« Tous les blocages ont été levés ». Le PDG de Dassault confirme un accord avec Airbus pour le projet d’avion de combat européen

Le PDG du groupe Dassault Aviation Éric Trappier à Paris en mars 2022.
Photo: ÉRIC PIERMONT/AFP via Getty Images
Dassault Aviation a enfin confirmé le 1er décembre le franchissement d’une étape vers le futur avion de combat européen, après d’intenses « pressions » politiques franco-allemandes pour sauver ce projet aussi ambitieux que coûteux.
« Oui, aujourd’hui c’est fait. Nous avons un accord avec Airbus. Tous les blocages ont été levés », a déclaré le PDG de l’industriel français Eric Trappier au Figaro, précisant qu’« il ne reste plus que la signature formelle des contrats d’ici à quelques jours ».
Le 25 novembre, au côté du chancelier Olaf Scholz, la Première ministre Élisabeth Borne avait affirmé qu’« un accord avait été trouvé entre les industriels » pour des contrats d’études devant mener à un démonstrateur du Système de combat aérien futur (SCAF).
« Cela suppose une validation des États et je pense que c’est en cours », avait ajouté la Première ministre. Un porte-parole de Dassault avait ensuite déclaré que ce n’était « pas fait ».
Beaucoup de pressions
« Il y a eu des pressions de toutes parts. Nous en avons mis. Nous en avons subi. Mais tant que l’accord industriel n’était pas conclu, il était prématuré de l’annoncer », a remarqué Eric Trappier dans un entretien mis en ligne jeudi après-midi par Le Figaro, journal qui appartient au Groupe Dassault.
Selon le PDG, désormais « nous allons pouvoir entrer dans l’exécution de la nouvelle phase d’études, dite 1B, qui doit préparer le développement d’un démonstrateur, qui devrait voler vers 2029 ».
Quant aux contrats, « ils seront notifiés par la Direction générale de l’armement, qui est l’agence exécutive des contrats, au nom des trois pays partenaires – France, Allemagne et Espagne », a-t-il rappelé.
Un accord gagnant-gagnant
Lancé en 2017 mais encalminé depuis plus d’un an en raison de tiraillements entre Dassault et Airbus, le SCAF doit remplacer à l’horizon 2040 les avions de combat Rafale français et Eurofighter allemands et espagnols.
L’ampleur du projet -quelque 100 milliards d’euros évoqués- est telle qu’il doit se concevoir au niveau européen, le mener à l’échelle nationale n’étant pas envisageable.
Selon Eric Trappier, Dassault aviation est « confirmé » dans son rôle « de maître d’œuvre et d’architecte de l’avion » et a « obtenu la protection de son savoir-faire industriel et de ses technologies ».
Et de préciser : « la propriété des travaux à réaliser en commun sera partagée, mais les technologies et le savoir-faire qui nous appartiennent ne le seront pas. C’est un accord gagnant-gagnant pour toutes les parties ».
De son côté, Airbus s’est félicité du fait que « tous les partenaires industriels ont signé les accords respectifs pour lancer la prochaine phase du programme ».

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