«Un tremblement de terre»: l’annonce de France 3 de mettre fin à ses journaux nationaux fait bondir les rédactions

Par Nathalie Dieul
8 juillet 2022 07:30 Mis à jour: 8 juillet 2022 07:39

« ICI midi » et « ICI soir » vont remplacer les journaux télévisés « 12/13 » et « 19/20 » dès septembre 2023 sur la chaîne publique France 3. Cette annonce est considérée comme une « trahison » pour certains syndicats et crée de l’inquiétude dans les rédactions.

Les éditions nationales des journaux télévisés de France 3 seront remplacées en septembre 2023 par 24 éditions régionales, a annoncé mardi la direction de France Télévisions à ses salariés, un projet que conteste le Syndicat national des journalistes (SNJ).

Selon L’AFP, le changement concernera aussi bien l’édition de la mi-journée, le 12/13, que celle du soir, le 19/20.

« Un défi impossible »

Ce grand changement, annoncé un peu plus d’un an à l’avance, fait réagir les rédactions et les syndicats. « Ça va être un tremblement de terre », prévoit d’ores et déjà un reporter, selon Le Parisien.

Pour le Syndicat national des journalistes de France Télévisions, l’annonce de la prochaine disparition des éditions nationales de France 3 constitue « l’ultime trahison » de Delphine Ernotte, présidente du groupe.

« Si des consœurs ou confrères en régions sont sans doute ravis de cette pseudo-régionalisation, comment relever ce défi impossible ? Mais comment vont-ils faire pour assumer une heure et demie d’info par jour sans moyens supplémentaires ? », s’insurge le syndicat dans un communiqué.

Avec ce projet appelé Tempo, les syndicats dénoncent « une attaque en règle qui justifiera, sans doute, un arbitrage de la justice », puisqu’il s’agit d’« une circulation de contenus qui prétend détruire toutes les barrières constituées par les accords d’entreprises à France Télévisions et France Info. »

24 journaux télévisés

Ces deux nouvelles cases d’information, qui s’appelleront « Ici midi » et « Ici soir », prendront la forme de « 24 journaux télévisés complets, construits, pensés par les rédactions régionales », a précisé Philippe Martinetti, directeur du réseau France 3.

« Les contenus nationaux des JT seront produits par franceinfo et les services de la rédaction nationale, et donc mis à disposition des rédactions régionales », a poursuivi M. Martinetti.

De son côté, Serge Cimino, délégué syndical au sein du SNJ et journaliste à la rédaction nationale de France Télévisions, dénonce cette manière de régionaliser l’information. Il estime que la présidente de France Télévisions veut « développer les métiers hybrides, s’en prendre aux effectifs et accepter les demandes des tutelles ». Il ajoute que « la régionalisation est un sujet sérieux qui ne peut se traiter par de simples redéploiements d’effectifs au détriment des éditions nationales de France 3 ».

Un budget qui n’est pas à l’économie

« Du coté du réseau régional, il n’y a pas moins de moyens », répond Philippe Martinetti. « Pour la première fois depuis 10 ans, le budget 2022 du réseau régional n’est pas à l’économie, la présidente de France Télévisions l’a stabilisé », assure-t-il.

Marie-Pierre Degorce, présidente de la SDJ de la rédaction nationale de France 3, est inquiète et « consternée, comme beaucoup de gens de la Trois, qu’ils soient rédacteurs, JRI, monteurs, documentalistes… ». Elle remarque que l’annonce fait l’effet d’un « un couperet au-dessus de la tête » avec lequel le personnel va devoir travailler pendant un an puisqu’il n’est pas au courant des détails de l’organisation et des effectifs.

***
Chers lecteurs,
Abonnez‑vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.