Twitter censure le contenu américain d’Epoch Times

La plateforme "doit s'expliquer pour cet acte de censure scandaleux" déclare le sénateur Marc Rubio

Par Eva Fu
30 juillet 2022 17:07 Mis à jour: 30 juillet 2022 20:42

Le 28 juillet, Twitter a décidé de bloquer le contenu américain d’Epoch Times sans explication. Cette censure suscite de nouvelles inquiétudes quant à la liberté d’expression sur la plateforme. Trois sénateurs américains ont fait part de leur indignation.

La plateforme a appliqué un avertissement sur tous les liens provenant d’Epoch Times. Un clic sur un lien dirige les utilisateurs vers une page intitulée « Attention : ce lien peut être dangereux ». Les utilisateurs sont donc invités à revenir à la page précédente.

« Le lien auquel vous essayez d’accéder a été identifié par Twitter ou nos partenaires comme étant potentiellement spammy ou dangereux », indique l’avertissement, citant la politique d’URL de Twitter.

L’avis précise que le lien pouvait appartenir à l’une des quatre catégories suivantes : « liens malveillants susceptibles de dérober des informations personnelles ou d’endommager des appareils électroniques » ; « liens spammy susceptibles d’induire les gens en erreur ou de perturber leur expérience » ; « contenu violent ou trompeur susceptible d’entraîner des dommages dans le monde réel » ; ou contenu qui, « s’il est publié directement sur Twitter, constitue une violation des règles de Twitter ».

La page d’avertissement de Twitter permet aux utilisateurs de passer au lien d’Epoch Times s’ils cliquent sur le mot « continuer » tout en bas de la page.

La plateforme n’a pas répondu aux multiples demandes d’explications d’Epoch Times.

(De g. à dt.) Le sénateur Marco Rubio (Parti républicain-Floride) et le sénateur Ron Johnson (Parti républicain-Wisconsin). (Saul Loeb-Pool/Getty Images & Toni Sandys-Pool/Getty Images)

Le sénateur Marco Rubio (Parti républicain‑Floride), vice‑président de la commission du renseignement, le sénateur Ron Johnson (parti Républicain‑Wisconsin), qui siège à la sous‑commission permanente des enquêtes, et le sénateur Rick Scott (Parti républicain‑Floride), qui siège à la commission de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales, ont dénoncé cette mesure comme un acte de censure.

« Twitter bloque tous les liens vers @EpochTimes, y compris un reportage sur une survivante de la traite des êtres humains, et les qualifie de ‘spammy’ et ‘unsafe’. Twitter doit s’expliquer sur cet acte de censure scandaleux », a écrit Marco Rubio dans un tweet du 29 juillet.

M. Johnson a qualifié l’action de Twitter d’ « alarmante ».

« Twitter censure @EpochTimes sous prétexte de discours ‘dangereux’. Souvenez‑vous de ce qui s’est passé la dernière fois que les médias corporatifs et les grandes technologies ont essayé de censurer mon enquête sur la corruption de Hunter Biden », a‑t‑il écrit. « La vérité prévaut toujours. »

M. Scott a demandé à Twitter dans un tweet du 29 juillet : « Où est le respect de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, Twitter ? »

« Nous nous souvenons tous de votre censure biaisée du [New York Post] et de la façon dont cela s’est terminé pour vous », a‑t‑il ajouté.

Le sénateur américain Rick Scott (parti républicain-Floride), à Washington, le 15 juin 2021. (Kevin Dietsch/Getty Images)

Une interview sur la traite des êtres humains censurée

Parmi les premières personnes touchées par le blocage de Twitter figure Eliza Bleu, une survivante de la traite des êtres humains. Dans une interview diffusée jeudi à 19 h 30 (heure de l’Est), Eliza Bleu a raconté comment ses agresseurs l’ont manipulée en profitant de sa vulnérabilité.

Mme Bleu a essayé de reposter le lien après avoir regardé l’interview et, à sa grande surprise et à son grand désarroi, a constaté qu’elle « ne pouvait même pas cliquer sur le lien ».

« Je suis assez découragée que le lien de l’interview ait été étiqueté comme dangereux, car il ne l’est pas », a‑t‑elle avoué à Epoch Times.

« En regardant l’interview, n’importe qui peut dire qu’on en apprend beaucoup », a‑t‑elle ajouté. « Je n’ai jamais parlé de choses non factuelles. J’essayais juste vraiment d’informer, de sensibiliser et d’attirer l’attention sur cette question. »

Elle a ajouté que le lien semblait être accessible lors de la première diffusion de l’interview, mais qu’il a été bloqué par la suite.

Twitter cible les médias américains, pas les médias d’État chinois

Epoch Times a été fondé en 2000 par des Américains d’origine chinoise qui ont fui la Chine communiste et ont cherché à créer un média indépendant pour diffuser des informations véridiques et non censurées dans le monde.

Au moins 10 membres du personnel d’Epoch Times ont été arrêtés cette année‑là en Chine, et un rédacteur en chef a passé dix ans en prison.

Bien qu’opérant en dehors de la Chine, le média est resté une cible constante des attaques du régime chinois au cours des deux dernières décennies.

L’imprimerie de l’édition de Hong Kong d’Epoch Times a subi une série d’effractions violentes, dont des incendies criminels, au fil des ans, considérées comme des tentatives d’intimidation de la part de Pékin. L’année dernière, dans une déclaration officielle, le département d’État sous Biden a condamné l’attaque d’un journaliste d’Epoch Times à Hong Kong.

Les principaux médias d’État chinois, en revanche, restent accessibles sur la plateforme au moment de la mise sous presse.

Jeffrey Tucker, fondateur du think tank Brownstone Institute et contributeur d’Epoch Times, s’est également avoué choqué par cette décision.

« L’@EpochTimes, l’ensemble du complexe médiatique, a été déclaré par Twitter comme n’étant pas sûr. Cela me sidère, même si je pensais que plus rien ne me surprendrait à ce stade », a‑t‑il écrit.

Ivan Pentchoukov a contribué à cet article.

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