Comment les grands médias ont étouffé mon journalisme sur le Covid

Notes sur une censure sans précédent au cœur de la profession

Par Rav Arora
23 mai 2023 14:59 Mis à jour: 23 mai 2023 16:23

L’urgence Covid-19 est enfin derrière nous, puisque même les pays les plus restrictifs – les États-Unis, tout récemment – ont levé leurs mesures draconiennes. La liberté est de retour mais la pandémie a laissé une marque indélébile sur les institutions fondamentales de notre société. La corruption de la FDA, du CDC, de la Maison Blanche et de Big Pharma a été révélée au grand jour – un sujet que j’ai couvert de manière exhaustive pendant plus d’un an.

En particulier, le journalisme – ce filtre à travers lequel les gens ordinaires aux vies bien remplies sont amenés à comprendre la matrice complexe du pouvoir, de l’argent et de l’influence – a lui aussi révélé au grand jour l’étrange servilité avec laquelle il s’est mis au service des décrets de santé publique et des entreprises pharmaceutiques. Parce que j’écris pour les organes de presse les plus en vue depuis 2020, j’ai pu observer la décadence de l’intérieur. Bien que j’aie été hésitant par le passé à partager mes expériences de conflits avec la mécanique interne des médias – pour ma réputation et ma sécurité financière – je me sens maintenant galvanisé et prêt à mettre les choses sur la table grâce au mon nouveau Substack en collaboration avec le Dr Jay Bhattacharya.

L’une des raisons pour lesquelles je me suis retrouvé de manière inattendue à travailler dans le secteur du journalisme vient du fait que cette profession offre une possibilité réelle de dire la vérité au pouvoir, de présenter des points de vue radicalement nouveaux et de remettre en question l’orthodoxie institutionnelle.

Mes premières grandes incursions dans le secteur ont porté sur des sujets tels que la manière dont mes expériences face au racisme dans mon enfance ont influencé ma vision des relations raciales, ou comment la « culpabilité blanche » ou les politiques identitaires corrompent notre discours, ou encore à quel point les émeutes Black Lives Matter de 2020 ont fait des ravages dans les communautés pauvres et minoritaires.

Epoch Times Photo

Les articles dont je suis peut-être le plus fier sont ceux qui traitent de l’explosion de la violence dans les quartiers défavorisés de Minneapolis à la suite de l’affaire George Floyd et ceux qui traitent d’un phénomène très récent aux Etats-Unis, à savoir le fait que les femmes asiatiques dépassent désormais les hommes blancs en termes de revenus.

Mon hétérodoxie et mon engagement inébranlable en faveur de la vérité – que cela me fasse passer pour un homme de droite, de gauche ou simplement pour un original un peu bizarre (parfois) – ne m’ont certes pas valu une chronique hebdomadaire dans le New York Times, mais ils m’ont quand même permis de figurer dans un certain nombre de publications de gauche ou conservatrices de premier plan, telles que le New York Post, le Globe and Mail, le Foreign Policy Magazine, les Grammys (eh oui, les récompenses musicales – leur version en ligne), et bien d’autres encore.

Jusqu’à ce que ce ne soit plus le cas.

Étant donné que j’avais adopté une ligne hérétique sur les questions de la race, du genre et du maintien de l’ordre, je pensais être immunisé contre la censure éditoriale. Mais à mesure que la pandémie devenait de plus en plus politisée, jusqu’en 2021 et 2022, avec le déploiement des vaccins et des mesures publiques, notre société a donné l’impression de plonger dans une nouvelle psychose collective, comme l’a observé avec perspicacité le mentor spirituel Eckhart Tolle.

Pendant les 18 premiers mois de la pandémie, je n’ai pris aucune position publique sur ce sujet compte tenu du fait qu’il s’agissait-là d’un problème épidémiologique complexe qui nécessitait une expertise reconnue pour pouvoir en parler. En outre, à l’été 2020, j’écrivais régulièrement sur les questions de la race, BLM et le maintien de l’ordre. Puis, à l’été 2021, Justin Trudeau et les dirigeants des différentes provinces canadiennes ont annoncé la mise en place de vaccins obligatoires dans tout le pays. Soudain, pour aller à la salle de sport, au restaurant ou assister à un grand rassemblement, il fallait prendre un tout nouveau vaccin à ARNm contre un virus qui présentait un risque de mortalité inférieur à 0,003 % pour les personnes de mon âge.

J’ai commencé à me demander si accepter ce vaccin était une bonne décision pour ma santé et d’un point de vue médical. Après un examen approfondi des meilleures données disponibles, j’en suis arrivé à la conclusion que la réponse était négative. Je m’imaginais bien que le vaccin n’allait pas me tuer sur-le-champ, mais je ne voyais aucune preuve évidente de son utilité pour une personne en bonne santé âgée d’une vingtaine d’années. Il se trouve aussi que je faisais partie du groupe démographique le plus exposé au risque de développer un effet secondaire grave du vaccin, à savoir une myocardite ou une péricardite (inflammation cardiaque). Les données les plus rigoureuses et les plus complètes dont nous disposons sur la myocardite vaccinale proviennent du Dr Katie Sharff, qui a analysé une base de données venant de Kaiser Permanente. Elle a constaté un taux de myocardite de 1/1862 après la deuxième dose chez les jeunes hommes âgés de 18 à 24 ans. Pour les garçons âgés de 12 à 17 ans, le taux était de 1/2650. La surveillance active à Hong Kong montre des chiffres quasiment identiques.

Confus et en quête de clarté, j’ai pris contact avec le Dr Jay Bhattachary – qui a été l’un des défenseurs les plus avisés de la politique de santé publique tout au long de la pandémie – et il a confirmé mes inquiétudes les plus profondes sur la sécurité des vaccins et, plus généralement, sur la politique de santé publique draconienne qui était mise en place.

Contrarié par le fait que le gouvernement me forçait à subir une procédure médicale qui n’était pas dans mon intérêt, j’ai décidé d’écrire des articles sur cette injustice et de les faire publier dans les différents médias qui avaient déjà relayé mon travail.

J’ai tout de suite été confronté à une résistance énorme, d’un type auquel je ne m’attendais pas. Le rejet que j’ai essuyé lorsque j’ai présenté une grande variété d’articles sur les restrictions liées au Covid – des articles documentés, fondés sur des opinions, basés sur des points de vue d’experts scientifiques accrédités, etc. était sans précédent. Même des rédacteurs en chef que je considérais comme des alliés – des gens qui acceptaient de publier mes articles polarisants sur les « sophismes du privilège blanc » ou sur les raisons pour lesquelles le dernier guide de Robin DiAngelo sur le racisme était un encouragement à adopter une « attitude déshumanisante et condescendante à l’égard des minorités raciales » – se sont montrés hostiles à mon travail dès que celui-ci remettait en question les politiques scientifiquement douteuses de vaccination obligatoire et defendait le droit à l’autonomie corporelle et la liberte medicale. 

Nombreux sont les rédacteurs en chef qui ont explicitement déclaré que leurs publications étaient « pro-vaccins » et qu’ils ne publieraient rien qui puisse susciter une quelconque « hésitation vaccinale », même chez les jeunes en bonne santé, alors même que nous ne disposons toujours d’aucune donnée sur la capacité de ces vaccins à limiter les maladies graves ou les décès. Un rédacteur en chef a répondu à mon argumentaire sur l’absence de base épidémiologique pour les obligations vaccinales en disant : 

« Ce journal encourage la vaccination Covid pour tout le monde. Nous ne voulons pas promouvoir une quelconque hésitation vaccinale qui rendrait les gens gravement malades et les ferait mourir. »

« Les journalistes doivent être responsables et ne pas semer la méfiance face aux directives de santé publique qui sont censées nous protéger. »

Un autre rédacteur en chef m’a fait comprendre très clairement, après une série de présentations infructueuses de ma part, que son journal dans son ensemble ne souhaitait pas publier quoi que ce soit qui s’écarte de l’avis universel sur les vaccins du CDC et de la FDA (pourtant vigoureusement critiqué par des personnalités telles que Vinay Prasad et Tracy Beth Høeg, M.D., Ph, Ph.D.): 

« Je vais passer mon tour. »

« Comme je l’ai déjà dit à maintes reprises, nous sommes un journal pro-vaccination et, personnellement, j’aimerais que tout le monde se fasse vacciner. Bien que je respecte votre décision de ne pas le faire (et je reconnais que la peine de prison pour ceux qui ne le font pas est exagérée), je n’aime pas les articles d’opinion qui donnent l’impression de s’opposer à la vaccination, que ce soit pour le Covid ou pour toute autre chose. »

Pour tenter de trouver un moyen de parler de cette actualité brûlante – comme tout pigiste apprend à le faire – j’ai commencé à envoyer des propositions d’articles sur des histoires virales d’athlètes exclus de la compétition en raison de leur choix personnel de ne pas se faire vacciner. En réponse à ma proposition sur la débâcle de la star du tennis Novak Djokovic, un rédacteur en chef s’est montré extrêmement méprisant à l’égard du joueur de tennis mondial:

« Je ne veux en aucun cas d’un article soutenant les personnes qui refusent de se faire vacciner. À mon avis, les gens comme Djokovic, qui refusent de se faire vacciner, font leur propre lit et devraient s’y coucher. »

« Ce ne sont pas des héros ».

Dans une proposition d’article sur la star de la NBA Kyrie Irving, qui a dû renoncer à plusieurs matchs des Brooklyn Nets en raison du risque indéfini qu’il représentait pour la société en tant que joueur non vacciné, une rédactrice en chef dont je suis très proche a clairement exprimé son profond désaccord :

« Désolé Rav, mais je ne suis pas du tout d’accord avec toi sur ce point. N’hésite pas à proposer ton article ailleurs. »

« Kyrie Irving a refusé d’aider le public à sortir de la pandémie et maintenant il en subit les conséquences. C’est de sa faute. »

À plusieurs reprises, j’ai tenté d’écrire sur la polémique grandissante du podcasteur Joe Rogan et de la question du Covid. Dans mes différentes présentations, j’ai adopté divers angles d’attaque, notamment le fait que de nombreux experts scientifiques accrédités – tels que Bhattacharya, Makary, Prasad et d’autres – étaient plus en phase avec les opinions anti-obligations vaccinales de Rogan que ne l’étaient le gouvernement et les agences de santé publique. Voici deux réponses de rédacteurs en chef que j’ai reçues lorsque j’ai proposé un article sur l’étrange controverse suscitée par les commentaires de Rogan selon lesquels les jeunes d’une vingtaine d’années n’avaient pas besoin de se faire vacciner contre le virus Covid (mai 2021) :

« Rav, nous ne sommes pas intéressés par ce genre d’articles. »

« Je pense que Rogan met activement en danger la vie d’enfants et de jeunes adultes avec sa propagande anti-vaccinale, et vous devriez faire preuve de plus de responsabilité dans vos reportages en tant que journaliste. »

« L’histoire de Rogan ne m’intéresse pas. Elle pourrait trop facilement être interprétée comme anti-vaccinale et nous voulons nous tenir à l’écart de cela. »

« Je ne veux aucune ambiguïté sur cette question. »

Au sommet de la forme

Une publication, dont la mission a toujours été de démasquer et de démonter l’orthodoxie institutionnelle, s’est complètement alignée sur le point de vue du courant dominant sur les recommandations en matière de vaccins, comme s’il s’agissait là de paroles d’évangile. Son rédacteur en chef, qui avait pourtant à l’époque « mis en avant » des articles, dans lesquels j’expliquais qu’il était souvent justifié de tirer sur des suspects très violents et menaçants – ce qui, une fois encore, allait dans le sens de son opposition au courant dominant – refusait tout point de vue critique à l’égard des vaccins. En réponse à l’un de mes exposés sur le risque minimisé de myocardite induite par le vaccin chez les jeunes hommes, il m’a répondu : 

« Rav, désolé, mais nous n’allons pas publier d’articles anti-vaccins. »

« Je pense que les dangers [des vaccins] sont complètement exagérés et amplifiés par des experts de droite qui se contrefichent de la santé publique. Ces vaccins sont les plus sûrs que nous ayons jamais eus et pratiquement tout le monde cherche à en bénéficier ».

Rien de tout cela n’était fondé sur une quelconque analyse scientifique rigoureuse, mais au contraire sur une confiance naïve dans les autorités de santé publique et les entreprises pharmaceutiques.

Il s’avère que les vaccins ARNm sont, de l’avis général, les produits pharmaceutiques les plus dangereux qu’un gouvernement n’ait jamais promus. L’analyse indépendante des données de sécurité de Pfizer et de Moderna réalisée par Fraiman et ses collègues dans la revue médicale Vaccine montre que les vaccins Covid à ARNm sont associés à un taux d’effets indésirables de 1 sur 800, ce qui est nettement plus élevé que les autres vaccins disponibles sur le marché (dont le taux d’effets indésirables est généralement de l’ordre de 1 sur un million).

En raison de la censure croissante à laquelle j’étais confronté, j’ai fini par auto-publier mes enquêtes sur la myocardite provoquée par les vaccins, y compris l’histoire d’un membre des forces de l’ordre de 38 ans de ma région qui a failli mourir d’une myocardite aiguë après avoir été contraint de recevoir deux vaccinations.

À l’heure où les responsables gouvernementaux et les bureaucrates de la santé publique induisent activement le public en erreur, il est de la responsabilité impérative des médias de demander des comptes. Le pouvoir non contrôlé – lorsqu’il n’est pas reconnu par les masses – se métastase et évolue vers un contrôle tyrannique. C’est ainsi que la FDA a approuvé et recommandé le nouveau vaccin de rappel « bivalent » à tous les Américains, dès l’âge de 6 mois, sur la seule base de tests de laboratoire effectués sur huit souris (la Maison-Blanche ayant imprudemment fait la promotion de ces vaccins).

Lorsque les médias échouent, la civilisation commence à s’effondrer. Les puissants s’en tirent en ayant recours à encore plus de corruption et l’homogénéité des médias se solidifie, se fige et devient de plus en plus difficile à remettre en question.

C’est ce que j’ai constaté au cours des deux dernières années.

Le secteur du journalisme qui s’est déjà bien compromis en cette époque d’anti-trumpisme et de wokisme a été complètement mis à terre par une pandémie mondiale. Mes conflits avec cette mécanique interne ne relèvent pas juste de la partialité des médias de gauche (un fait pourtant avéré depuis des décennies), mais – comme j’y ai fait allusion à plusieurs reprises – de personnes qui, même quand elles travaillent dans des médias alternatifs ou de droite, refusent de diffuser toute forme de discours qui réfuterait les décisions autoritaires en matière de santé publique.

C’est la raison pour laquelle les paradigmes traditionnels gauche/droite sont obsolètes. Nombreux sont les « conservateurs » qui ont gobé en bloc la propagande de la santé publique, tandis qu’un certain nombre de penseurs traditionnellement progressistes – tels que Russell Brand, Matt Taibbi, Jimmy Dore et Glenn Greenwald (indépendamment de leurs décisions médicales personnelles) – se sont vigoureusement opposés aux directives Covid, car ils s’appuyaient sur les principes de base de notre société.

Je me suis en grande partie abstenu de faire part des sentiments intenses que j’ai éprouvés face au rejet démoralisant (et à la perte financière) auquel j’ai été confronté pendant deux ans, alors que j’étais un journaliste autrefois bien accueilli dans les grands médias. Mais je me contenterai de dire que je me suis senti incroyablement piégé, désemparé, vexé et perdu. Certains des rédacteurs en chef susmentionnés m’ont recommandé de m’en tenir à des articles sur la « cancel culture », sur la « politique de l’identité », la question de la « race » et le reste. Bien que toutes ces questions restent profondément préoccupantes, la proposition qui m’était faite d’être relégué dans un domaine spécifique tout en étant censuré sur un autre sujet beaucoup plus alarmant au niveau sociétal (« prenez le taureau par les cornes ou perdez votre emploi ») me répugnait.

Je refuse d’être censuré.

Je ne vais pas éternellement écrire des histoires sur le wokisme ou la façon avec laquelle leur idéologie échappe à tout contrôle dans les milieux progressistes de la société actuelle, et ainsi obtenir des clics et un salaire régulier sur des sites web conservateurs qui ne veulent nourrir leurs lecteurs que d’un seul récit.

Aujourd’hui, je ne suis plus indigné et sans espoir, en train d’attendre que l’un de mes anciens rédacteurs en chef m’offre à nouveau une opportunité. J’ai lancé ma nouvelle entreprise indépendante sur la plateforme Substack – The Illusion of Consensus – et j’ai hâte d’apporter à mes lecteurs un contenu nouveau et passionnant.

Merci à ceux qui ont aidé à partager et à amplifier les nombreux articles que j’ai écrits de manière indépendante sur ma Substack personnelle (avec une petite audience et un gain financier minime), tels que Ben Shapiro, Jordan Peterson, Joe Rogan et Glenn Greenwald.

J’espère que vous continuerez à soutenir mon travail au fur et à mesure que j’avancerai sur mon chemin journalistique en constante évolution pour exposer la vérité.

Republié avec l’autorisation de « The Illusion of Consensus » Substack et podcast.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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