Réquisitionnés, les étudiants infirmiers du CHRU de Besançon se sentent « exploités »

Par Emmanuelle Bourdy
10 novembre 2020 18:58 Mis à jour: 10 novembre 2020 18:58

L’ARS (Agence régionale de santé) a réquisitionné des élèves infirmiers de troisième année du CHRU de Besançon pour intervenir dans les hôpitaux de la région. Ces étudiants pointent le danger de devoir mettre ainsi de côté leur formation et dénoncent un manque de considération.

Alors que les élèves infirmiers de troisième année du CHRU de Besançon pensaient reprendre leurs cursus de formation théorique lundi prochain, l’ARS leur a demandé de venir en aide aux hôpitaux de la région. Les étudiants sont en colère par cette annonce, rapporte France 3 Bourgogne-Franche-Comté. « Cela fait depuis le mois de février que nous n’avons pas eu de cours », s’inquiètent-ils. D’autant plus que « c’était censé être notre dernière semaine de stage, nous étions quand même contents de pouvoir reprendre les cours. Au lieu de cela, l’ARS nous réquisitionne à nouveau pour deux mois », explique une étudiante.

« Nous trouvons cela inadmissible, car nous avons été sur le terrain lors de la première vague, nous avons travaillé des week-ends, des jours fériés, fait des nuits sans nous plaindre. À l’heure actuelle, notre formation est mise en danger », s’inquiète une autre étudiante. Elle ajoute : « Ça fait un moment que nous n’avons pas eu d’apport théorique, nous sommes toujours au niveau deuxième année en termes de connaissances et de savoir-faire », soulignant que « normalement au mois de juin on est diplômés, mais il y a plein de choses que nous n’aurons pas vues et ça met la vie de nos futurs patients en danger. »

De plus, beaucoup avouent être déjà fatigués et stressés par ces conditions d’apprentissage, très particulières cette année. Une étudiante reconnaît : « Psychologiquement, ce n’est pas facile, je me demande comment je vais pouvoir attaquer une vie professionnelle une fois diplômée. Je suis déjà fatiguée par la formation et les stages entrecoupés par les vagues de Covid-19. » Et pour couronner le tout, « nous ne savons pas si nous aurons les vacances de Noël, si nous aurons des jours fériés, les week-ends », glisse encore une étudiante à France 3 Bourgogne-Franche-Comté.

Les étudiants dénoncent également leur rémunération, dérisoire. « On se sent quand même exploités, car on va sur le terrain pour 1,50 € de l’heure (car sous convention de stage), pour faire le boulot d’aide-soignant », dénonce une élève. Une autre admet que « pendant la première vague, nous avons reçu une prime de 1 800 € pour deux mois et demi. Mais en comptant les jours fériés, etc., ce n’est rien par rapport à ce que nous avons fait. »

De son côté, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, qui n’a pas donné de précisions concernant ces stages obligatoires, a toutefois signalé qu’elle « ne procède à aucune réquisition, mais organise la mobilisation du maximum de renfort pour faire face à la forte tension que fait subir l’afflux de malades du Covid au système de santé régional ». Les étudiants devraient en savoir plus sur leur sort dans les jours à venir, précisent nos confrères.

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