Les bienfaits de la gratitude pour l’esprit

18 décembre 2016 07:53 Mis à jour: 13 janvier 2020 21:00

Selon certaines études, cultiver la gratitude est visiblement bénéfique pour la santé. Mais s’il est si bon de dire merci, pourquoi ce principe est-il si difficile à observer ?

Les gens reconnaissants sont moins déprimés, plus résistants au choc émotionnel et plus à même de gérer le stress. Certaines barrières mentales rendent difficile de surmonter l’état d’ingratitude, mais nous commençons maintenant à comprendre comment les dépasser.

Dans une présentation faite en 2013, lors d’un sommet sur la gratitude pour le bien public, le professeur de psychologie de l’université de Cornell aux États-Unis Thomas Gilovich a déclaré qu’un obstacle important pour être reconnaissant résidait dans le fonctionnement notre esprit.

« Du fait que nous sommes des organismes qui tendent vers un but et cherchent à résoudre des problèmes, nous sommes naturellement orientés vers les barrières que nous devons dépasser. C’est très bénéfique pour notre existence matérielle, mais cela créée un problème évident quand il s’agit de repérer tout ce qui nous a aidés en chemin », explique M. Gilovich.

Chercher à faire le bien

L’une des façons par lesquelles nous pouvons garder une trace des bonnes choses est de les écrire. Par exemple, Susan Fox, artiste et ancienne avocate, tient un journal de gratitude.

Des études ont mis en évidence qu’en dédiant quinze minutes à écrire ce pour quoi vous êtes reconnaissant avant d’aller au lit peut engendrer un meilleur sommeil et un sens du bonheur plus développé.

(C0 Public Domain)

« Il semble que nous sommes de plus en plus confrontés à la crainte », relève Susan Fox.
« Mais si nous nous asseyons et réfléchissons à ce dont nous sommes reconnaissants – les bonnes choses qui sont autour de nous – cela chasse un peu de cette peur. »

Susan Fox tient son journal depuis 1997. À chaque fois, elle écrit cinq choses pour lesquelles elle est reconnaissante. Elle a récemment relu certains des remerciements qu’elle avait notés. « Pour beaucoup de choses, je ne me souviens plus de la situation. Mais lorsque je les relis, je peux les sentir », continue-t-elle.

Susan Fox affirme que faire un effort pour être reconnaissant permet de garder les choses en vie. « Vous voyez que tout n’est pas contre vous. Il y a de nombreuses qui nous entourent, grandes et petites, qui sont bonnes. » La gratitude nous aide à voir notre influence dans un réseau important et intriqué de relations sociales.

Donner en retour

La gratitude nous aide à bien nous sentir et nous incite à faire le bien. Certains sociologues l’étudient pour voir ses effets sur le renforcement du fondement moral de la société.

Elle nous permet de voir notre influence dans un réseau important et intriqué de relations sociales, selon Robert Emmons, professeur à l’université de Californie à Davis, menant des recherches sur ce sujet. La gratitude sert de lien-clé dans la dynamique donner-recevoir, écrit-il dans son livre. « Cela motive également  les actions charitables du receveur dans le  futur », explique-t-il.

Des études en cours révèlent comment la gratitude peut encourager les entreprises à être socialement responsables, car elle stimule chez les individus le sens du devoir, et nous renforce pour « aller de l’avant ».

Trois ans plus tôt, Stéphanie Walkenshaw était au bord de la mort. Cette coordinatrice relation presse, mère de deux enfants, est toujours reconnaissante envers les personnes qui se sont données – figurativement et littéralement – pour sauver sa vie.

Dix jours après la naissance de son deuxième enfant, Walkenshaw a commencé à saigner sans s’arrêter. A l’hôpital, sa condition s’est aggravée.« C’était assez terrifiant », déclare-t-elle. « Ma mère était là et devenait de plus en plus inquiète. Elle a vu mon visage perdre toute couleur. Mes lèvres sont devenues grises. »

« Elle pensait que j’allais mourir devant ses yeux. »

Les médecins ont découvert une énorme accumulation de tissus, symptôme qui peut apparaître durant une grossesse. Le saignement s’est arrêté lorsque les tissus ont été nettoyés. Cependant durant la convalescence, elle s’est vue confrontée à un autre problème : elle s’évanouissait à chaque fois qu’elle se rendait aux toilettes.

« Cela durait des heures », confie-t-elle,  « ils m’ont dit que j’avais besoin d’une transfusion sanguine ».

Les médecins ont alors découvert qu’elle avait perdu un quart de son sang. Suite à une transfusion d’un litre et demi, elle a pu rentrer chez elle.

Stéphanie Walkenshaw se souvient toujours des personnes qui ont sauvé sa vie et celles qui ont fait don de leur sang, celui-ci est devenu indispensable au moment le plus critique. Cette expérience l’a amenée à vouloir donner en retour.

« La gratitude vous fait sentir que vous êtes en connexion avec les autres. Ce n’est pas comme une transaction. On ne remboursera rien en offrant son temps. Ce n’est pas non plus comme une situation ponctuelle ou une dette. Mais j’ai ce quelque chose que je porte en moi. »

Son expérience a engendré un cycle vertueux : son obligeance a encouragé les autres à lui donner, ce qui a en retour stimulé sa gratitude et a de nouveau engendré plus de dons. C’est un cycle qui fait de nous des personnes plus agréables, plus heureuses et voulant améliorer le monde.

Version anglaise : Gratitude Good for Your Mind—and Our World

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