on a juste fui », dit-elle, tandis que son amie Katja est « restée sous les bombes à Kharkiv pour ne pas abandonner ses chiens ».

Une femme marche avec deux chiens dans un complexe de hangars, où se trouve des réfugiés juifs ukrainiens, le 13 mars 2022. Photo de GIL COHEN- MAGEN / AFP via Getty Images.

Le nombre d’animaux, lui, perturbe jusqu’aux évacuations des zones frontalières.

« Les bus ne voulaient pas charger les animaux »

« Le problème ? C’est que les bus ne voulaient pas charger les animaux. C’est devenu un vrai sujet et il a fallu expliquer au Quai d’Orsay que les chiens aussi méritaient d’être sauvés », déplore Alice Barbe, qui coordonne depuis l’éclatement du conflit le 24 février des « convois citoyens » entre la France et la frontière ukraino-polonaise.

Une réfugiée ukrainienne tient son chien après son arrivée en bus au poste frontière gréco-bulgare dans le nord de la Grèce, le 11 mars 2022. Photo de Sakis MITROLIDIS / AFP via Getty Images.

Dans le centre parisien, la SPA (société protectrice des animaux) a livré des croquettes, pour gérer l’urgence.

La Fondation Brigitte Bardot s’engage

« En Pologne et en Allemagne, il y a beaucoup plus de soins pour les animaux. Ici, rien n’est préparé », remarque Ludmila Mirochnyk, 55 ans, dont l’appartement a été détruit à Kharkiv (nord) et qui a essuyé un refus d’hôtel à cause de son terrier gris.

Un chien salue son propriétaire alors que des réfugiés ukrainiens attendent un train pour leur relocalisation dans une gare de Przemysl, dans le sud-est de la Pologne, le 16 mars 2022. Photo de Louisa GOULIAMAKI / AFPAFP via Getty Images.

Lundi, la Fondation Brigitte Bardot a annoncé sur Twitter un partenariat avec Vétérinaires pour tous, avec le soutien du ministère de l’Agriculture, « pour prendre en charge le coût du protocole sanitaire et les soins vétérinaires des animaux de compagnie des réfugiés ukrainiens ». 

Une prise en charge qui doit « alléger un peu » la « détresse de milliers de réfugiés qui ont tout perdu et dont la compagnie de leur animal est plus que précieuse dans ces temps difficiles ». 

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.