Combattre la faim chez les enfants, une assiette de pâtes à la fois

Sir Bruno Serato, un chef cuisinier et restaurateur, s'est donné pour mission de nourrir les enfants dans le besoin

Par Andrew Thomas
27 novembre 2019 19:55 Mis à jour: 27 novembre 2019 19:55

Sir Bruno Serato est arrivé aux États-Unis avec l’équivalent de 200 euros en poche, sans parler un mot en anglais.

Aujourd’hui, il est propriétaire du White House Restaurant d’Anaheim, l’un des restaurants les plus prestigieux du sud de la Californie, et aide à combattre la faim des enfants avec des pâtes.

M. Serato a grandi dans des circonstances humbles à Vérone, en Italie. Il n’a jamais oublié ses racines et il nourrit maintenant 5 000 enfants affamés par jour grâce à son association à but non lucratif, Caterina’s Club.

Grimper les échelons

M. Serato a commencé à travailler à l’âge de 14 ans dans le petit gîte familial, prenant en charge toutes sortes de travaux selon les besoins. Il aidait dans la cuisine et au bar, nettoyait et servait les clients.

En 1980, quand M. Serato a eu 24 ans, il est allé dans le comté d’Orange, en Californie, pour visiter sa sœur et apprendre l’anglais. Il ne devait y rester que trois mois, mais il est tombé amoureux de cet endroit.

« Je suis tombé amoureux de la Californie et du comté d’Orange. Les gens étaient très polis, très gentils », a dit M. Serato. Il a fait une demande de résidence et a finalement reçu sa carte verte.

M. Serato avait essayé d’apprendre l’anglais en utilisant des CD, mais pensait que trouver un emploi serait plus efficace. Un mois après son arrivée en Californie, il a décroché un emploi de plongeur dans un restaurant local, appelé La Vie en Rose.

Dans son nouveau travail, M. Serato ne se souciait pas de commencer au bas de l’échelle. Il désirait seulement travailler fort et apprendre l’anglais.

« J’étais très heureux de travailler. Peu importe l’emploi que j’occupais, j’étais très heureux de travailler », a-t-il dit.

Deux jours après avoir commencé, un aide-serveur a démissionné et la direction a demandé à M. Serato s’il voulait accepter le poste. Il a accepté sans hésitation. Non seulement il avait une bonne éthique de travail, ce que les clients appréciaient, mais il aimait aussi beaucoup parler avec les convives.

Son premier client lui a donné un pourboire de 5 $ (4,55 euros) pour avoir nettoyé sa table, ce qui a surpris M. Serato, car le pourboire est inhabituel en Italie. Aujourd’hui, 35 ans plus tard, il est toujours en contact avec ce client.

Après avoir travaillé comme aide-serveur, M. Serato a été promu au poste de serveur. Il était si bon dans son travail que les convives lui demandaient souvent de s’asseoir à leurs tables. Au bout d’un an, il était tellement aimé des clients du restaurant que le propriétaire l’a promu au rang de maître d’hôtel.

En 1984, le restaurant a changé de propriétaire et M. Serato a été promu directeur général. L’occasion de devenir propriétaire de son propre restaurant s’est présentée peu de temps après.

En 1987, le maître d’hôtel du restaurant Anaheim White House a appelé M. Serato et lui a dit que le restaurant était à vendre. M. Serato lui a dit qu’il n’avait pas l’argent pour acheter le restaurant, mais a suggéré à son patron d’aller ensemble parler au propriétaire.

Lors de la rencontre, M. Serato et son patron ont dit franchement qu’ils n’avaient pas les fonds nécessaires pour effectuer l’achat. Le propriétaire leur a dit qu’il appréciait leur candeur et leur honnêteté, leur a serré la main et a accepté de leur louer le restaurant. Trois ans plus tard, ils ont pu obtenir un prêt et l’acheter intégralement.

En seulement 10 ans, M. Serato est passé du statut de plongeur à celui de copropriétaire d’un restaurant.

« Dans ce pays, si vous travaillez, si vous trouvez un emploi et que vous travaillez, vous pouvez toujours progresser. C’est une chose que j’ai apprise de l’Amérique », a dit M. Serato.

En avril 2005, Caterina, la mère de M. Serato, est venue lui rendre visite de l’Italie. Ils ont visité le Boys and Girls Club à Anaheim, pour lequel M. Serato avait aidé à organiser des collectes de fonds et des galas dans le passé.

Lors de leur visite, le directeur leur a montré un garçon qui mangeait un sac de croustilles pour le souper parce que c’était tout ce qu’il avait.

« Cela m’a fait penser à nous, à mes frères et sœurs et à moi, parce que nous avons grandi dans la pauvreté », a dit M. Serato.

Le directeur lui a dit que beaucoup d’enfants vivaient avec leur famille dans des motels sans cuisine. Caterina a dit à son fils d’aller à son restaurant et de préparer des pâtes à rapporter aux enfants. Ce soir-là, ils ont pu nourrir près de 50 enfants.

Après la récession de 2008, de plus en plus d’enfants ont commencé à aller au Boy and Girl Club. Bien qu’il ait perdu de 30 à 40 % du chiffre d’affaires à son restaurant, M. Serato a continué à leur faire cuire des pâtes. Il a refinancé son restaurant et sa maison, et il nourrissait 600 enfants chaque soir.

Sir Bruno Serato (C) et son association à but non lucratif nourrissent 5 000 enfants par jour. (Avec l’aimable autorisation de Premium Paris)

Pendant les cinq premières années, M. Serato a tout payé de sa poche. Il a finalement été en mesure de fonder le Caterina’s Club, un organisme à but non lucratif et, après avoir fait plusieurs apparitions dans les médias, les gens ont commencé à faire des dons à l’organisme. Aujourd’hui, le Caterina’s Club nourrit 5 000 enfants affamés chaque jour à plusieurs endroits dans le comté d’Orange, à Los Angeles et à San Diego.

En plus d’aider à lutter contre la faim chez les enfants, M. Serato a aidé plus de 200 familles à quitter les motels et à trouver un logement permanent grâce au programme « Welcome Home » de Caterina’s Club. Ces familles travaillent dur, mais elles n’ont souvent pas les moyens de payer la caution d’un appartement. M. Serato paie la caution pour les aider à faire la transition.

Le Caterina’s Club offre également un programme en hôtellerie pour les jeunes en difficulté, qui comprend des programmes de formation en cuisine, en accueil afin de les aider à trouver un emploi. M. Serato raconte toujours à ses élèves son histoire personnelle pour les inspirer.

Pour M. Serato, la philanthropie est une seconde nature.

« J’ai l’impression que c’est tout à fait normal pour moi d’aider les gens et les enfants dans le besoin », a-t-il dit.

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