Une foule immense rassemblée à Paris contre l’antisémitisme

Par Epoch Times avec AFP
12 novembre 2023 15:18 Mis à jour: 12 novembre 2023 16:50

Des dizaines de milliers de personnes ont commencé à défiler à Paris pour la « grande marche civique » contre l’antisémitisme, selon des journalistes de l’AFP, en présence d’une bonne partie de la classe politique française dont le Rassemblement national, mais sans le chef de l’État ni l’opposition de gauche radicale.

« Pour la République, contre l’antisémitisme » : derrière une banderole reprenant le mot d’ordre de cette manifestation, la tête du cortège s’est élancée vers 15H10 depuis le parvis de l’Assemblée nationale.

L’esplanade des Invalides était noire d’une foule compacte, selon des journalistes de l’AFP, tandis que les stations de métro et les rues adjacentes étaient engorgées, témoignant d’une très forte affluence.

Un carré de personnalités politiques, au premier rang desquelles les deux têtes du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, à l’initiative de cette marche, ainsi que la Première ministre Élisabeth Borne, les ex-présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, et le président du Crif Yonathan Arfi.

Des représentants des cultes, plusieurs anciens chefs de gouvernement et de nombreux ministres étaient également aux avant-postes du défilé, plusieurs centaines de mètres en amont des milliers de participants regroupés sur l’esplanade des Invalides.

« Je ne pensais pas devoir manifester un jour contre l’antisémitisme », a témoigne auprès de l’AFP Johanna, 46 ans, secrétaire médicale en Seine-Saint-Denis, venue « pour la seule raison de ne pas avoir peur d’être juif ». La France compte la communauté juive la plus importante d’Europe, avec plus de 500.000 personnes.

Des rassemblements dans tout l’Hexagone

Plus tôt dans la journée, d’autres rassemblements ont réuni 3.000 personnes à Lyon, autant à Nice, également quelques milliers à Strasbourg.

« Notre ordre du jour, c’est la République », a résumé M. Larcher, appelant sur Public Sénat à un « sursaut citoyen » face à l’explosion du nombre d’actes hostiles aux juifs depuis les massacres du Hamas en Israël le 7 octobre et la riposte militaire massive qui a suivi.

Une cause pour laquelle « tout le monde devrait se sentir concerné », a jugé sur Radio J le grand rabbin de France Haïm Korsia, regrettant que le sujet ait tourné au pugilat politique, « une honte » selon lui.

« Les postures n’ont pas leur place » dans cette manifestation, a mis en garde Élisabeth Borne dans un tweet dimanche matin, ciblant la gauche radicale de La France insoumise dont « l’absence parle d’elle-même », et le Rassemblement national dont « la présence ne trompe personne ».

« Nous sommes exactement là où nous devons être », a rétorqué Marine Le Pen quelques heures plus tard depuis les Invalides, fustigeant la « petite politique politicienne » de ses détracteurs qui soulignent depuis plusieurs jours le passé antisémite de son parti.

Mais pour ses électeurs comme Christine, retraitée de 71 ans, « on est en train de faire passer le RN pour un parti anti-juif à cause des mots maladroits » de son fondateur Jean-Marie Le Pen qui « n’est pas antisémite ».

Les partis de gauche Europe Ecologie-Les Verts, PS et PCF ainsi que des associations de défense des droits humains et des organisations de jeunesse ont eux choisi de s’afficher derrière une banderole commune « contre l’antisémitisme et tous les fauteurs de haine et de racisme ».

Dans ce climat tendu, un important dispositif de sécurité était déployé avec « plus de 3000 policiers et gendarmes » ainsi que « des unités d’élite mobilisées », selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

L’absence remarquée du président de la République

Emmanuel Macron, lui, a décidé de ne pas défiler. Le président de la République s’est adressé aux Français samedi soir, par le biais d’une lettre publiée par le journal Le Parisien. Il y a déploré « l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé ».

« Une France où nos concitoyens juifs ont peur n’est pas la France », a-t-il écrit, en lançant un appel à l’unité de la France « derrière ses valeurs, son universalisme ».

Mais la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon manquait à l’appel. Le parti de gauche radicale, accusé d’ambivalences sur l’antisémitisme, boycottait en effet la manifestation du fait de la présence du RN, même si des Insoumis ont participé à d’autres rassemblements en province.

Signe d’une fracture grandissante, le dépôt de gerbe organisé par LFI en fin de matinée près de l’emplacement de l’ancien Vel d’Hiv a été perturbé par un groupe de contre-manifestants arborant des pancartes « Touche pas à la mémoire », aux cris de « collabos ».

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