Un essai sur le cancer utilisant un anticorps monoclonal aboutit à une rémission complète de tous les patients

Par Katabella Roberts
10 juin 2022 11:39 Mis à jour: 10 juin 2022 11:39

Un essai sur le cancer serait devenu le premier au monde à éliminer complètement la maladie chez tous les patients, selon une étude publiée le 5 juin dans la revue médicale américaine The New England Journal of Medicine.

L’étude, intitulée « PD‑1 Blockade in Mismatch Repair‑Deficient, Locally Advanced Rectal Cancer » [Blocage du PD‑1 dans le cancer du rectum localement avancé présentant un déficit de réparation des mésappariements, ndt.], a été menée auprès de 12 patients atteints de cancer du rectum, qui ont tous présenté une « réponse clinique complète », selon les auteurs, dirigés par le Dr Andrea Cercek du centre de cancérologie Memorial Sloan Kettering de New York.

Les médecins n’ont pu voir aucune trace de tumeur chez les patients lors de l’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique, des injections de fludésoxyglucose F 18, des examens physiques ou des évaluations endoscopiques, selon les chercheurs.

Les patients ont également continué à ne présenter aucun signe de cancer lors des suivis allant de six mois à 25 mois et n’ont pas eu à subir d’intervention chirurgicale ni à recevoir de radiothérapie ou de chimiothérapie.

« Aucun événement indésirable de grade 3 ou plus n’a été signalé », ont noté les auteurs de l’étude.

Plus précisément, les patients atteints de cancer du rectum ont reçu du dostarlimab, un anticorps monoclonal, toutes les trois semaines pendant six mois. Les patients étaient atteints d’adénocarcinomes rectaux de stade 2 ou 3, un type de cancer, déficients pour la réparation des mésappariements.

L’âge médian des patients recrutés était de 54 ans et 62% d’entre eux étaient des femmes.

Habituellement, ces patients atteints de cancer auraient dû subir des traitements souvent débilitants tels que la chimiothérapie, la radiothérapie ou la chirurgie, et dans les cas extrêmes, être équipés de sacs de colostomie.

Cependant, après avoir pris du dostarlimab, qui est vendu sous le nom de marque Jemperli, aucun cas de progression ou de récidive n’a été signalé chez les patients qui ont participé à l’étude.

Le dostarlimab est déjà approuvé par la Food and Drug administration (FDA) pour le traitement des patients adultes atteints de tumeurs solides récurrentes ou avancées présentant un déficit de réparation des mésappariements. Le cancer du rectum est une utilisation non autorisée, selon Medscape.

Selon drugs.com, le coût de la solution intraveineuse Jemperli (500 milligrammes/10 millilitres) est d’environ 11.201 $ pour un approvisionnement de 10 millilitres.

Les résultats de l’étude ont également été présentés lors de la réunion annuelle de l’American Society of Clinical Oncology 2022.

« Le cancer du rectum localement avancé déficient en réparation des mésappariements était très sensible au blocage du PD‑1 en monothérapie », ont écrit les auteurs, reconnaissant qu’un suivi prolongé est nécessaire pour évaluer la durée de la réponse.

Le Dr Luis A. Diaz Jr. du Centre de cancérologie Memorial Sloan Kettering, auteur de l’étude, a déclaré au New York Times que, selon lui, c’est la « première fois que cela se produit dans l’histoire du cancer ».

« Les implications pour la qualité de vie sont substantielles, en particulier chez les patients chez qui le traitement standard affecterait le potentiel de procréation [et] étant donné que l’incidence du cancer du rectum augmente chez les jeunes adultes en âge de procréer, l’utilisation du blocage de PD‑1 pour éliminer la nécessité de la chimioradiothérapie et de la chirurgie peut conférer un avantage particulier dans ce groupe d’âge », ont écrit les auteurs.

L’étude a été soutenue par la Fondation Simon et Eve Colin, GlaxoSmithKline, Stand Up to Cancer, Swim Across America et l’institut national du cancer des Instituts américains de la santé.

Environ un tiers des 145.000 cas de cancers colorectaux diagnostiqués chaque année se trouvent dans le rectum, selon les Cancer Treatment Centers of America, et le risque de ce type spécifique de cancer augmente avec l’âge, bien que les hommes soient généralement plus exposés que les femmes.

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