Cataractes : causes, coûts et remèdes possibles

Si la chirurgie est le traitement par défaut de la cataracte, la recherche suggère d'autres thérapies

Par Janis Siegel
10 avril 2022 03:19 Mis à jour: 10 avril 2022 03:24

En France, 700 000 personnes subissent une chirurgie de la cataracte tous les ans. La cataracte, l’opacification progressive du cristallin qui se situe derrière l’iris de l’œil, est la principale cause de cécité dans le monde, selon le Rapport mondial sur la vision 2019 de l’Organisation mondiale de la santé.

L’ablation chirurgicale de la cataracte est une des interventions chirurgicales les plus fréquentes dans le monde, toutes chirurgies confondues.

De par le monde, plus de 2 milliards de personnes sont touchées par la cataracte. Quelque 88,17 % des plus de 60 ans développeront une forme de cataracte, selon une étude des recherches publiée dans Eye en 2020, laquelle est basée sur une étude publiée dans PLoS Medicine en 2008 montrant « une relation significative entre la pauvreté et la déficience visuelle due à la cataracte ».

À partir de 40 ans, le risque de développer une cataracte augmente de décennie en décennie, et une majorité d’Occidentaux octogénaires auront eu une cataracte ou une opération de la cataracte.

En France, l’âge moyen pour l’opération de la cataracte est de 73 ans.

Selon le site cocoon.fr, « le prix de l’opération de la cataracte est très variable suivant le type d’établissement dans lequel elle est effectuée et selon le secteur d’exercice du professionnel de santé ». Le site selectra.info signale que « le prix d’une opération de la cataracte peut facilement atteindre 2 000 € pour les deux yeux. Ce tarif pour une chirurgie de la cataracte dépend de multiples facteurs, dont le type d’implant intraoculaire utilisé : monofocal, multifocal ou torique. Cet implant est une lentille optique qui va assurer le rôle du cristallin défectueux. »

La chirurgie du cristallin représente l’intervention la plus pratiquée en France : 50 % des sujets âgés de plus de soixante ans en sont atteints à des degrés divers et 500 000 opérations de ce type sont pratiquées chaque année, selon l’Association de Valentin Haüy

L’opération de la cataracte n’est cependant pas inévitable. La détection précoce, l’accès à des soins de santé appropriés, les choix de mode de vie et la supplémentation nutritionnelle sont très prometteurs pour ralentir la formation de la cataracte, et peuvent même inverser la condition, selon les principaux médecins de santé naturelle.

« Les nutriments jouent un rôle énorme dans la prévention et le traitement des principales causes de la déficience visuelle », écrit le Dr Michael Murray, expert en médecine naturelle depuis plus de 40 ans et auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages.

« Dans les deux cas, les mécanismes normaux de protection de l’œil sont incapables de prévenir les dommages causés au cristallin et à la macula, respectivement. »

Le Dr Murray est diplômé et ancien membre du corps enseignant de l’université Bastyr de Seattle, où il siège actuellement au conseil d’administration. Selon lui, les facteurs de risque comprennent :
« ‑une exposition excessive aux rayons ultraviolets du soleil ;
‑ le tabagisme ;
‑le diabète ;
‑l’hypertension artérielle ;
‑l’utilisation prolongée de certains médicaments, comme les corticostéroïdes oraux (prednisone) ;
‑la consommation excessive d’alcool prédispose également à l’apparition de cataractes. »

Le National Eye Institute (NEI) ajoute d’autres causes possibles :
‑ les blessures oculaires graves ;
‑ le glaucome ;
‑ diverses pathologies oculaires.

Dans un œil sain, le cristallin est transparent et reçoit la lumière pour la diriger dans l’œil, aboutissant à la transmission d’informations lumineuses jusqu’à la rétine. Ces rayons lumineux sont convertis en signaux électriques transmis au cerveau.

En définitive, si le cristallin est clair, l’image sera nette et la vision sera bonne. En revanche, un cristallin opaque donnera une vision floue.

Non traitée, la cataracte peut gravement affecter la capacité d’une personne à vivre de manière autonome et, dans des cas extrêmes, elle peut entraîner une cécité totale.

« Les antioxydants nutritionnels tels que le bêta‑carotène, la vitamine C, la vitamine E, le zinc, le cuivre et le sélénium sont extrêmement importants pour la santé des yeux », déclare le Dr Murray.

« Le zinc est peut‑être le minéral le plus important pour la santé des yeux, car il joue un rôle essentiel dans le métabolisme de la rétine et le processus visuel. Il a été démontré que les niveaux de zinc sont fortement réduits dans plus de 90 % des cas de cataracte. »

En augmentant à titre préventif les antioxydants avant qu’une cataracte ne commence à se former,  il est possible d’empêcher sa formation ou son développement.

« Même quelque chose d’aussi simple que la prise de vitamine C ou de zinc peut produire des effets spectaculaires pour préserver la santé des yeux », écrit‑il. « Dans une étude, l’utilisation de suppléments de vitamine C pendant plus de 10 ans a été associée à un taux de formation de cataracte inférieur de 77 % par rapport aux personnes qui ne prenaient pas de supplément de vitamine C. »

Le Dr Murray recommande des suppléments et des minéraux tels que :
‑ la lutéine ;
‑ la zéaxanthine ;
‑ l’extrait d’écorce de pin ;
‑ la quercétine ;
‑ le resvératrol ;
‑ le sélénium ;
‑ la spiruline ;
‑ la vitamine C ;
‑ l’huile de poisson ;
‑ un mélange multivitaminé de qualité.

Selon le Dr Ronald Grisanti, directeur de la Functional Medicine University (FMU), certains des signes du développement d’une cataracte dans l’un de nos yeux ou les deux se résument à ceci :

  1. a) une vision trouble ou floue ;
  2. b) une vision plus claire et plus nette dans un œil que dans l’autre ;
  3. c) le besoin d’un éclairage plus vif ;
  4. d) du mal à voir dans l’obscurité.

Le Dr Grisanti est optimiste quant à l’utilisation de suppléments naturels dans le traitement de la cataracte. Il cite plusieurs études dans son article intitulé How to Reverse Cataracts. [comment inverser la cataracte, ndt.]

Dans l’une d’elles, écrit‑il, les chercheurs se sont penchés sur l’antioxydant carnosine et sa forme acétylée, appelée N‑acétyl‑L‑carnosine, qui peut pénétrer dans les parties de l’œil à base d’eau et de graisse ou de lipides, améliorant ainsi la réparation de l’ADN et, au final, la vision.

Le Dr Grisanti fait l’éloge de la N‑acétyl‑L‑carnosine. Il a été démontré, selon lui, qu’elle peut prévenir et même inverser la cataracte.

« Dans une des études », écrit‑il, « des personnes d’une soixantaine d’années souffrant de cataractes depuis 2 à 21 ans ont utilisé des gouttes de solution de carnosine trois ou quatre fois par jour pendant quelques mois. La carnosine a amélioré leur vue en rendant les lentilles plus transparentes ou claires. En bref, elle a inversé les effets de la cataracte ».

Dans une autre étude documentée par le Dr Grisanti, deux groupes de sujets dont on avait diagnostiqué qu’ils devaient subir une opération de la cataracte dans les deux ans ont reçu des gouttes ophtalmiques. Un groupe a pris les gouttes de N‑acétylcarnosine et l’autre a reçu un placebo.

« Après six mois, 90 % des yeux traités avec la N‑acétylcarnosine présentaient une amélioration de l’acuité visuelle allant de 7 à 100 % », écrit‑il. « La sensibilité à l’éblouissement s’est améliorée de 27 à 100 % chez 88 % des personnes. Et il n’y a pas eu d’aggravation de la vision, comme cela aurait dû être le cas avec le temps. »

Cependant, le National Eye Institute estime que les cataractes font globalement partie du processus naturel de vieillissement et sont donc inévitables pour beaucoup.

Selon le NEI, « quel que soit le type de cataracte dont vous souffrez, le traitement est toujours la chirurgie. »

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