La tolérance dans la Chine antique

Par Epoch Times
27 novembre 2016 10:01 Mis à jour: 11 août 2020 21:37

Le le 12 décembre 1995, l’Assemblée générale des Nations unies a déclaré le 16 novembre Journée Internationale de la Tolérance. À cette date, les États membres de l’UNESCO sont invités à célébrer cet événement à l’aide d’une des dix actions définies par l’UNESCO pour lutter contre l’intolérance. Pour autant, le concept de tolérance nous vient de loin. L’une de ses origines nous ramène à la culture ancestrale chinoise. Être capable de tolérer et de s’accommoder était considéré comme une vertu traditionnelle dans la culture chinoise depuis les temps les plus anciens. La tolérance fait partie des fondements des philosophies orientales principales que sont le confucianisme, le taoïsme et l’école de Bouddha. Le confucianisme prône la sainteté intérieure, le taoïsme insiste sur le maintien de la douceur, et l’école de Bouddha parle de compassion. Les trois enseignements portent la connotation intérieure de tolérance. « En reculant d’un pas, on découvre que l’océan est vaste et le ciel, sans limite. En étant tolérant, on parviendra à des accomplissements authentiques. »

La tolérance dans le confucianisme

Il y a de nombreuses descriptions de la tolérance dans le Lun Yu de Confucius : « Sans être capable de tolérer des choses communes, un plan majeur sera ruiné » ou encore « n’est-ce pas trop de confusion que de s’oublier soi-même et ses proches à cause d’un instant de colère ? » et enfin : « Les hommes de bien n’entrent pas en compétition avec les autres. »

Une peinture chinoise. (Domaine public)
Une peinture chinoise. (Domaine public)

Il est aussi indiqué dans le Lun Yu que Confucius a enseigné à Zi Lu, l’un de ses élèves : « Les dents sont faciles à casser parce qu’elles sont rigides. La langue est facilement protégée parce qu’elle est flexible. La douceur vaincra sûrement la rigidité, et la faiblesse peut aussi conquérir les forts. Si on est attaché à la lutte, on sera inévitablement blessé, et en montrant aveuglément sa supériorité, on sera certainement détruit. L’attitude fondamentale à suivre en toute chose est la tolérance, c’est ce qu’il y a de mieux. »

La tolérance dans le bouddhisme

Shâkyamuni a fait part de son point de vue sur la question : « Parmi les six voies de salut et les dix mille méthodes de cultivation, être tolérant vient en premier. »  Il s’est aussi exprimé en ces termes : « La qualité et le comportement droit d’une personne, un visage propre et loyal, et de belles manières et apparences ne peuvent être obtenus qu’en étant tolérant et accommodant. » Il est consigné dans les écritures : dans le passé, une personne louait le Bouddha Siddharta comme ayant une grande fortune et une grande vertu. Certains qui l’entendirent furent très en colère et dirent : « Il a perdu sa mère seulement sept jours après sa naissance. Comment peut-on dire qu’il avait la plus grande fortune et la plus grande vertu ? » La personne qui louait le Bouddha répondit : « Lorsqu’on le frappait, il ne se mettait pas en colère et quand on l’injuriait, il ne rendait pas l’injure. Comment ceci ne serait-il pas considéré comme avoir une grande fortune et une grande vertu ? » Ces personnes en colère furent convaincues.

La tolérance dans l’école du Tao

Lao Zi a un jour déclaré : « La bienveillance est comme l’eau qui bénéficie à toute chose sans lutte. » Il a également rapporté : « Ceux qui se conforment aux principes du ciel ne luttent pas avec les autres, mais gagnent naturellement. Sans dire beaucoup, ils excellent à traiter n’importe quelle affaire. »

Les étudiants de l’école du Tao (la Voie) ont aussi laissé de nombreuses paroles sur la tolérance. Zi Xuyuan Jun a un jour affirmé : « En pardonnant, pardonnant et pardonnant, divers désastres disparaîtront d’un coup. En tolérant, tolérant et tolérant, on aura ni créditeurs ni ennemis. » Chi Songzi enseignait à ses disciples : « Vous ne serez pas humiliés si vous pouvez tolérer et vous accommoder. » Xu Zhen Jun disait aussi : « Endurer ce qui est difficile à endurer et suivre ceux qui font sans cesse de sérieux efforts pour rester sur leurs propres pieds. » Et Su Zhenren expliquait : « Être tolérant peut faire disparaître une mauvaise chose d’elle-même, et réfléchir sur soi-même vous préserve des désastres. »

La tolérance dans les classiques anciens

Le diagramme Yi-Sun indique : « Les hommes de bien répriment leur colère et leurs désirs en se mettant en garde eux-mêmes. » Cela signifie qu’une personne avec une grande vertu contrôlera sa colère et ses désirs en réfléchissant sur elle-même. Il est consigné dans Shang Su : « Lorsque de mauvaises personnes se plaignent de toi, te haïssent et t’injurient, tu devrais être plus strict dans ton comportement. Ce n’est pas juste parce que tu n’oses pas te mettre en colère. Tu dois aussi augmenter ta capacité de tolérance. » L’empereur Cheng Wang avertissait les fonctionnaires : « C’est seulement en étant tolérant qu’on peut parvenir à l’accomplissement, et en pardonnant qu’on peut avoir une vertu toute puissante. »

Idéogramme chinois de la tolérance. (Epoch Times)

Quelques proverbes à propos de la tolérance

« Être tolérant permettra de résister aux désastres. »

« Soyez tolérant face à ce qui survient. Pardonner n’est pas insensé, et quelqu’un d’insensé ne pardonnera pas. »

« Tolérez si vous le pouvez et disciplinez-vous vous-même si vous le pouvez. Sans tolérance et sans discipline, des problèmes anodins deviendront sérieux. »

« En reculant d’un pas, on découvrira que l’océan est vaste et le ciel sans limite, et qu’en étant un peu accommodant on jouira d’un environnement plaisant. »

La tolérance signifie une détermination sans faille et une résolution au profond de son cœur. Lorsqu’on possède une telle qualité, on peut endurer ce que les autres ne peuvent pas endurer. C’est un genre d’accomplissement et d’état de cultivation. Chong Er endura des épreuves et l’humiliation en exil et il devint finalement empereur de Jin. Yan Yuan vivait une vie simple, il était content dans la pauvreté et se consacrait à la vie spirituelle. Il devint finalement un vertueux disciple de Confucius. Han Xin toléra l’humiliation de ramper entres les jambes d’une autre personne, et il devint finalement un général grandement respecté. Su Wou garda les moutons pendant 19 ans, il maintenait la loyauté et la droiture, endurait ce que les autres ne pouvaient endurer, et il devint finalement un modèle pour les générations futures. Chaque récit historique coloré et riche a démontré la profonde connotation intérieure de la tolérance.

D’après un texte de Li Jian, La voie de la Tolérance, issu de la culture traditionnelle chinoise.

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