Près de Nantes : une salle polyvalente de 1000 m2 de plus de 2 millions d’euros n’ayant jamais servi va être détruite

Les habitants se disent désabusés.
Photo: : photoschmidt/Shutterstock
Il y a une dizaine d’années, la municipalité de La Remaudière, près de Nantes, a utilisé 2 millions d’euros pour construire une salle polyvalente. Alors que le bâtiment n’a jamais servi, le lieu pourrait bien être détruit sous peu.
Il y a 12 ans à La Remaudière, petit village à 30km de Nantes, la construction d’une salle polyvalente a été décidée par le maire de l’époque, Alan-Erwan Coraud. Ses proportions et son prix ne laissent pas indifférent : plus de 1000 m2 pour un coût de plus de 2 millions d’euros.
Un projet financé à 40% par diverses subventions (notamment le fonds de dotation du département), le fonds de solidarité communal et l’aide de la DRAC. Un emprunt contracté sur 25 ans fournissait le reste.
Pourtant après, après 2 ans de travaux, ces derniers s’arrêtent net en 2014. Selon la nouvelle maire Anne Choblet, les comptes de la collectivité d’à peine 1300 habitants étaient dans le rouge, la salle représentant « un coût abyssal », explique-t-elle au Figaro.
Pour faire face à la situation, la maire fait voter un budget « en urgence » et porte l’affaire en justice. Elle explique que l’ancien maire « avait signé un prêt d’1,2 millions d’euros tout seul, sans délibération, mais il n’en avait pas le droit ». Ce que confirme un rapport de la chambre régionale de la Cour des comptes en 2018.
Un vote et une destruction
L’ancien maire, condamné en 2022 à dix mois de prison avec sursis pour favoritisme et détournement de fonds publics, et cinq ans d’inéligibilité, se dit victime d’une « cabale » destiné à détruire sa carrière politique en brisant ses chantiers.
Après plus de dix années de galère, les élus ont tranché et ont voté pour la destruction du bâtiment lors d’un conseil municipal, en février 2023. La municipalité travaille à reconvertir le site, pour que des logements y soient construits.
Pour éponger les dettes de la commune, la taxe d’habitation et la taxe foncière ont été augmentées depuis 2015. Les habitants accusent le coup et se disent désabusés, et souhaitent à présent parler d’autre chose.
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