Accord historique à Gaza : un cessez-le-feu et une libération d’otages après 24 mois de guerre

Une Égyptienne regarde les informations sur une chaîne locale au Caire le 8 octobre 2025, montrant des images de l'envoyé du président américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff (à dr.), et de son gendre Jared Kushner (Ctre.) arrivant à Sharm El-Sheikh pour des pourparlers sur la fin de la guerre de Gaza.
Photo: KHALED DESOUKI/AFP via Getty Images
Après 734 jours de conflit dévastateur, Israël et le Hamas sont parvenus jeudi à un accord de cessez-le-feu à Gaza, fruit d’intenses pressions diplomatiques du président américain Donald Trump. Cette avancée majeure, négociée lors d’un marathon de quatre jours à Charm el-Cheikh en Égypte, ouvre la voie à la libération d’otages et pourrait mettre fin à l’une des guerres les plus meurtrières de l’histoire récente du territoire palestinien.
L’accord doit encore être approuvé par le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, dont le cabinet de sécurité se réunit ce jeudi à 14h00 GMT, suivi d’une session gouvernementale à 15h00 GMT. Le Premier ministre israélien a convoqué cette réunion pour « approuver l’accord et rapatrier tous nos précieux otages », enlevés lors de l’attaque sans précédent du 7 octobre 2023 menée par le Hamas.
Réactions contrastées : joie à Gaza, tension à Tel-Aviv
Dans les rues dévastées de Khan Younès, au sud de Gaza, l’annonce a déclenché une explosion de joie. Des Palestiniens ont applaudi, chanté et dansé malgré les pertes humaines considérables. « Dieu merci! Malgré tous les morts et la perte d’êtres chers, nous sommes heureux aujourd’hui », témoigne Ayman al-Najjar. À Deir el-Balah, Oum Fadi Shounnar exprime un espoir prudent : « Nous prions Dieu pour que cette fois-ci ce soit la fin de la guerre. »
À Tel-Aviv, sur la « place des Otages », des centaines de personnes se sont rassemblées avec des autocollants proclamant « Ils reviennent ». « Nous attendons ce jour depuis 734 jours », confie Laurence Yitzhak, 54 ans, avant d’ajouter avec émotion : « C’est une grande joie, un immense soulagement mêlé d’angoisse et de peine pour les familles qui n’ont pas connu cette joie. »
Cependant, le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a annoncé qu’il voterait contre l’accord, sans toutefois menacer de démissionner, révélant les fractures au sein du gouvernement israélien.
Les termes de l’échange : 2000 prisonniers palestiniens contre les otages
Selon un responsable palestinien, les otages vivants seront libérés en échange de près de 2000 prisonniers palestiniens détenus par Israël. Cet échange s’accompagnera de retraits israéliens spécifiques de Gaza et d’une augmentation significative de l’aide humanitaire. Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 25 sont décédées selon l’armée israélienne.
Trump s’est félicité d’avoir négocié « la première phase » de son plan, affirmant que « TOUS les otages seront libérés très prochainement » et qu’Israël retirera ses troupes « jusqu’à la ligne convenue ». Le président américain a même précisé que les otages, « y compris les corps des morts », seraient « de retour lundi ».
Un bilan humain catastrophique
Le conflit, déclenché par l’attaque du Hamas du 7 octobre qui a causé la mort de 1219 personnes en Israël (majoritairement des civils), a eu des conséquences dévastatrices à Gaza. L’offensive israélienne en riposte a fait plus de 67 194 morts selon le ministère de la Santé du Hamas, principalement des civils, et a provoqué un désastre humanitaire sans précédent dans le territoire assiégé et affamé.
Des zones d’ombre persistent
Si le Hamas annonce « un accord qui prévoit la fin de la guerre », le retrait israélien complet et le désarmement restent des points de friction majeurs. Netanyahu a souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et a répété que le Hamas devait être désarmé. De son côté, le Hamas réclame un retrait total mais n’a pas mentionné son propre désarmement.
Selon un responsable du Hamas, les négociations pour la deuxième phase du plan débuteront « immédiatement » après la signature. Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 s’étaient effondrées, alimentant le scepticisme sur la durabilité de cet accord.
Avec Afp

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