Stationnement à Bordeaux: la mairie écologiste envisage elle aussi de taxer les SUV

Par Emmanuelle Bourdy
6 février 2024 18:43 Mis à jour: 6 février 2024 18:43

Si Paris et Lyon se dirigent vers l’augmentation du tarif pour le stationnement des voitures lourdes, Bordeaux réfléchit encore à la question.

Ce dimanche 4 février, parmi les 5,8% d’électeurs parisiens qui ont voté, environ 55% se sont positionnés en faveur d’« un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes, polluantes ». Dès le 1er septembre prochain, les Parisiens possédant des véhicules de type 4×4 et SUV pourraient donc voir leur tarif de stationnement tripler. La ville de Lyon compte également majorer le tarif du stationnement à partir de juin. Quant à la mairie de Bordeaux, elle en est au stade de la « réflexion », ainsi que le rapporte Sud Ouest.

« Un des axes de travail pour 2024 »

Le 18 janvier dernier, alors qu’il présentait ses vœux à la presse, le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic avait soumis l’idée d’une tarification différente du stationnement, selon le type de véhicule.

Pour l’édile, face « au poids de ces véhicules qui ne sont pas des véhicules urbains et qui encombrent nos chaussées », des mesures s’imposent. « Nous n’avons pas encore arrêté notre position », avait-il néanmoins assuré, précisant : « Nous travaillons à une tarification différenciée en fonction du poids des véhicules, à l’instar de ce que font d’autres villes. »

« Cet enjeu, qui vise plus largement à réduire les émissions de gaz à effet de serre est en cours de réflexion à Bordeaux, depuis plusieurs mois, pour aboutir à une tarification simple et efficace qui prenne en compte les critères environnementaux et sociaux », a spécifié auprès du Figaro ce mardi la municipalité bordelaise.

« Répondre à l’urgence climatique »

Elle a assuré que des « études » et un « travail précis » étaient menés par la ville de Bordeaux, afin de « répondre à l’urgence climatique et de contribuer aux objectifs de la France de réduction de 55% des émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030 », le but étant de se conformer à l’Accord de Paris signé en 2015.

Didier Jeanjean, l’adjoint au maire chargé des aménagements urbains, œuvre dans le sens de « partager équitablement la voirie », et signale qu’actuellement, « 70% de l’espace est occupé par l’automobile à Bordeaux alors qu’elle ne représente que 30% des usagers ». Il avait expliqué en octobre dernier auprès de Sud Ouest vouloir « contribuer à infléchir la tendance » à cette augmentation de gros véhicules.

« C’est une incohérence qui est manifeste ! »

« Les monospaces ont majoritairement été remplacés par les SUV, quelles que soient les marques, quels que soient les modèles, ils ne sont pas plus grand alors qu’en fait ce sont des voitures beaucoup plus adaptées à une utilisation familiale », fait remarquer auprès de France Bleu Ludovic Lasne, le dirigeant d’un réseau de vente de voiture à Bordeaux, pour qui cette solution risque de pénaliser les familles.

« On demande aux gens de rouler avec des voitures propres d’un côté et de l’autre côté, on les pénalise pour ces mêmes voitures, c’est une incohérence qui est manifeste ! » s’agace de son côté Benoît Carpentier, le président de l’automobile club du Sud-Ouest.

À Bordeaux désormais, il y a davantage de quartiers piétons bornés. De plus, la plupart des boulevards de la rive gauche ont un stationnement payant depuis le début d’année, nous indique encore Le Figaro. Cette augmentation du stationnement ne serait donc que la continuité d’une politique menée depuis l’élection de Pierre Hurmic, en 2020.

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