« Quand il est entré dans l’école, ça a été le chaos » : un père condamné pour avoir menacé de mort la directrice, dans l’Oise

Par Emmanuelle Bourdy
26 avril 2025 07:57 Mis à jour: 26 avril 2025 07:57

Le tribunal de Beauvais (Oise) a condamné, ce mercredi 23 avril, un père de famille qui s’était introduit dans l’école primaire de son enfant en proférant des menaces de mort envers la directrice et deux mamans d’élève, à l’automne 2023.

Le 10 octobre 2023, après avoir appris que sa fille faisait l’objet d’un signalement, Abderrahmane L., un père de famille âgé de 45 ans, s’était rendu furieux dans l’école primaire Louis-Warabiot de Grandvilliers où était scolarisée son enfant. Après être entré de force dans l’établissement, accompagné de son épouse, il avait ce jour-là tenté de trouver les auteurs de ce signalement, ceux-ci affirmant que son enfant s’en était pris aux leurs. Il avait alors lancé une bordée d’injures ainsi que des menaces de morts à deux mères de famille ainsi qu’à la directrice. Effrayées, elles s’étaient toutes trois réfugiées dans le bureau de cette dernière, comme le rapporte Le Parisien.

« Victime d’un complot »

Ce mercredi, Abderrahmane L. a été condamné par le tribunal de Beauvais à cinq mois de prison avec sursis. Il devra en outre verser des dommages et intérêts aux deux mères de familles pour les avoir terrorisées, soit la somme de 150 euros pour l’une et 200 euros pour l’autre.

Si lors de l’audience, le prévenu a reconnu avoir proféré des injures envers les trois femmes, il a en revanche nié les avoir menacées de mort, soulignant que « ce n’est pas dans [sa] nature ». « J’ai vu les parents avec la directrice. Ils allaient taper ma fille. On ne touche pas à ma fille », a-t-il avancé devant les juges.

Père de quatre enfants, il s’est dit « victime d’un complot ». « Le problème, c’est que je suis un étranger et que ma femme est voilée. À Paris, ça allait. Dans ce village, ils n’acceptent pas », a-t-il plaidé.

« L’école est un endroit où on est censé être en sécurité »

Une version des faits aux antipodes de celle de Laurence S., la directrice de l’école, qui a expliqué à la barre le chaos que cet homme avait semé en s’introduisant dans l’école ce jour-là. « Je devais rencontrer les parents parce que sa fille avait embêté une de ses camarades. Ce que je voulais, c’était protéger les autres parents et les enfants », a-t-elle expliqué.

Son avocate a souligné qu’après ces faits, sa cliente, craignant des représailles, « se faisait raccompagner chaque soir » par un ASVP (agent de surveillance de la voie publique), pour « regagner son véhicule ». « L’école est un endroit où on est censé être en sécurité », a-t-elle rappelé. La directrice, qui a depuis changé ses habitudes pour éviter de croiser le quadragénaire, a par ailleurs demandé sa mutation.

L’une des deux mamans a indiqué lors de l’audience que ce 10 octobre 2023, le père de famille lui avait hurlé : « Je vais t’égorger. » Cela avait eu pour effet de traumatiser son fils, qui après ça ne voulait plus aller à l’école.

« Ce sont elles qui me doivent de l’argent ! »

Le procureur de la République – qui a requis trois mois de prison avec sursis, comme le précisent nos confrères – a signifié que les trois victimes sont à l’heure actuelle « toujours marquées » par ce qui s’est passé ce jour-là. « Rien ne peut autoriser un parent d’élève à rentrer dans une école pour y faire régner un climat de terreur », a-t-il ajouté.

À l’annonce de la sentence prononcé, Abderrahmane L. a déclaré vouloir faire appel, justifiant : « Ce sont elles qui me doivent de l’argent ! »

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