Ce jeudi matin, une maman de deux enfants lourdement handicapés s’est retranchée dans la cabine d’une grue de chantier à Toulouse pour réclamer une prise en charge adaptée pour ses enfants.
« Je suis une maman épuisée… Je suis à bout de forces… »
Habitant à Pavie près d’Auch dans le Gers, cette mère élevant seule ses trois enfants demande depuis plusieurs années de pouvoir être rapprochée de l’hôpital de Purpan à Toulouse en obtenant un logement social adapté. En effet, ses deux derniers de 9 et 5 ans, Amir et Nour, présentent des troubles du spectre autistique et sont atteints du syndrome de Cohen. Ils nécessitent donc des soins spécialisés disponibles seulement sur Toulouse, mais pas dans le Gers.
Leïla Ketrouci a donc été contrainte de quitter son travail en 2012 afin de s’occuper de ses enfants à temps plein, car ils ne sont pas pris en charge en institut. Elle ne bénéficie d’une aide à domicile que 3 heures par semaine.
» J’effectue moi-même tous les soins dont mes enfants ont besoin. Ils sont totalement dépendants de moi, que ce soit pour se déplacer, pour manger, se laver, s’habiller, changer les couches, les pansements, etc. La liste est interminable… Je dois sans cesse gérer les cris, les pleurs et les crises (lorsqu’ils se frappent la tête ou les oreilles), que je me sens parfois incapable de décoder, mais c’est malheureusement leur seul moyen de communiquer », relate Mme Ketrouci sur Facebook.
Des démarches multiples, mais sans succès
Elle indique ainsi avoir engagé des démarches depuis 3 ans, sans succès.
En décembre dernier, un courrier avait même été adressé à Sophie Cluzel, la secrétaire d’État aux Personnes handicapées, par Estelle Ast, une autre maman d’enfant autiste qui soutient Leïla et s’était aussi distinguée en 2014 pour être montée sur une grue dans le but de se faire entendre.
La secrétaire d’État s’était dite « attentive » au cas de Mme Ketrouci, assurant avoir aussitôt alerté les organismes concernés, sans succès, là encore.
Pour Estelle Ast, depuis 2014, « ça a très peu évolué, c’est pour ça que les parents continuent de monter sur des grues ». Sur France Bleu, elle déplore ainsi la situation « scandaleuse » en France, « qui fait partie des derniers de la classe » en Europe concernant la prise en charge des enfants autistes.
Montée sur cette grue proche de l’hôpital de Purpan dès l’aube, Leïla Ketrouci en est finalement descendue vers 16 heures, après avoir eu confirmation d’un logement dans le sud de Toulouse et de la prise en charge de ses deux enfants dans des instituts spécialisés.
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