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Sécheresse: l’Iran appelle l’Afghanistan à laisser couler une rivière

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Une femme iranienne marche avec sa fille devant un bateau abandonné dans le village de Sikh Sar dans la zone humide de Hamoon, Sistan-Baloutchistan, à la frontière de l'Afghanistan, le 2 février 2015.

Photo: BEHROUZ MEHRI/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 2 Min.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé jeudi l’Afghanistan à laisser couler l’eau de la rivière Helmand vers l’Iran, dont le sud-est subit une sécheresse sans précédent.
« J’avertis les dirigeants de l’Afghanistan qu’ils doivent respecter sans délai les droits des habitants du Sistan-Baloutchistan », a déclaré M. Raïssi au cours d’une visite dans cette province frontalière.
La rivière Helmand, longue de 1150 km, prend sa source au centre de l’Afghanistan, traverse la frontière et permet d’irriguer de larges terres agricoles au Sistan-Baloutchistan. Pour tenter de résoudre leur différend sur la répartition de l’eau, source de tensions depuis des décennies, Téhéran et Kaboul ont signé en 1973 un traité qui donne à l’Iran un droit d’utilisation de 22 mètres cubes par seconde des eaux, plus éventuellement deux mètres cubes supplémentaires. Un quota qui, selon l’Iran, n’est pas respecté.
« Ouvrir les vannes du barrage Kajadi »
M. Raïssi a appelé l’Afghanistan à considérer « sérieusement » son avertissement pour « ne pas se plaindre ensuite ». Kaboul « doit autoriser nos experts » à se rendre en amont de la rivière pour « évaluer » l’affirmation des autorités afghanes sur son faible débit actuel. « Si nos experts confirment le manque d’eau, nous n’avons rien à dire mais, dans le cas contraire, nous ne laisserons pas les droits de notre peuple être violés », a-t-il averti.
Également en visite dans la région jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, a spécifiquement demandé aux autorités afghanes d’« ouvrir les vannes du barrage Kajadi », l’un des principaux barrages hydroélectriques d’Afghanistan, pour laisser « couler l’eau » vers l’Iran.
Des épisodes de sécheresse à répétition
Pays aride, l’Iran connait depuis des années des épisodes de sécheresse à répétition, notamment dans le sud-est, où le lac Hamoun, alimenté par l’Helmand, est désormais tari alors qu’il était auparavant au cœur de la septième zone humide au monde.
En 2021, l’ex-président afghan Ashraf Ghani, renversé depuis par les talibans, avait annoncé que l’Afghanistan ne fournirait plus d’eau « supplémentaire » gratuitement à l’Iran mais la lui vendrait contre du pétrole. Se basant sur le traité, l’Iran avait rejeté cette proposition.