Un «échec cuisant»: le nouveau RER de Strasbourg tourne au fiasco

Par Emmanuelle Bourdy
11 janvier 2023 01:50 Mis à jour: 11 janvier 2023 02:37

Le nouveau RER de Strasbourg, mis en route le 11 décembre dernier, est l’objet de bien des critiques. Son fonctionnement est loin d’être optimal, à tel point que des usagers ont lancé une pétition en ligne.

Retards, annulations, trains bondés, c’est le lot des usagers du REME (Réseau Express Métropolitain Européen), après un mois de fonctionnement. Face au mécontentement de ces derniers, la Région reconnaît ses erreurs.

Du coup, des usagers reprennent leur voiture

Devant les nombreux retards et les suppressions de trains, plusieurs usagers ont été contraints de reprendre leur voiture pour se déplacer. Sur les réseaux sociaux, nombre d’entre eux s’insurgent, se plaignant d’être « entassés comme du bétail » ou dénonçant les horaires modifiés et qui par conséquent ne sont plus compatibles, avec les ouvertures des établissements scolaires pour les uns, ou avec les horaires de travail pour les autres.

Vanessa Mikuczanis, usagère de la ligne Strasbourg-Haguenau-Wissembourg, fait partie de ses usagers en colère. Elle dénonce notamment « la dégradation constante du service ». Ayant lancé une pétition sur change.org le 2 janvier dernier, celle-ci a déjà recueilli plus de 1600 signataires à ce jour. Vanessa a également créé un groupe d’usagers sur Facebook. Les problèmes qu’elle pointe avaient par ailleurs été dénoncés par l’Astus (Association des usagers des transports urbains de Strasbourg), et ce avant le lancement du REME.

« Il y avait plein de problèmes sur ma ligne avant le REME, mais depuis c’est devenu catastrophique ! Il y a des suppressions et des retards tous les jours sur quasiment toutes les lignes. Nous, les usagers, on est collé à notre appli en permanence pour voir si le train ne va pas être supprimé. On est obligé de reprendre nos véhicules. C’est vraiment un échec total », se désole l’internaute, ainsi que le rapporte France Bleu.

Un manque de « moyens humains et techniques », dénoncent les syndicats

« On a tenté de faire le REME pendant une semaine et sans surprise il y a eu plus de 600 suppressions de trains, et tout ça alors qu’on avait promis la lune aux usagers », s’indigne aussi Clément Soubise, le représentant syndical CGT Cheminots de Strasbourg. Qualifiant le REME d’ « échec cuisant », il précise que la direction a « décidé de foncer malgré les alertes des cheminots sur les moyens humains et techniques ». « On supprime environ 100 trains sur 130. Donc il n’y a pas vraiment de REME, il n’y a pas de différence avec ce qu’on faisait en 2022 », conclut le syndicaliste.

L’objectif que s’était fixée la Région, en partenariat avec l’Eurométropole, est bien loin d’avoir été atteint. « Aujourd’hui on n’est clairement pas satisfait du service qui nous est proposé par la SNCF. On n’est pas tout à fait dans la réalisation du choc d’offre qui était annoncé. On a du mal à atteindre le niveau d’offre initialement prévu », admet au micro de France Bleu Thibaud Philipps, vice-président de la région Grand Est en charge des transports. « Il aurait fallu mieux étaler les choses pour éviter un impact aussi fort sur le fonctionnement », conclut-il.

De son côté, la SNCF espère que la situation va s’améliorer début février.

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