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Un juge fédéral rejette la plainte à 15 milliards de dollars de Donald Trump contre le New York Times

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Le siège du New York Times photographié le 16 septembre 2025 à New York

Photo: par Michael M. Santiago/Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Un juge fédéral de Floride a rejeté, le 19 septembre, la plainte en diffamation, évaluée à plusieurs milliards de dollars, déposée par le président Donald Trump contre le New York Times.
Le juge Steven Merryday a indiqué dans une décision que la plainte, en l’état, violait les règles de procédure du tribunal.
Le juge a estimé que la plainte « se trouve manifestement et inexcusablement en contradiction avec les exigences de la Règle 8 » du Règlement fédéral de procédure civile.
« Tout avocat sait (ou est censé savoir) qu’une plainte n’est pas une tribune publique destinée à l’invective — ni une plateforme protégée pour s’emporter contre un adversaire », a-t-il déclaré.
« Une plainte n’est pas un mégaphone pour des relations publiques ni un pupitre pour un discours passionné lors d’un meeting politique, ou l’équivalent du Speakers Corner de Hyde Park », a poursuivi M. Merryday, faisant référence à la célèbre tribune londonienne.
La plainte avait été déposée le 15 septembre.
Selon cette règle, une plainte doit contenir « un exposé bref et clair de la demande, montrant que le plaignant est en droit d’obtenir réparation ».
Alors que la plainte compte 85 pages, la première charge n’apparaît qu’à la page 80 ; la seconde à la page 83.
« Même en appliquant de façon très généreuse et indulgente la Règle 8, la plainte est manifestement inadmissible et irrégulière », a conclu le juge.
M. Merryday a ordonné le retrait de la plainte et a accordé à M. Trump un délai de 28 jours pour la modifier.
M. Trump avait déposé sa plainte en réaction à des articles et un livre rédigés par deux journalistes du New York Times et publiés pendant l’apogée de l’élection de 2024, alléguant qu’ils avaient été écrits avec « une véritable malveillance, calculée pour lui infliger un préjudice maximal ».
La Cour suprême, dans l’arrêt New York Times Co. v. Sullivan (1964), a établi que les personnalités publiques doivent apporter la preuve d’une véritable malveillance, un critère légal plus strict que la simple négligence requise pour un citoyen privé.
Les personnalités publiques ne peuvent obtenir réparation pour diffamation si elles ne parviennent pas à démontrer qu’une déclaration a été faite avec une véritable malveillance — à savoir « en sachant qu’elle était fausse ou en se moquant délibérément de sa véracité ».
« Les défendeurs ont sciemment publié le livre et les articles en sachant qu’ils étaient remplis de distorsions et de falsifications révoltantes concernant le président Trump », indique la plainte.
La plainte cite également l’éditeur Penguin Random House parmi les parties défenderesses.
La plainte juridique décrit « Lucky Loser : How Donald Trump Squandered His Father’s Fortune and Created the Illusion of Success » (Chanceux perdant : comment Donald Trump a dilapidé la fortune de son père et créé l’illusion du succès), un ouvrage publié par Penguin Random House en septembre 2024, comme étant « malveillant, diffamatoire et dénigrant ».
Selon la plainte, ce livre figure désormais au 20e rang des œuvres les plus lues sur Amazon.
Les parties assignées visaient, selon la plainte, à « ternir l’héritage de réussite de [Donald Trump], détruire sa réputation d’homme d’affaires et l’exposer à l’humiliation et au ridicule ».
M. Trump avait déjà rendu publique la plainte dans un post sur Truth Social, accusant le New York Times d’être « devenu le porte-voix virtuel du Parti démocrate radical », en référence au soutien apporté par le journal à la candidate démocrate et alors vice-présidente Kamala Harris.
M. Trump a accusé le New York Times de propager des mensonges à son sujet, sur sa famille, ses entreprises, le mouvement America First, le mouvement Make America Great Again (MAGA) et la nation dans son ensemble.
« Le New York Times a eu toute liberté de mentir, salir et diffamer mon nom pendant trop longtemps, et cela s’arrête MAINTENANT », a écrit le président dans sa publication.
Un porte-parole du New York Times s’est félicité de la décision de justice.
« Nous saluons la décision rapide du juge, qui a reconnu que la plainte était un document politique plutôt qu’une véritable requête juridique », a-t-il déclaré à Epoch Times.
Un porte-parole de Penguin Random House s’est également réjoui de la décision.
« Nous applaudissons la décision du juge, qui reconnaît et rejette une plainte aussi ‘inadmissible et irrégulière’ », a-t-il affirmé à Epoch Times.
Epoch Times a sollicité un commentaire de l’avocat de M. Trump, Alejandro Brito, basé à Coral Gables (Floride). Aucune réponse n’avait été reçue au moment de la publication.
Aldgra Fredly a contribué à la rédaction de cet article.