Un enquêteur sur le trafic d’organes en Chine nominé pour le prix Nobel de la paix

9 mars 2017 20:23 Mis à jour: 12 janvier 2018 18:12

Ethan Gutmann, journaliste d’investigation et auteur, a été nominé pour le Prix Nobel de la paix 2017 grâce à son travail dévoilant les prélèvements d’organes sur les pratiquants de Falun Gong (méthode traditionnelle de qigong) persécutés en Chine. Ces prélèvements pratiqués à grande échelle sont effectués dans les hôpitaux gérés par l’État chinois.

Avec l’aide de David Matas, avocat des droits de l’homme, et David Kilgour, ancien député canadien, ils ont publié l’été dernier le rapport « Bloody Harvest / The Slaughter: an Update » qui actualise et complète le rapport précédent publié par MM. Matas et Kilgour en 2006 : « Bloody Harvest », ainsi que le livre de M. Gutmann de 2014 : « The Slaughter ».

Le nouveau rapport montre qu’entre 60 000 et 100 000 greffes ont été effectuées annuellement en Chine au cours des 15 dernières années, et que le nombre de transplantations d’organes est six à dix fois supérieur aux estimations officielles du Parti communiste chinois (PCC).

Depuis le début, le régime chinois nie les allégations selon lesquelles il assassine des prisonniers de conscience pour approvisionner avec leurs organes l’industrie de la transplantation. Toutefois, selon Gutmann, la publication de 2016 a changé la donne.

« En 2016,  leur défense s’est effondrée, la situation a changé, et tout à coup, quand nous nous sommes réveillés en 2017, Pékin n’avait plus d’arguments », a-t-il déclaré à The Epoch Times.

En 2008, Ethan Gutmann, auteur primé, a lancé une enquête indépendante sur les prélèvements d’organes effectués par l’État en Chine, en interrogeant plus de 100 médecins, réfugiés et employés de services assurant l’ordre. M. Gutmann avait déjà commencé à écrire sur la persécution du Falun Gong en 2002, trois ans après le début de la campagne de répression du PCC contre cette discipline.

« The Slaughter », publié en 2014,  inclue des témoignages de médecins qui étaient au courant ou avaient participé aux prélèvements d’organes à vif sur les pratiquants de Falun Gong.

Gutmann ajoute: « J’ai compris qu’il y avait des faits qui méritaient d’être racontés au monde entier puisqu’il y avait des témoins : les réfugiés des camps de travaux forcés, les transfuges et des médecins comme Enver Tohti et Ko Wen-Je. »

Le Dr Ko a aidé à mettre en place le système de transplantation provenant de dons volontaires d’organes à Taiwan. Dans « The Slaughter », M.Gutman explique comment ce médecin a par hasard découvert, en allant en Chine continentale, que les organes provenant de prisonniers de conscience du Falun Gong étaient utilisés dans les transplantations.

« Tout ce que j’avais à faire était de raconter leur histoire. Persévérer. Écrire. Et de la  publier », résume M. Gutmann. « J’ai conclu  un contrat tacite avec les témoins. Et je l’ai rempli. C’est pourquoi je peux dormir tranquillement, et non pas parce que j’ai été nominé pour un prix. »

 

Version anglaise : Investigator of China Organ Harvesting Nominated for Nobel Peace Prize

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Un génocide moderne : La persécution du Falun Gong en Chine

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