Twitter explique pourquoi il restreint le contenu de l’élection en Turquie

Par Mimi Nguyen-ly
23 mai 2023 09:29 Mis à jour: 23 mai 2023 09:29

Le 15 mai, Twitter a expliqué pourquoi, en Turquie, il a restreint l’accès à certains contenus avant les élections qui se sont déroulées la veille dans le pays.

Un second tour est prévu le 28 mai après qu’aucun des deux principaux candidats n’a obtenu plus de 50% des voix.

La veille de l’élection, Twitter a annoncé restreindre l’accès à « certains contenus en Turquie », en réponse à une procédure judiciaire, et « pour s’assurer que Twitter reste disponible pour le peuple turc ».

Cette décision a suscité de nombreuses discussions parmi les utilisateurs de Twitter. Certains critiques ont qualifié l’acte de censure, tandis que d’autres estiment que l’entreprise américaine n’est pas en mesure de faire grand-chose pour contrer la menace d’un gouvernement étranger de bannir Twitter en Turquie.

Le 15 mai, Twitter a déclaré qu’il « partageait une mise à jour » de sa démarche.

« Nous avons négocié avec le gouvernement turc tout au long de la semaine dernière. Il nous a clairement fait comprendre que Twitter était le seul service de médias sociaux à ne pas se conformer pleinement aux ordonnances judiciaires en vigueur », a déclaré la division Global Government Affairs de Twitter.

« Nous avons reçu ce que nous pensons être une dernière menace d’interruption du service – après plusieurs avertissements de ce type. Nous avons donc pris des mesures visant quatre comptes et 409 tweets identifiés par l’ordonnance du tribunal, afin que Twitter demeure disponible pendant le week-end des élections. »

« Nous avons directement fait part de nos préoccupations en matière de liberté d’expression », a déclaré Twitter le 15 mai. « Nous continuerons à nous objecter au tribunal, comme nous l’avons fait pour toutes les demandes. Toutefois, aucune autre action légale n’était possible avant le début du vote. »

La plateforme de médias sociaux a déclaré que cinq ordonnances judiciaires ont été émises à l’encontre de Twitter, et que la compagnie s’est déjà opposée à quatre d’entre elles. L’une des objections a été rejetée, et les trois autres sont en cours d’examen, a déclaré Twitter.

« Nous déposerons nos objections à la cinquième ordonnance demain. »

Dans des posts ultérieurs, Twitter a publié les décisions judiciaires et la correspondance de l’autorité turque de régulation du contenu de l’internet concernant les mesures prises par Twitter.

Le passé de censure de la Turquie

Le 12 mai, Human Rights Watch, une organisation à but non lucratif basée à New York, a noté que le gouvernement turc a beaucoup de pouvoir pour contrôler l’internet et « imposer des restrictions telles que la suppression arbitraire de contenus critiques envers [l’actuel président turc Recep Tayyip Erdogan] ou le parti au pouvoir ». Par le passé, le pays aurait agi de la sorte, notamment en menaçant « d’étouffer les plateformes qui ne se conforment pas aux demandes de suppression [de contenu] ».

Le joueur de NBA d’origine turque Enes Kanter Freedom a critiqué l’actuel PDG de Twitter, Elon Musk. « Je ne veux plus jamais entendre Elon Musk parler de liberté d’expression. Il se soumet littéralement à une dictature », a-t-il déclaré le 15 mai lors d’une apparition sur « CNN This Morning ».

« En gros, le gouvernement turc a dit à Elon : ‘Si vous ne bannissez pas quelques comptes, alors nous fermeront l’application en Turquie’. Et il a préféré les affaires et l’argent à la morale et aux principes [éthiques]. Je ne veux donc plus jamais l’entendre parler de liberté d’expression. Il a eu tort de le faire, c’est certain. »

En réponse à un journaliste de Bloomberg, le 13 mai, Musk avait défendu sa décision de restreindre le contenu de Twitter, disant: « Le choix qui se pose est de bannir Twitter en entier du pays ou de limiter l’accès à certains tweets. Lequel préférez-vous ? »

Robby Starbuck, un Cubano-Américain qui s’est présenté aux primaires républicaines pour la Chambre des représentants des États-Unis pour représenter le Tennessee en 2022, s’est mêlé au débat en écrivant : « La Turquie n’est pas les États-Unis (…) Je pense que la plupart des gens comprennent qu’on ne peut pas faire la même chose là-bas qu’ici [aux États-Unis]. Pragmatisme = maintenir un accès à l’information aussi large que possible dans les limites de leur système gouvernemental. »

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