Raphaël Glucksmann absent de la fête de l’Huma tant que l’Ambassade de Chine, «responsable du génocide des Ouïghours», sera invitée

Par Emmanuelle Bourdy
18 septembre 2023 17:51 Mis à jour: 18 septembre 2023 17:51

Ce vendredi 15 septembre, Raphaël Glucksmann était l’invité du Grand Entretien de 8 h 20, sur France inter. Au cours de l’échange, le député européen a notamment été interrogé sur la question migratoire.

Lorsque le journaliste de France inter a demandé à Raphaël Glucksmann s’il était plutôt « journées du patrimoine ou fête de l’Huma » tout en soulignant qu’il n’y avait pas assisté l’année dernière parce que le parti communiste chinois y était invité, l’intéressé a répondu « On peut très bien aller aux deux ! » avant d’expliquer les raisons de son absence à cet événement.

En 2022 il n’y avait pas participé non plus

« Moi je n’irai pas tant que l’Ambassade de Chine, qui est responsable du génocide des Ouïghours est présente, invitée officielle. Moi je ne fais pas la fête avec des gens qui parquent des êtres humains dans des camps de concentration et qui les réduisent en esclavage sur les chaînes de valeurs des multinationales. Donc voilà, moi je défends quelques principes, je sais que ça me prive de très bons concerts, mais la vérité c’est que je ne fais pas la fête avec Xi Jinping », a-t-il indiqué.

En 2022 déjà, comme l’a rappelé le journaliste de France inter, Raphaël Glucksmann avait boudé cette fête. Dans un tweet datant de septembre 2022, l’eurodéputé avait écrit : « La fête de ‘l’Humanité’ invite donc les représentants d’un régime coupable crimes contre l’humanité. Ça va Fête de l’Huma ? Et tous les partis qui ont des stands sur place, ce voisinage ne vous dérange pas ? Aucune gêne à faire la fête avec l’Ambassade de Chine ? »

Il se bat depuis plusieurs années contre la réduction en esclavage des Ouïghours

Depuis plusieurs années, Raphaël Glucksmann est en effet un fervent défenseur de la cause des Ouïghours. Sur France inter ce vendredi, il a encore mentionné à ce propos : « Moi quand j’alerte sur la situation des Ouïghours et qu’il y a des centaines de milliers de jeunes Français qui se mobilisent, contre notamment la réduction en esclavage des Ouïghours sur les chaînes de valeurs de production des multinationales, qui sont dans nos magasins et qui sont dans nos armoires, et bien ça débouche sur des lois, ça débouche sur un instrument commercial qui permet de bannir du marché européen les produits du travail forcé. »

« Si on veut défendre des principes, si on veut porter des mobilisations dans la société, et bien ensuite, il faut mettre les mains dans le cambouis du travail législatif. Ensuite, il faut s’intéresser aux politiques commerciales, ensuite il faut s’intéresser aux politiques industrielles, ensuite il faut s’intéresser aux détails de ces politiques », a-t-il également martelé, révélant que le faire l’avait « profondément changé ».

« Et toutes les grandes lois qui vont réorienter nos politiques commerciales et industrielles, qui vont avoir un impact direct sur nos territoires, elles se débattent, elles se négocient au parlement européen en construisant des majorités à chaque fois », a-t-il conclu.

Pour faire cesser le « crime contre l’humanité » en cours au Xinjiang

L’auteur du livre La grande confrontation, qui a reçu le Prix Jean Daniel 2023, avait été fin septembre 2020 à l’origine d’une tribune signée par des intellectuels, acteurs et responsables politiques européens appelant la communauté internationale à des « actes puissants » et « rapides » pour faire cesser le « crime contre l’humanité » en cours au Xinjiang.

« Arrêtez de semer des troubles sur les questions liées au Xinjiang qui relèvent entièrement des affaires intérieures de la Chine. Aucun pays ni aucune force n’a le droit d’y interférer, et toutes les tentatives contre la Chine sont vouées à l’échec », avait rétorqué l’Ambassade de Chine en France le 14 octobre 2020 sur l’ancien réseau social Twitter, provoquant une réponse directe de l’eurodéputé Socialistes et Démocrates : « Vous ne m’impressionnez pas Ambassade de Chine. Et vous ne pouvez donner d’ordre, ici, à un représentant du peuple. J’ai été élu pour mener ces combats pour les droits humains. Et je les mènerai jusqu’au bout. Alors changez de ton svp. Et surtout : fermez les camps. »

« Les prélèvements forcés ont d’abord visé les Falun Gong, les prisonniers de conscience, et ce sont maintenant les Ouïghours qui en sont les victimes. Tout s’achète et tout se vend au pays du Parti communiste chinois », avait également dénoncé Raphaël Glucksmann, en mai 2022 sur X.

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