Attaque du Hamas : le renseignement israélien avait été averti d’un plan visant à prendre des otages

Des parents d'Israéliens disparus soulèvent les portraits de leurs proches devant le Mur occidental lors d'une journée de prière dans la vieille ville de Jérusalem, le 19 octobre 2023.
Photo: YURI CORTEZ/AFP via Getty Images
Le renseignement militaire israélien avait connaissance peu avant le 7 octobre d’un projet d’attaque du Hamas dont le but était de prendre plusieurs centaines d’otages en Israël, selon la radio-télévision publique israélienne Kan.
L’unité 8200, chargée des écoutes, a rédigé le 19 septembre un rapport détaillant des entraînements d’unités d’élite du mouvement islamiste palestinien en vue de raids contre des positions militaires et des kibboutz dans le sud d’Israël, soit moins de trois semaines avant que le Hamas ne lance son attaque dévastatrice du 7 octobre, a rapporté KAN.
Des responsables du renseignement au sein du commandement militaire sud, chargé de la bande de Gaza, étaient au courant de ce rapport, a ajouté KAN en citant des responsables anonymes de services de sécurité. D’après la radio-télévision, le mémo notait que le mouvement islamiste visait « 200 à 250 otages ».
Selon KAN, le mémo de l’unité 8200 mentionne que les entraînements des terroristes du Hamas portaient sur l’attaque de bases militaires et le « transfert des soldats captifs aux commandants de compagnie ». Selon le Times of Israël, le rapport nommé « Entraînement détaillé aux raids de bout en bout », indique que tes terroristes du Hamas ont simulé des infiltrations de reproductions d’avant-postes de l’armée israélienne. Quatre compagnies du Hamas ont participé aux manœuvres, une pour chaque avant-poste.
Les autorités nient toujours avoir été averties
Le gouvernement et les hauts responsables militaires affirment toujours ne pas avoir été alerté du projet du Hamas à l’époque. Suite au révélations du reportage télévisé de KAN, un porte-parole militaire israélien a indiqué que l’armée « enquêtait sur les événements survenus le 7 octobre et sur ce qui les a précédés ». « Le but de cette enquête est d’apprendre et de tirer les leçons qui s’imposent », a ajouté le porte-parole, selon qui « les conclusions seront présentées (…) au public en toute transparence ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu refuse obstinément l’ouverture d’une commission d’enquête officielle sur le 7 octobre avant la fin de la guerre en cours à Gaza, désormais dans son neuvième mois.
Des indices écartés ou ignorés
« Ce document est le dernier d’une série de rapports indiquant que l’armée avait reçu et compilé des renseignements et d’autres informations indiquant l’imminence d’une invasion et d’un massacre », écrit le journal israélien. Entre autres, un plan d’attaque du groupe terroriste datant de 2022, les inquiétudes de soldates d’observation le long de la frontière à Gaza signalant des activités suspectes la veille de l’attaque, tous ces indices ont été écartés ou ignorées.
Les moyens de défense pour assurer la sécurité des habitants des villes frontalières de Gaza – une barrière de sécurité avec caméras, tours de guet et capteurs de haute technologie -, vantés par l’armé, n’ont empêché en rien l’invasion des terroristes, note également le Times.
Au cours de l’attaque du 7 octobre, 251 personnes ont été enlevées en Israël. Sur les 116 toujours otages à Gaza, 41 sont mortes, selon l’armée.





