Les progrès technologiques effarants entraînent la Chine dans une dictature numérique dystopique

18 novembre 2018 01:33 Mis à jour: 18 novembre 2018 01:33

Comment vous sentiriez-vous si chacun de vos mouvements – y compris ce que vous achetez dans un supermarché et les personnes que vous rencontrez – étaient surveillés ?

C’est déjà la réalité en Chine, où il existe le plus grand réseau de caméras de surveillance au monde soit plus de 200 millions de caméras de reconnaissance faciale, et on prévoit en installer 400 millions supplémentaires pour assurer la surveillance de chaque espace public.

« Big Brother » vous regarde

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Le régime chinois affirme que son projet de Big Brother « permet aux personnes dignes de confiance d’errer partout sous le ciel sans entrave tout en rendant difficile pour les discrédités de faire un seul pas ».

Aujourd’hui, l’État techno-autoritaire inquiétant a la capacité de retracer une personne parmi une foule de 60 000 personnes. Ce n’est pas une bonne nouvelle si vous n’êtes pas dans les bonnes grâces du Parti communiste.

Ne pas suivre la ligne du Parti entraîne la punition

Les visiteurs sont filmés par des caméras de sécurité AI (intelligence artificielle) utilisant la technologie de reconnaissance faciale lors de la 14e exposition internationale chinoise sur la sécurité publique et la sûreté au China International Exhibition Center à Pékin le 24 octobre 2018. (Crédit photo NICOLAS ASFOURI/AFP/Getty Images)

Le réseau de surveillance omniprésent de Chine fonctionne avec le malheureusement notoire « système de crédit », qui est mis en place pour récompenser les bons comportements et punir les mauvais comportements.

D’ici 2020, le système sera pleinement opérationnel. Et comme typique pour tout pays communiste, le peuple n’a pas son mot à dire dans cette affaire.

Une récompense pour bonne conduite peut signifier que vous pouvez réserver une chambre d’hôtel sans verser d’acompte, et éventuellement bénéficier de réductions sur les factures d’énergie.

Les punitions sont beaucoup plus nombreuses, comme par exemple, ralentir votre vitesse sur Internet, interdire les voyages en avion ou en train, interdire à vos enfants de fréquenter certaines écoles, vous empêcher d’obtenir certains emplois, ou vous empêcher d’acheter certains aliments dans les transactions électroniques. Et les exemples se multiplient…

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Pour fournir une analogie simple de la façon dont on peut gagner ou perdre des points, l’achat de couches-culottes sera récompensé par des points, ce qui est considéré comme un acte responsable. Cependant, l’achat légitime d’alcool vous fera perdre des points.

Les gens sont catégorisés

Les personnes sont classées en trois catégories en fonction de leurs points : digne de confiance, moyen et indigne de confiance.

Pour la population ouïghoure de la région du Xinjiang du nord-ouest de la Chine, cependant, elles sont classées en deux catégories seulement : moyenne et indigne de confiance.

En d’autres termes, pour le Parti communiste, il n’existe pas d’ « Ouïghour digne de confiance ».

Un journaliste d’ABC a interviewé le cinéaste ouïghour Tahir Hamut, qui a réussi à fuir la Chine en 2017 pour demander l’asile politique aux États-Unis… une décision qui a peu après été suivie de la « disparition » de ses deux frères et son beau-frère dans le Xinjiang.

Des signes de prélèvements forcés d’organes

Tous les Ouïghours doivent se faire scanner le visage et se faire prendre leurs empreintes digitales.

Quand T. Hamut était encore à la maison, il a été appelé à se rendre pour faire numériser ses données biométriques pour la base de données. Ce n’était pas du tout une procédure normale, du moins pas pour les Ouïghours.

« Nous avons reçu un appel téléphonique du poste de police nous demandant de passer », se souvient M. Hamut.

« On nous a emmenés au sous-sol. Il y avait des menottes et des chaînes accrochées dans les cellules, et des chaises en fer appelées ‘chaises de tigre’ où les criminels y sont attachés. Nous sommes entrés à l’intérieur où il y avait entre 20 et 30 personnes. Nous étions tous Ouïghours. »

« Quand c’était notre tour, à mon épouse et moi… d’abord, ils nous ont prélevé du sang. »

Cette photo prise le 19 avril 2015 montre une famille ouïghoure dans un bazar à Kashgar, dans la région occidentale du Xinjiang en Chine. (Crédit photo à lire : GREG BAKER/AFP/Getty Images)

Par la suite, on a effectué un balayage complet du visage sous tous ses angles.

M. Hamut ne connaissait peut-être pas la raison pour laquelle la police prélevait son sang, mais à tout le moins, ce n’était pas pour leur santé, étant donné les mauvais traitements que reçoivent les Ouïghours.

Le président du Congrès mondial ouïghour Dolkun Isa s’est adressé au Parlement du Royaume-Uni, le 13 décembre 2017, au sujet des prélèvements forcés d’organes en Chine.

« Nous sommes également profondément troublés par les informations selon lesquelles les autorités chinoises prélèvent des échantillons de sang sur la population ouïghoure du Turkestan oriental », a déclaré D. Isa, comme indiqué sur le site Internet du Congrès ouïghour.

Il n’y a pas que les Ouïghours

Selon le journaliste d’investigation Ethan Gutmann, la police prélève également du sang sur les pratiquants de Falun Gong.

« La police vient, frappe à leur porte, puis administre un test sanguin – un test qui est clairement destiné à l’appariement des tissus », a déclaré M. Gutmann à Epoch Times.

E. Gutmann a coécrit le livre intitulé Bloody Harvest/The Slaughter : An Update (Trafic meurtrier, le massacre : mise à jour), un rapport accablant lourd de preuves sur les prélèvements forcés d’organes en Chine, une organisation criminelle orchestrée par le Parti communiste chinois, en collaboration avec l’industrie médicale, la police, l’armée et un service extrajudiciaire, le très connu Bureau 610.

The Epoch Times | Youzhi Ma

Les pratiquants de Falun Gong, des personnes pacifiques, sont les premières cibles pour le prélèvement d’organes, en raison de leurs organes sains. Les autorités savent qu’ils ne fument pas, ne boivent pas et mènent une vie relativement saine.

Compte tenu de l’intensification du système de surveillance en Chine, une fois que l’État connaît le groupe sanguin d’une personne et ses caractéristiques faciales, il n’est pas si difficile pour la police de repérer cette personne dans la foule et de l’enlever pour accommoder une transplantation prévue. Ils n’ont plus besoin de suivre leur trace à l’aide de leur téléphone portable.

Il s’agit d’un système de « tuer sur-demande » pour les « indignes de confiance » en République populaire de Chine.

Tension dans l’air

Pendant les reportages d’ABC sur le système de crédit en Chine, le journaliste Matthew Carney et son équipe de tournage ont été surveillés 24 heures sur 24 par 6 gardiens, en plus de voir leurs mouvements encore restreints davantage par 8 à 10 agents armés.

Ils ont été avertis de ne pas interagir avec la population locale, en particulier dans le Xinjiang, et leurs séquences d’images ont parfois été vérifiées et effacées.

Il y a de la tension dans l’air, note M. Carney, en outre, il était strictement interdit d’interroger les gens de la région au sujet de leurs idées sur le système de crédit et sur l’effet d’envahissement causé par la surveillance.

« Ce qui est clair, c’est qu’il y a une répression brutale en cours ici, et que la technologie en est au centre », souligne M. Carney.

Le système de surveillance omniprésent et avancé en Chine convient parfaitement aux autorités communistes, qui sont très attachées au contrôle absolu. Avec l’accession de Xi Jinping à la présidence à vie, la Chine ne tardera pas à devenir une véritable dictature, à la fois en ligne et hors d’Internet.

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