Troubles psychiatriques et tentatives de suicides d’adolescents en forte hausse en Limousin en ce début 2021

Par Emmanuelle Bourdy
11 mars 2021 07:16 Mis à jour: 11 mars 2021 07:16

La crise sanitaire a gravement impacté les jeunes. Pour preuve, les troubles psychiatriques et les tentatives de suicide connaissent une hausse importante chez les enfants et chez les adolescents. C’est le cas au CHU de Limoges et à l’hôpital spécialisé Esquirol. Mais faute de moyens, de trop nombreux jeunes en détresse ne peuvent pas être pris en charge comme il se doit.

Si la plupart des jeunes ont été durement touchés par la crise sanitaire et ont su résister, d’autres s’en remettent plus difficilement. Ainsi que le rapporte France Bleu, le chef des urgences pédiatriques du CHU de Limoges et le responsable de la pédopsychiatrie à l’hôpital spécialisé Esquirol tirent tous deux la sonnette d’alarme devant la forte hausse des enfants et adolescents qui arrivent aux urgences pour des troubles psychiatriques ou ayant fait des tentatives de suicide.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes puisqu’on assiste à une augmentation de 7 à 10 fois supérieure par rapport à l’année dernière à la même époque. En effet, en janvier et février 2021, les urgences pédiatriques du CHU de Limoges ont enregistré respectivement 11 et 18 tentatives de suicide d’adolescents.

Le professeur Bertrand Olliach, chef du pôle de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Esquirol, considère que ce mal-être découle directement des mesures de confinement et de couvre-feu mises en place lors de la crise sanitaire. D’après le professeur, ces jeunes n’ont pas pu faire « les expériences que font habituellement les adolescents », à savoir « l’ouverture vers le monde, la multiplication des relations, que ce soit amicales ou amoureuses ».

Au lieu de cela, la jeunesse s’est retrouvée confinée, ne pouvant pas « s’autonomiser ». De plus, ces jeunes en détresse ne voient pas l’avenir sous un soleil radieux, avec l’arrivée de la crise économique, qui vient s’ajouter à la crise sanitaire qui, elle, perdure. Ils se retrouvent donc face à un horizon bouché et une grande incertitude, craignant également d’être de nouveau confinés.

Face à cette augmentation de cas, si les urgences arrivent à traiter avec facilité les enfants et les adolescents devant être hospitalisés, en revanche les pédopsychiatres se retrouvent débordés avec ces jeunes qui ont besoin d’un suivi, mais qui peuvent néanmoins rentrer chez eux.

« Certains adolescents sont en train de se noyer. Notre responsabilité est de leur envoyer des bouées, mais actuellement on est en manque de bouées ! » s’inquiète le professeur Bertrand Olliach auprès de France Bleu. N’ayant pas suffisamment de moyens pour venir en aide à ces jeunes en détresse, les pédopsychiatres sont donc obligés de choisir les patients qui recevront en priorité un accompagnement.

Le responsable de la pédopsychiatrie à l’hôpital Esquirol de Limoges et le chef des urgences pédiatriques du CHU réclament donc plus de moyens, ils souhaitent notamment plus de professionnels de santé tels que des pédopsychiatres, des psychomotriciens, mais également des infirmiers. Ils ont alerté l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine sur la situation, précise enfin France Bleu.

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