Une prime de 10 millions d’euros votée par le Parlement pour l’arrachage des pieds de lavande

Par Emmanuelle Bourdy
18 août 2022 13:36 Mis à jour: 18 août 2022 13:36

En ce début de mois d’août, le Parlement a voté une aide de 10 millions d’euros pour soutenir la filière lavandicole. Cette mesure a pour but l’arrachage de plants de lavande, afin de lutter contre la surproduction.

En raison de la surproduction, la crise que traversent les lavandiculteurs est profonde depuis trois ans, et les prix, après avoir atteint un niveau élevé, se sont effondrés, rapporte le journal La Croix. Souhaitant diminuer la surface agricole de la filière, le Parlement a voté, le 4 août dernier, une aide s’élevant à 10 millions d’euros pour arracher les pieds de lavande.

 « On vend à perte »

L’arrachage des plants de lavande et de lavandin est la solution que trois sénateurs – de la Drôme, du Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence – ont trouvée, en coopération avec les acteurs de la profession. Avant de connaître cette crise, les lavandiculteurs ont eu une période prospère, « pendant une douzaine d’années », précise Alain Aubanel, producteur dans le Vercors et président du Comité interprofessionnel des huiles essentielles françaises.

En l’espace d’une dizaine d’années, les surfaces plantées ont doublé. « Beaucoup d’agriculteurs qui cultivaient des betteraves, des maïs ou des tournesols pour en faire des semences ont décidé de se tourner vers le lavandin », indique à La Croix Laurent Depieds, président du Comité des plantes des plantes à parfum aromatiques et médicinales. Ainsi, sur les trois dernières années, la surface agricole de cette plante a connu une augmentation de 40 %.

En 2019, le prix du lavandin était monté à 34 euros le kilo. Mais les prix sont redescendus et se situent entre 12 et 15 euros le kilo, précise encore Alain Aubanel. Il ajoute : « Le prix de production, lui, est autour de 20 euros, sans prendre de marge. Donc en dessous, on vend à perte. »

Une situation encore plus dramatique dans les zones montagneuses

Pour certains producteurs, installés dans des zones montagneuses, la crise est encore plus rude car le rendement est moins élevé qu’en plaine. De plus, ces zones souffrent davantage de la sécheresse car elles sont difficilement irrigables. De surcroît, la cécidomyie sévit et ce parasite décime les plants de lavande.

La prime d’arrachage permettrait donc de revenir à des prix plus rentables. Jean-Yves Roux, le sénateur des Alpes-de-Haute-Provence, est l’un des trois sénateurs à l’origine de l’amendement. « On estime que pour faire revenir le prix à la normale, il faudrait redescendre à 28.000 hectares de plantations de lavande et de lavandin, contre 33.000 actuellement. Ça reviendrait à une prime de 2000 euros par hectare arraché », indique-t-il à nos confrères.

Actuellement, outre les Alpes-de-Haute-Provence, la Drôme, le Vaucluse et les Hautes-Alpes, où le lavandin est principalement cultivé, des cultures ont également vu le jour dans la plaine de la Beauce. Reste à savoir si les lavandiculteurs seront nombreux ou non à abandonner leurs cultures.

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