Ali, un septuagénaire, dort à l’hôtel depuis le 20 octobre, faute de pouvoir retourner chez lui. En raison de sa vétusté, son immeuble doit être détruit et pour cette raison, son appartement a été scellé. Ali a par ailleurs refusé les propositions de relogement, jugeant le quartier proposé comme « sensible ».
Ali ne peut plus accéder à son appartement, qu’il occupait depuis 10 ans, situé au « Messager » dans le quartier de la Reynerie à Toulouse. L’immeuble doit être détruit, la porte du logement d’Ali a donc été soudée. L’immeuble est en effet jugé trop vétuste en raison de son installation électrique, qui présente des risques d’incendie, rapporte La Dépêche. Depuis le 20 octobre, Ali dort à l’hôtel, mais c’est un luxe qui lui coûte cher, comparé aux 850 € d’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) qu’il touche chaque mois.
Les habitants de l’immeuble « Messager » ont tous eu des propositions de relogement. Mais Ali a refusé ces offres, expliquant que « les appartements proposés se trouvaient dans des quartiers sensibles. Il y a plein de problèmes à la Reynerie ». Ali a ajouté : « J’ai peur pour ma vie, il y a des trafiquants de drogue, de l’insécurité. J’ai des problèmes cardiaques, je suis sûr que c’est lié à cette situation ! »
Social : Ali, 70 ans, a été expulsé de son logement social à Toulouse en pleine crise sanitaire https://t.co/V20cMoh95B pic.twitter.com/XyybF9lb7N
— France 3 Occitanie (Toulouse) (@France3MidiPy) October 26, 2020
France 3 Occitanie a contacté Le Groupe des Châlets qui a fait « quatre propositions de relogement depuis 2016 ». « Pour deux d’entre elles, il avait signé le bail et même récupéré les clés, mais n’a jamais occupé les appartements, ni déménagé », explique Andrade Baptista, gestionnaire de risque du groupe. C’est à la suite « de ces refus successifs » que « Le Groupe des Chalets s’est résolu à engager une procédure judiciaire de résiliation de bail en août 2018. Par jugement du 17 mars 2020, le tribunal judiciaire a validé le congé, prononcé la résiliation du bail et l’expulsion », précise encore le bailleur dans un communiqué.
Laurence Kantzer, coordinatrice et salariée de l’association Droit au logement 31 (DAL), considère que la situation d’Ali est « un état d’urgence sanitaire », précisant : « Il s’agit d’une personne handicapée et cardiaque, nous trouvons gravissime d’exposer une personne à risque à cette situation ! » Laurence Kantzer indique encore que « toute personne sans-abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ».
La DAL HLM 31 a d’ailleurs alerté la préfecture, elle souhaite que la loi relative au code de l’action sociale et des familles soit appliquée. D’autant plus que « depuis 2010, Ali réclame une solution de relogement parce qu’il y a des violences et du trafic dans le quartier. Cela fait plusieurs mois qu’il épluche les petites annonces pour essayer de trouver un appartement, sans succès », conclut la coordinatrice de DAL 31.
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