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Camaïeu: les salariés sous le choc après le placement en liquidation judiciaire de l’entreprise

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Photo: by DENIS CHARLET/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

« J’espère que vous serez puni »: à l’annonce de la liquidation de Camaïeu par le tribunal de commerce de Lille, les salariés ont pris à partie Michel Ohayon, l’homme d’affaire bordelais qui avait repris en 2020 l’enseigne de prêt-à-porter et 2600 salariés. 
« On s’est battu pour cette entreprise ! Je suis autant atterré que vous », tente pour sa défense l’homme d’affaires, à la tête de la Financière immobilière bordelaise (FIB).
« Vous avez le droit d’être acide, je vous pardonne tout », ajoute-t-il finalement devant la colère de salariées, disant avoir investi 46 millions d’euros dans l’entreprise.
En quelques mots prononcés par le président du tribunal pour annoncer « la liquidation judiciaire » à l’issue d’un délibéré express, l’enseigne grand public est tombée, près de 40 ans après sa création en 1984 à Roubaix, où il emploie quelque 500 personnes.
Le tribunal a décidé de maintenir l’activité jusqu’à samedi à 23 heures. Ensuite, ce sera terminé.

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« 2600 personnes à la rue, on fait comment? C’est lui qui va nous payer les loyers, c’est lui qui va nourrir les familles? » crie Cynthia devant des journalistes à la sortie de la salle d’audience.
« On a l’habitude d’être actif et là lundi, y aura plus rien », résume Louisa, 57 ans, chez Camaïeu depuis 29 ans, qui comme beaucoup de collègues refuse de donner son nom de famille.
Le développement de la FIB, qui a racheté une série d’enseignes (Go Sport, La Grande Récré, 23 magasins affiliés Galeries Lafayette…), « on trouvait ça bien au départ, mais on ne peut pas s’occuper bien de toutes », juge-t-elle.
« Pour beaucoup de gens, Camaïeu était leur premier emploi. Moi, j’ai grandi chez Camaïeu », explique Idir, 40 ans, dont 17 chez Camaïeu, où il travaille aux livraisons.

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L’actionnaire avait tenté jusqu’à la dernière minute d’éviter cet épilogue, pressant le gouvernement, avec l’aide de la Région Hauts-de-France, pour qu’il débloque une avance de fonds.
Mais « le plan de reprise était très peu instruit avec un plan d’affaires qui tient sur une page », a affirmé après l’annonce de la liquidation le ministre délégué à l’Industrie Roland Lescure. « Je regrette qu’on en soit arrivé là », a-t-il déclaré.