Rwanda: un universitaire acquitté de génocide mais condamné pour l’avoir minimisé

21 juillet 2018 14:31 Mis à jour: 21 juillet 2018 14:33

Un universitaire et ancien dirigeant syndical rwandais condamné à la perpétuité pour participation au génocide au Rwanda en 1994 a été acquitté en appel de ce chef d’inculpation mais condamné à neuf ans de prison pour « minimisation du génocide », a indiqué son avocat samedi. Le linguiste Léopold Munyakazi, aujourd’hui âgé de 67 ans, était en 1994 secrétaire général de la Centrale syndicale des travailleurs du Rwanda (CESTRAR), après avoir été professeur de linguistique à l’Université nationale du Rwanda.

Extradé des Etats-Unis en septembre 2016, il avait été condamné à la perpétuité en juillet 2017. Il avait été reconnu coupable de participation au génocide des Tutsi de 1994 et d’avoir tenu des discours « minimisant le génocide » entre 2006 et 2008, alors qu’il enseignait aux Etats-Unis. Vendredi, « la chambre d’appel l’a acquitté des faits de génocide et n’a retenu que la culpabilité pour minimisation du génocide », a déclaré à l’AFP, son avocat Désiré Micombero, confirmant une information rapportée par des médias rwandais en ligne.

Le procès en première instance avait été marqué par des tensions entre M. Munyakazi et le tribunal qu’il accusait de violer ses droits. A la demande de M. Munyakazi, les juges d’appel se sont déplacés sur les lieux des faits de génocide allégués contre lui, à Kayenzi, dans sa région natale de Gitarama, dans le centre du Rwanda.

Plusieurs témoins, parmi lesquels des rescapés du génocide, ont déposé en sa faveur tandis quelques autres l’ont mis en cause. Au vu des contradictions entre ces témoignages, la Haute cour a prononcé un acquittement en ce qui concerne ces faits de 1994, selon Me Micombero.

Après le génocide, M. Munyakazi avait d’abord été détenu dans une prison rwandaise, avant d’être relâché par les autorités et de gagner les Etats-Unis, où il avait demandé l’asile tout en enseignant le français dans des écoles et universités. Kigali avait émis deux mandats d’arrêt à son encontre, en 2006 et 2008. Il avait réussi pendant des années à s’opposer à son extradition, avant d’être ramené à Kigali fin septembre 2016 à bord d’un vol charter américain.

DC avec AFP

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