Il est temps de rouvrir la chasse à l’Iran islamique

25 janvier 2019 21:24 Mis à jour: 27 janvier 2019 18:17

Il y a deux semaines, le ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok a dénoncé le régime iranien, l’accusant d’avoir engagé des groupes de tueurs locaux pour assassiner d’éminents dissidents iraniens habitant aux Pays-Bas.

Ahmad Mola Nissi, âgé de 52 ans, était un dirigeant du Mouvement de lutte arabe pour la libération d’Ahwaz, un groupe dissident iranien qui cherche à créer une province arabe indépendante le long de la frontière sud de l’Iran avec l’Irak. Lorsqu’il sortait de chez lui à La Haye le 8 novembre 2017, il a été abattu devant sa porte par un homme sorti d’une BMW.

Deux ans plus tôt, lors d’un assassinat similaire, Ali Motamed, alias Mohammad Reza Kolahi, âgé de 56 ans, avait été abattu près d’Amsterdam. La police néerlandaise a mis en prison deux membres d’un gang notoire d’Amsterdam pour leur participation dans ce meurtre.

Stef Blok n’a pas seulement fait allusion à l’implication du gouvernement iranien dans des meurtres, il a également décrit en détail l’existence d’un vaste complot criminel – ce qui a conduit l’Union européenne à imposer, le 8 janvier dernier, des sanctions contre le ministère iranien de l’Information et de la Sécurité (MOIS), bloquant ses avoirs en Europe.

Dans une lettre adressée à la Chambre des représentants néerlandaise, M. Blok a révélé que, depuis 2015, le service général de Renseignement et de Sécurité néerlandais enquêtait sur le complot criminel du régime iranien visant à assassiner les dissidents basés en Europe. Il a également expliqué que l’expulsion, en juin 2018, de deux diplomates iraniens des Pays-Bas a été liée à une vague d’assassinats.

Les Pays-Bas ont partagé les renseignements recueillis au cours de leur enquête avec d’autres agences de renseignement européennes, ce qui a permis à contrecarrer les attaques terroristes au Danemark et en France l’année dernière, a-t-il précisé dans sa lettre.

En juillet 2017, la police belge a arrêté deux Iraniens en possession de 500 grammes d’explosif TATP et d’un détonateur, et les a accusés de complot visant l’organisation dissidente iranienne Mujaheddin-e-Khalq à Paris. Dans le cadre du même complot, un diplomate iranien en poste à Vienne a été arrêté alors qu’il se rendait en Allemagne.

En septembre dernier, le Danemark a fermé de façon spectaculaire ses frontières avec l’Allemagne et la Suède afin d’appréhender un suspect dans le cadre d’un autre complot d’assassinat. En octobre, un citoyen norvégien d’origine iranienne a été arrêté. Il était soupçonné d’avoir aidé un service de renseignement non identifié « à opérer au Danemark », a déclaré à la presse le chef des services de renseignement de ce pays.

Jusqu’à présent, malgré tous ces meurtres et arrestations, les politiciens européens ont gardé silence. « J’accuse » de M. Blok est la première condamnation du régime iranien pour l’assassinat des dissidents depuis la fin des années 1990, lorsque Abolghasem Mesbahi, un ancien haut responsable du renseignement du régime, a présenté, lors du procès du meurtre de Mykonos en Allemagne, un témoignage convaincant qui impliquait directement les chefs du régime iranien.

Jusqu’à ce que M. Mesbahi présente des informations internes sur le comité spécial de hauts responsables du régime qui avait approuvé les assassinats, l’Allemagne et d’autres pays européens n’ont rien fait pour punir le régime iranien coupable du meurtre de plus de 200 dissidents en Europe. Après le procès Mykonos, l’Union européenne a rompu les relations diplomatiques avec le régime et a expulsé de l’Europe les ambassadeurs de l’Iran pour une période de 18 mois.

Les Européens vont-ils agir aujourd’hui plus fermement qu’ils ne l’ont fait dans les années 1980 et 1990, alors que les tueurs du régime iranien abattaient des dissidents à volonté ?

L’attrait des profits provenant de l’Iran est fort. Pour poursuivre leurs activités en Iran, des sociétés d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie et de France ont constitué de puissants groupes de pression qui cherchent la protection de l’Union européenne contre les sanctions américaines.

J’ai parlé à de nombreux dissidents iraniens basés en Europe. Ils se plaignent du fait que les services de renseignement iraniens sillonnent les rues à leur guise, les harcèlent et les surveillent d’une manière flagrante. Certains de ces dissidents accusent les services de renseignement allemands d’avoir des liens étroits avec Téhéran et de partager les informations sur leurs déplacements et leurs activités avec des agents de MOIS opérant en Allemagne.

Lors de sa récente tournée au Moyen-Orient, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a annoncé que les États-Unis et la Pologne organiseraient un sommet de deux jours le mois prochain en Pologne pour discuter de l’Iran. Ce sommet, qui devrait rassembler les diplomates et les dirigeants de 70 pays, devrait se concentrer sur les opérations terroristes du régime iranien ainsi que sur ses programmes de missiles et d’armes nucléaires.

L’Europe devrait enfin se joindre aux États-Unis et adopter une position plus ferme par rapport au terrorisme du régime iranien. Tout d’abord, les pays européens doivent prendre des mesures efficaces contre les agents des réseaux de renseignements iraniens qui sillonnent librement leurs rues à la recherche de dissidents. Ils savent bien de qui il s’agit. Il est temps que les Européens les attrapent et les expulsent avant qu’ils n’agissent – mais pas après qu’ils ont commis des meurtres.

Par la suite, l’Europe devrait reconnaître que le régime iranien représente aujourd’hui un danger évident non seulement pour les pays du Moyen-Orient, mais aussi pour l’Europe et l’Occident en général. Elle devrait rejoindre les États-Unis et imposer des sanctions qui isolent le régime iranien sur le plan diplomatique et paralysent ses ressources financières.

Ironiquement, le sommet en Pologne coïncidera avec le 40e anniversaire de la prise de pouvoir en Iran par le régime terroriste islamique. Si M. Pompeo réussit à rapprocher les positions des pays occidentaux, ce pourrait être le dernier de ces anniversaires macabres.

Kenneth R. Timmerman

Kenneth R. Timmerman est l’auteur du bestseller ISIS Begins. En 2006, il a été sélectionné, avec l’ambassadeur John Bolton, pour le prix Nobel de la Paix pour son travail sur l’Iran.

Le point de vue exprimé dans cet article est celui de son auteur et ne reflète pas nécessairement celui d’Epoch Times.

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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