Un média porte-voix de Pékin appelle l’armée chinoise à augmenter son armement nucléaire pour intimider les États-Unis

Par Nicole Hao
3 juin 2021 17:07 Mis à jour: 3 juin 2021 18:25

Le média d’État chinois Global Times a exhorté le régime à équiper l’Armée populaire de libération (APL) du plus grand nombre possible d’ogives nucléaires et de missiles en peu de temps, afin de « faire trembler les élites américaines lorsqu’elles pensent à se battre avec la Chine ».

« Nous devons nous préparer à une fin tendue des relations entre les États-Unis et la Chine », a écrit Hu Xijin, rédacteur en chef du Global Times, dans un éditorial du 28 mai. « Lorsque cela se produira, disposer d’un stock important de missiles DF-41, JL-2 et JL-3 sera un pilier de force pour soutenir la volonté de la Chine de se battre. »

Le DF-41 est le missile balistique intercontinental chinois à combustible solide et mobile sur route, et les JL-2 et JL-3 sont les missiles balistiques chinois à portée intercontinentale et lancés par sous-marin. Ces trois missiles peuvent transporter des ogives nucléaires.

Les commentaires de Hu Xijin sont une réponse à Kurt Campbell, coordinateur de la politique indo-pacifique du président Joe Biden, qui a récemment déclaré que les États-Unis et la Chine étaient des adversaires.

Dans un discours prononcé le 26 mai, M. Campbell a déclaré lors d’un événement en ligne organisé par l’université de Stanford : « Le paradigme dominant [avec la Chine] va être l’adversité […] une période qui avait été largement décrite comme un engagement est arrivée à son terme. »

M. Campbell a déclaré dans ce discours que le comportement du régime de Pékin évolue vers un « pouvoir dur, ou hard power », qui « signale que la Chine est déterminée à jouer un rôle plus affirmé ». Pour étayer son opinion, M. Campbell a mentionné les récents affrontements entre la Chine et l’Inde concernant la frontière, celui avec l’Australie en matière de commerce, ainsi que le style de diplomatie agressive que le régime a lancé dans le monde entier.

Dans l’éditorial publié en guise de réponse, Hu Xijin a exprimé le souhait que les États-Unis puissent réduire leur hostilité envers la Chine.

« Nous devrions utiliser notre puissance et le risque insupportable qu’ils encourent pour les obliger à se calmer. »

Des visiteurs font une visite de l’installation « 816 Nuclear Military Engineering » dans les montagnes du district de Fuling, dans la municipalité de Chongqing (sud-ouest de la Chine), le 21 février 2017. (Wang Zhao/AFP via Getty Images)

Zhang Tianliang, un commentateur de l’actualité basé aux États-Unis, a déclaré sur sa chaîne de médias le 28 mai qu’il pense que la raison pour laquelle Hu Xijin a formulé cette théorie de menace est que le régime de Pékin craint que l’administration Biden n’expose le rôle qu’il a joué dans la pandémie.

Le 26 mai, M. Biden a déclaré que la communauté américaine du renseignement estime qu’il y a « deux scénarios probables » qui pourraient avoir causé l’épidémie de virus du PCC (Parti communiste chinois) en Chine, notant qu’un nombre important de responsables pensent que le virus a été propagé en raison d’un « accident de laboratoire ».

Le commentateur Zhang Tianliang souligne que Hu Xijin a pris la même mesure l’année dernière lorsque le régime de Pékin s’est alarmé le 3 mai 2020, après que le secrétaire d’État américain de l’époque, Mike Pompeo, a révélé que des preuves importantes suggéraient des liens entre le virus du PCC et un laboratoire de Wuhan. À cette époque, la communauté internationale s’est mise à demander une enquête sur l’origine du virus.

Le 8 mai, cinq jours après les commentaires de Pompeo, Hu Xijin avait appelé à la production d’au moins 1 000 ogives et 100 missiles DF-41 dans un éditorial. Hu Xijin a affirmé que les armes nucléaires inciteraient les États-Unis à se montrer plus amicaux envers la Chine.

Une femme visite un centre d’exposition situé dans la base de bombes atomiques désaffectée dans la prairie de Jinyintan à Xihai, capitale de la préfecture autonome tibétaine de Haibei dans la province de Qinghai, dans le nord-ouest de la Chine, le 19 octobre 2006. (China Photos/Getty Images)

Les Chinois n’adhèrent pas à la théorie de la menace américaine qu’a émise Hu.

Liu Xiaofei, un commentateur militaire de l’École des relations internationales de l’Université chinoise Huaqiao, a déclaré le 30 mai que les États-Unis ne craindront pas la Chine même si elle possède plus d’ogives nucléaires, car les armes chinoises restent bien inférieures.

Des internautes chinois ont posté sur la page Weibo de Hu Xijin (Weibo est une plateforme de réseaux sociaux de la Chine) que la Russie possède plus d’ogives nucléaires que les États-Unis, mais qu’elle est toujours plus faible que ces derniers. Ils notent également qu’un grand nombre d’enfants de hauts fonctionnaires et de hauts commandants militaires chinois se trouvent aux États-Unis, ce qui rend peu probable que les parents puissent lancer des missiles contre les villes où vivent leurs enfants.

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