Vivre dans un nouveau monde avec une vieille âme

Par Jeffrey A. Tucker
18 août 2023 07:51 Mis à jour: 19 août 2023 00:52

Oui, comme des millions d’autres, j’écoute depuis plusieurs jours Rich Men North of Richmond d’Oliver Anthony (vidéo en bas de page) en boucle. Je n’arrive pas à m’en lasser. C’est un cri passionné lancé par l’homme de la rue contre l’élite qui l’exploite, avec des paroles qui touchent si profondément le cœur et l’âme qu’elles font couler des larmes.

Tout est parfait : la mélodie, les paroles, le chanteur, le cadre et la sensibilité. C’est de la magie à l’état pur. Cette chanson est dans l’air du temps.

Je ressens également une grande joie de voir cette chanson partir de nulle part pour se hisser à la première place du palmarès des chansons les plus téléchargées dans le monde anglophone, le Royaume-Uni et l’Australie compris. C’est le cri du peuple contre ce qui nous a été fait.

Cette chanson aborde tous les thèmes : l’inflation, l’aide sociale, la toxicomanie, le suicide, les ambitions totalitaires, le manque de représentation, et même un sujet sensible : celui du chantage exercé sur les hommes politiques par l’horrible business de Jeffrey Epstein. Pour ce dernier point, la chanson est dénoncée comme QAnon, quoi que cela veuille dire.

Il est tout aussi absurde de prétendre qu’il s’agit d’une manipulation des classes populaires par des « influenceurs de droite ». Ce n’est pas du tout le cas. Les influenceurs de droite n’ont pas le pouvoir de faire passer une chanson de rien du tout à la première place, et encore moins de faire entrer quatre autres chansons du même artiste dans le top 10. La raison en est simple : Oliver Anthony est devenu plus populaire que Taylor Swift : Il dit la vérité et gagne ainsi leur confiance.

Cette chanson a ébranlé le monde entier une semaine seulement après la trajectoire similaire empruntée par la chanson/vidéo Try That in a Small Town de Jason Aldean, qui a donc été largement dénoncée par les médias traditionnels. Ils ont utilisé tous les arguments habituels : raciste, fasciste, etc. C’est ainsi qu’ils qualifient les personnes qui veulent simplement retrouver leur vie.

Tout est arrivé quelques semaines seulement après la sortie du film Sound of Freedom qui, après avoir échappé aux griffes de Disney, est devenu l’un des films qui a rapporté le plus d’argent aux États-Unis. Même mon cinéma local, très « woke », l’a projeté non-stop, parce qu’il avait besoin d’argent.

Et ce, après que Bud Light ait été détrônée en tant que bière vedette et ait menacé la rentabilité du plus grand brasseur du monde, qui est désormais contraint de vendre huit de ses marques les plus populaires pour assurer son chiffre d’affaires.

Ils ont dit que rien de tout cela ne fonctionnerait. Pourtant, tout a fonctionné. Aujourd’hui, les élites sont vigilantes. En effet, elles sont terrifiées. À juste titre.

Pendant ce temps, certaines des plus grandes entreprises et certains des plus grands conseillers financiers abandonnent les questions ESG (environnement, social et gouvernance) et DEI (diversité, équité et inclusion) de leurs priorités. Cette décision fait suite à la révolte des investisseurs. Nous avons donc ici des consommateurs, des investisseurs, des actionnaires et probablement aussi des électeurs, prêts à exercer tout le pouvoir qu’il nous reste pour réparer ce qui a été mal fait, pour améliorer le monde et ne plus laisser s’échapper nos précieuses libertés.

L’aspect le plus marquant de la chanson d’Oliver Anthony est qu’elle nomme l’ennemi : les hommes riches de Washington. Quiconque s’y est rendu ces dernières années a été confronté à une scène tout droit sortie de The Hunger Games (Les Jeux de la faim). Il n’y a pas de souffrance dans le District 1, mais seulement de la décadence et du mépris pour tous les autres. La dernière fois que j’y suis allé, j’ai visité un quartier du Capitole où j’ai vécu et que j’ai à peine reconnu. J’ai alors compris pourquoi. Les bâtiments de Massachusetts Avenue qui étaient en briques coloniales arboraient tous de nouvelles façades imposantes en marbre, de style grec et romain. Ils ont construit tout cela alors que le reste du pays s’écroulait.

C’est très simple. Les richesses de la classe dirigeante se font aux dépens des classes laborieuses, de la classe moyenne et des pauvres. La réalité est plus terrible que les dystopies inventées dans les romans. C’est une combinaison de The Hunger Games, Brave New World et 1984. Et ils osent se pavaner à la télévision et faire l’objet d’articles comme s’ils étaient des héros. Ce sont les mêmes personnes qui veulent ségréguer nos villes en fonction du statut vaccinal et emprisonner contre leur gré des multitudes de personnes.

Dans un pays qui s’imagine libre, cette situation est tout à fait insoutenable. Le vaccin a entraîné un nombre incalculable de dommages et de décès. Il s’agit de l’injection qui, selon eux, devait nous sauver d’un virus qui s’est avéré ne pas être une affection médicalement grave pour 99% de la population. Quant au 1% de personnes vulnérables, nous ne connaissons pas vraiment le taux de mortalité puisque de nombreuses erreurs de classification ont été commises moyennant des pots-de-vin. Il s’agit d’un scandale sans précédent, et les gens s’en rendent compte.

Grâce à cette chanson et à son succès fulgurant, nous avons l’impression d’assister à une véritable révolte qui n’est pas seulement en train d’éclore, mais qui se concrétise de toutes les manières possibles. Le message est en train de passer : nous ne tolérerons plus ce genre de situation. Nous ne sommes pas obligés de vivre sous le joug. Nous pouvons nous en débarrasser. Il est difficile de dire avec précision comment tout cela va se terminer, mais les tendances culturelles, économiques et politiques de ce pays suffisent à donner des frissons aux classes dirigeantes.

Le peuple ne peut pas reprendre le pouvoir à la classe dirigeante tant qu’il ne reconnaît pas qu’il doit le faire et qu’il a les moyens de le faire. Dans ce cas, le peuple est de plus en plus conscient de sa souveraineté en tant que consommateur. Nous avons des dollars, même si leur valeur diminue. Les structures industrielles dépendent de l’usage de ces dollars. Nous pouvons envoyer un message en propulsant une chanson ou un film de protestation saisissant en première place.

Le seul moyen d’accéder aux cercles des élites est le pouvoir que nous avons en tant que consommateurs et investisseurs. Lorsqu’un nombre suffisant de personnes y réfléchissent, nous avons le pouvoir de faire et de défaire des empires. Cette prise de conscience suffit à modifier progressivement le poids de l’opinion et l’utilisation des ressources de la société. Si Hollywood produisait suffisamment de flops « woke » et si des cinéastes indépendants investissaient les salles de cinéma locales, nous pourrions alors avoir un impact sur la culture.

La dernière frontière pour le changement passe par la politique. Dans ce domaine, nous ne sommes pas aussi forts, mais il y a des candidatures rebelles qui ébranlent l’establishment. Je ne parle pas ici de l’ancien président Donald Trump, en sachant pertinemment que les démocrates le détestent. Ils pensent aussi pouvoir le battre. Ils ne sont pas non plus rassurés en ce qui concerne le gouverneur Ron DeSantis, qui a l’habitude de faire preuve d’une capacité d’attraction surprenante auprès de tous les types d’électeurs.

L’ascension de Robert F. Kennedy Jr. est encore plus incroyable. Voici un homme et une voix qui terrifient totalement les démocrates, les grandes sociétés pharmaceutiques et technologiques, la communauté du renseignement et l’ensemble de l’establishment tel que nous le connaissons. Ils veulent qu’il se taise. Et maintenant. Mais ils sont incapables d’y parvenir en utilisant les moyens habituels.

Les démocrates peuvent-ils vraiment faire passer en force la candidature de cet imbécile décrépit de président Joe Biden, dont tout le monde sait qu’il n’est pas apte à exercer ses fonctions ? S’ils y parviennent, le parti pourrait connaître son dernier désastre. Le système qu’ils ont construit pour eux-mêmes s’effiloche et s’affaiblit.

Nous vivons dans un monde nouveau, mais nous avons de vieilles âmes. Je vois la montée d’une insurrection sur tous les fronts. Nous devons faire le nouveau monde à partir de l’ancien, et renouveler nos âmes avec le baume de la liberté.

Prenons l’exemple du psaume lu par Oliver Anthony au marché des producteurs ce dimanche :

« Les méchants complotent contre les justes et grincent des dents contre eux. Mais le Seigneur se rit des méchants, car il sait que leur jour est proche. Les méchants tirent l’épée et bandent l’arc pour abattre le pauvre et l’indigent, pour tuer ceux dont la voie est droite. »

« Mais leurs épées transperceront leurs propres cœurs et leurs arcs seront brisés. Mieux vaut un petit nombre de justes que la richesse d’un grand nombre de méchants. Car la force des méchants est brisée, le Seigneur soutient les justes. Ceux qui sont irréprochables passent leurs jours sous la protection du Seigneur et leur héritage durera éternellement. Au temps du malheur, ils ne se flétriront pas, et pendant les jours de famine, ils seront dans l’abondance. Les méchants, eux, périront. »

« Les ennemis de l’Éternel sont comme les fleurs des champs ; ils seront consumés, ils s’envoleront en fumée. »

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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