Colombie: libération des 180 militaires retenus par des cultivateurs de coca

Par Epoch Times avec AFP
29 octobre 2021 14:59 Mis à jour: 29 octobre 2021 15:24

Les 180 soldats chargés d’éradiquer des plantations de coca et qui étaient retenus depuis mardi par des cultivateurs mécontents dans l’est de la Colombie, ont été libérés, a annoncé jeudi le bureau du Défenseur du peuple. 

Il y a eu « une initiative unilatérale des communautés qui se sont retirées de la zone et n’entravent pas le travail des forces de sécurité », a indiqué le bureau du Défenseur du peuple dans un communiqué.

L’organisme public qui veille au respect des droits humains dans le pays, avait indiqué plus tôt envoyer une mission de médiation dans la municipalité de Tibu (est), dans le département de Norte Santander, où les militaires étaient retenus depuis mardi dans une école.

Les cultivateurs se sont retirés de l’école, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Ivan Duque demande la « libération rapide » des militaires

« L’armée n’a été victime d’aucune forme de violence ou d’enlèvement », ont indiqué les cultivateurs dans un communiqué.

Le président colombien Ivan Duque avait réclamé plus tôt la « libération rapide » des militaires.

Des soldats colombiens après avoir été libérés par des paysans, en Colombie, à la frontière avec le Venezuela, le 28 octobre 2021. Photo de SCHNEYDER MENDOZA / AFP via Getty Images.

« Ils vont bien, ils sont avec leurs armes. Ils n’ont pas voulu entrer dans la confrontation et cela montre leur professionnalisme (…) mais ces pratiques ne peuvent avoir cours dans le pays », avait déclaré le chef de l’Etat devant la presse.

Heurts fréquents entre producteurs de coca et forces de l’ordre

« S’il n’y a pas de libération rapide, cela sera considéré comme un enlèvement par toutes les autorités », avait-il mis en garde.

Les heurts sont fréquents en Colombie entre producteurs de coca et forces de l’ordre chargées de détruire ces cultures.

Des soldats colombiens déracinent des plants de coca lors de l’éradication de cultures illicites, en Colombie, le 30 décembre 2020. Photo de Juan BARRETO / AFP via Getty Images.

Le général Omar Sepulveda, chargé des opérations militaires dans la zone, avait indiqué que les soldats avaient été encerclés mardi par des cultivateurs armés de bâtons et de machettes alors qu’ils effectuaient « des tâches de lutte contre l’ensemble de la chaîne de trafic de drogue ».

Une vidéo partagée par l’armée avec l’AFP montre un groupe de soldats en tenue de camouflage et armés de leurs fusils, entourés par des civils dans un village.

Le porte-parole d’une association de cultivateurs, qui s’est identifié comme « Junior », a déclaré à une radio locale être dans « les meilleures dispositions pour engager un dialogue ».

La Colombie reste le premier exportateur mondial de cocaïne

Selon lui, les cultivateurs de coca entendent ainsi protester contre le gouvernement qui n’aurait pas respecté ses engagements dans le cadre d’un programme de remplacement de la culture des feuilles de coca par de l’agriculture licite.

La région de Catatumbo, où est situé le village de Tibu, à la frontière avec le Venezuela, renferme la plus grande concentration de culture de coca au monde (40.084 hectares), selon le dernier rapport des Nations unies en 2020.

Vue aérienne des champs de coca à Tumaco, en Colombie, le 26 février 2020. Photo de Raul ARBOLEDA / AFP via Getty Images.

Les rebelles de l’Armée de libération nationale (ELN), la dernière guérilla active en Colombie, et les dissidents de l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) opposés à l’accord de paix de 2016, opèrent dans cette région et profitent des revenus du trafic de drogue.

Avec une production record de 1.010 tonnes en 2020, la Colombie reste le premier exportateur mondial de cocaïne, majoritairement vers les Etats-Unis, principal consommateur.


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