Un lycéen meurt après un malaise cardiaque en pleine épreuve du bac, des élèves dénoncent le «manque de réactivité»

Par Emmanuelle Bourdy
22 mars 2023 20:48 Mis à jour: 22 mars 2023 20:48

Ce mardi 21 mars au soir, un lycéen est décédé quelques heures après avoir fait un malaise cardiaque en pleine épreuve du baccalauréat. Le drame s’est produit au lycée Gaston Berger de Lille

Le lycéen était en train de passer une épreuve de spécialité du baccalauréat STMG, ce mardi en début d’après-midi, lorsqu’il a été victime d’un malaise cardiaque, rapporte Le Parisien. Pris en charge par le Samu, il est décédé vers 19 heures, au Centre hospitalier universitaire de Lille.

« Ils nous ont laissés 20 minutes avec lui, sans le toucher, sans pouvoir l’aider »

« Des gestes de réanimation lui ont été prodigués tout au long du trajet », a précisé le CHU de Lille au quotidien francilien, ajoutant que « la réanimation n’a pas permis de le maintenir en vie et il est décédé peu de temps après son arrivée ».

Midi libre mentionne que l’élève, qui souffrait d’une pathologie au cœur, a tout d’abord perdu connaissance vers 14 h 15. Il est resté allongé sur le sol, inanimé. Vincent, un élève présent au moment des faits et dont le prénom a été modifié, a expliqué à La Voix du Nord qu’il y avait huit adultes dans la salle, mais « aucun ne bougeait ». « Les élèves se levaient pour aller voir ce qu’il avait, on leur criait dessus, on leur disait de se rasseoir, de continuer le bac. Un adulte continuait à passer dans les rangs pour faire signer la feuille de présence, alors qu’il [la victime du malaise] était toujours par terre. Il ne parlait plus, commençait à devenir bleu », a-t-il poursuivi.

L’étudiant précise qu’une élève a mis la victime en position latérale de sécurité (PLS). « Nous, on disait qu’il fallait appeler les secours. Ils nous ont laissés 20 minutes avec lui, sans le toucher, sans pouvoir l’aider », a encore déploré Vincent auprès du quotidien de Lille. C’est seulement lorsque la CPE est arrivée que les secours ont été alertés.

« Quitter la salle, c’est abandonner le Bac »

Selon ce témoin, si quelqu’un avait pu faire un massage cardiaque à la victime avant l’arrivée des secours, « il serait peut-être encore là aujourd’hui ».

Bien que sous le choc, les élèves ont dû continuer leur épreuve, après avoir été déplacés dans une autre salle. Vincent relate que dans ces entrefaites, le proviseur est venu lui-même surveiller les étudiants. « On a dit qu’on ne pouvait pas continuer, que quelqu’un était en train de mourir. Il a répondu que c’est une étape de la vie et que quitter la salle, c’est abandonner le Bac », révèle encore le témoin auprès de nos confrères.

L’épreuve a finalement été stoppée et repoussée à la semaine prochaine, et les élèves ont été invités à regagner leur domicile. Une cellule d’écoute, organisée par le CHU, a par ailleurs été mise en place dans la soirée du mardi. Ce mercredi, une cellule d’écoute était également active pour apporter de l’aide aux élèves et aux personnels qui en avaient besoin, a précisé le rectorat.

Des élèves en colère ont pointé « une scène de chaos »

De nombreux lycéens ont fait part de leur colère quant à la gestion de cette situation, rapporte France Bleu. Ils ont pointé « une scène de chaos » et dénoncé le « manque de réactivité des huit adultes qui étaient en charge de la surveillance ». Selon Le Parisien, le rectorat et la préfecture du Nord n’ont pas exprimé leur opinion sur cette question.

La rectrice de l’académie de Lille Valérie Cabuil a présenté « au nom de l’ensemble de la communauté éducative, ses très sincères condoléances à la famille et aux proches de l’élève ». Elle apporte par ailleurs son soutien aux équipes de l’établissement.

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