À La Rochelle, des soignants ont investi le Vieux-Port contre l’obligation vaccinale

Par Sarita Modmesaïb
16 août 2021 08:07 Mis à jour: 16 août 2021 08:08

Jeudi 12 août, une quinzaine de soignants ont installé un stand sur le Vieux-Port de La Rochelle afin de dénoncer l’obligation vaccinale qui leur est imposée, ainsi que l’échéance du 15 septembre.

A l’appel du syndicat SUD, ces soignants ont symboliquement installé un hôpital de campagne sur le Vieux-Port.

« Vaccinés ou pas, on mérite le respect, pas la menace », le message affiché sur le stand est révélateur de leur démarche.

Le couperet du 15 septembre prochain approche et avec lui, l’obligation pour le personnel en contact avec des malades et l’ensemble des soignants de se faire administrer une dose de vaccin contre le virus du PCC. Après le 15 octobre, ils devront être entièrement vaccinés, auquel cas ils risquent une rupture de contrat ou une suspension du droit d’exercer.

Le squelette en blouse d’infirmier couché sur un brancard à l’entrée du stand est une image forte du sentiment éprouvé : la mort des soignants.

Manque de reconnaissance

Corinne, infirmière en psychiatrie à l’hôpital de La Rochelle n’est pas vaccinée et dénonce un manque de reconnaissance envers sa profession, qui, il y a un an, était applaudie pour son dévouement face à la crise sanitaire.

« J’ai travaillé cette nuit et je travaille encore la nuit prochaine, ça ne gêne personne », déplore Corinne sur France Bleu.

« On nous use à fond, pour finalement nous dire salut le 15 septembre ! », s’emporte celle qui a 40 ans de service.

Nathalie est aussi infirmière à La Rochelle et elle est vaccinée. Elle dénonce des situations de dépression et de burn-out au sein de l’hôpital, soulignant que nombre du personnel veut démissionner.

La vaccination n’empêche pas de transmettre le virus : une sanction injuste

Au manque de reconnaissance, s’ajoute le sentiment injuste d’être sanctionné.

« On n’est pas contre la vaccination, on reconnaît son utilité certaine dans la protection de la population et des soignants, mais on s’inquiète car des collègues hésitent encore par manque de recul », précise ainsi Caroline Avril, infirmière à La Rochelle, et représentante syndicale à SUD, sur France 3 Nouvelle-Aquitaine.

Selon Nathalie, il n’y a pas de raison de rendre le vaccin obligatoire au sein du personnel de santé, car si elle reconnaît son utilité pour lutter contre les formes graves de la maladie, elle rappelle aussi que la vaccination n’empêche pas de transmettre le virus. Pourquoi donc obliger le personnel ?

« Donner au personnel les moyens de soigner », c’est l’autre grande inquiétude du syndicat, car avec la date limite du 15 octobre, ils craignent une pénurie de soignants.

« Entre vaccinés et non-vaccinés, nous ne sommes déjà pas assez nombreux […] Il faut trouver une autre solution, et on est là aujourd’hui pour expliquer ça tranquillement », explique ainsi Christophe Geffré, infirmier et représentant syndical SUD sur France 3.

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