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Bosnie: le dirigeant serbe promulgue une loi rejetant l’autorité du Haut-représentant

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Milorad Dodik leader du parti de l'Union des démocrates sociaux indépendants (SNSD), le parti politique dominé par les Serbes de Bosnie de la Republika Srpska.

Photo: ELVIS BARUKCIC/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le président de la Republika Srpska Milorad Dodik a promulgué vendredi une loi rejetant l’autorité du Haut-représentant international dans cette entité serbe de Bosnie, au risque d’aggraver davantage les tensions dans ce pays des Balkans divisé selon les lignes de fracture communautaire.
Cette décision représente un défi de taille pour le Haut-représentant Christian Schmidt.

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Des menaces séparatistes
Depuis la nomination en 2021 à ce poste de cet homme politique allemand, les dirigeants des Serbes de Bosnie, et notamment Milorad Dodik, rejettent son autorité et affirment régulièrement qu’il s’agit d’un Haut-représentant « illégal » ou « faux » car il n’a pas été approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU, comme ses prédécesseurs.
« Le président de le Republika Srpska Milorad Dodik a signé le décret sur la promulgation » de cette loi adoptée le 21 juin par le Parlement de l’entité serbe, indique son cabinet dans un communiqué. Proche du Kremlin, Milorad Dodik est visé par des sanctions américaines et britanniques après avoir multiplié ces dernières années les menaces séparatistes.
Le texte adopté stipule que les décisions prises par le Haut-représentant international ne seront plus publiées dans le journal officiel de l’entité serbe, ce qui signifie de facto le rejet de son autorité.
Un accord de paix en péril
Le Haut-représentant, qui veille au respect de l’accord de paix de Dayton (États-Unis, 1995), dispose de pouvoirs discrétionnaires lui permettant d’annuler ou d’imposer des lois et aussi de limoger des élus.
Principal allié international des Serbes de Bosnie, la Russie avait proposé en juillet 2021 au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution, co-parrainée par la Chine, prévoyant la fermeture du bureau du Haut représentant (OHR) en juillet 2022. Ce texte avait été rejeté, des diplomates occidentaux ayant alors accusé Moscou de vouloir décrédibiliser l’OHR.
En signant ce décret, Milorad Dodik a ignoré aussi la dernière décision de Christian Schmidt, qui a annulé samedi avec le soutien des principales puissances occidentales, cette même loi.
Le diplomate allemand a alors également annulé une autre loi adoptée fin juin par les députés serbes bosniens, refusant la mise en œuvre en Serbie des décisions de la Cour constitutionnelle de Bosnie, un texte vivement dénoncé aussi par Washington, Paris ou encore Londres.
Milorad Dodik a annoncé la promulgation de cette loi aussi. Depuis la guerre inter-communautaire des années 1990, la Bosnie est divisée en deux entités, une serbe et l’autre croato-bosniaque, unies par de faibles institutions centrales.